DE MONSIEUR DE MONTESQUIEU NOUVELLE ÉDITION, Avec des Remarques Philofophiques & Politiques d'un TOME PREMIER . A AMSTERDAM ET A LEIPSICK, Chez ARKSTÉE ET MERKUS. M. DCC. LXIV. A SON ALTESSE SERENISSIME GUILLAUME V. PRINCE D'ORANGE ET DE NASSAU, STADHOUDER HÉRÉDITAIRE MONSEIGNEUR, L'Ouvrage dont j'ai l'honneur d'offrir cette Édition à Votre ALTESSE SERENISSIME Tome I. A roule fur la matiere la plus intéreffante pour un Prince, un Prince, deftiné à faire le bonheur d'un Peuple libre: car quoi de plus important pour celui qui fera un jour le Gardien des droits refpe&tifs & du Peuple & du Souverain, l'ame du Gouvernement & le lien de toutes les parties de l'Etat, que de connoître à fond ce qui eft établi pour régler & déterminer les actions libres des Citoyens ? : Le nom de celui qui nous a donné l'Esprit des Loix eft célebre l'Auteur a occupé un pofte qui fuppofe des talens, de la capacité, du favoir : les éloges qu'on lui a prodigués préviennent d'une maniere trèsforte tout enfin a concouru à immortalifer Montefquieu & fon Livre; mais quelque efficaces que puiffent être ces causes par rapport au gros des hommes, elles ne produisent pas le même effet fur un efprit qui juge d'un Livre par le Livre même. J'ai lu l'Efprit des Loix ; j'ai fait mes remarques; en les foumettant au jugement du Public, j'ai cru devoir les présenter à celui d'un jeune Prince qui me paroît le plus intéreffé à en connoître le vrai ou le faux. Puiffe Votre ALTESSE SÉRÉNISSIME, élevée par la vertu, dirigée par la fageffe & guidée par la prudence, trouver l'accomplissement de fes defirs dans la félicité d'un Peuple, qui ne fe rappellera |