aussi gravés; les dames Romaines, respectables par leur chasteté, étoient mollement traînées dans des chars, et portoient par la ville tout ce qui appartient au culte des dieux. La main de Vulcain avoit représenté le Tartare et la profonde demeure de Pluton. Les criminels éprouvoient différens supplices; et Catilina, suspendu à la pointe d'un rocher prêt à l'écraser par sa chûte, frémissoit d'horreur à la vue des Furies. Les justes, séparés des coupables, voyoient Caton à leur tête, qui leur donnoit des lois. (10) Sur un disque d'azur, en lames décroissantes Agrippa, couronné de la palme rostrale, . On donne le signal, on s'élance, et les flots De Neptune étonné rougit le vaste sein. Isis, au double front, l'aboyant Anubis, Mars, revêtu de fer, combat pour ses enfans; Du sommet d'un écueil qui domine la plage, Ouvre les vastes pans de sa robe azurée, Auguste cependant du laurier solennel A ceint trois fois son front: de sa triple victoire Là, des peuples captifs Vulcain traça l'image, Énée, après avoir admiré ces magnifiques objets représentés sur son bouclier par la main de Vulcain, se revêt de cette armure, et s'enorgueillit de porter sur ses épaules les destins et la gloire de ses descendans. (*) H. Gaston. FIN DU HUITIÈME LIVRE. DU HUITIÈME LIVRE DE L'ÉNÉIDE. (1)M. DE VOLTAIRE, dans sa Henriade (ch. X), s'est servi de la mème comparaison, appliquée différemment. Il parle plus en physicien que Virgile, et ses vers sont aussi heureux que brillans. D'Aumale et Turenne, dans un combat singulier, se portent mille avec promptitude : coups, et les Le fer étincelant, avec art détourné, parent Addition de l'Éditeur. Traduction inédite de cette comparaison, par M. Fayolle : Ainsi, quand le soleil ou la lune inconstante L'indécise lueur des mobiles reflets Voltige, monte et frappe aux lambris d'un palais. M. Delille l'a rendue aussi en très-beaux vers: Tel, dans l'airain brillant où flotte une eau tremblante, Croise son jeu mobile et son rapide essor, Va, vient, monte, descend, et se relève encor, Des reflets vagabonds la lueur incertaine. On en retrouve encore une imitation dans ces vers de M. Lemercier : Telle que l'eau tremblante en un vase d'argile De Phébé qui rayonne, et dans l'air voltigeant, (2) Ovide, dans le premier livre de ses Fastes, a raconté la mort de Cacus les principaux détails en sont empruntés du magnifique épisode de Virgile, qui lui-même en avoit pris l'idée dans les récits de la plupart des historiens romains, entre autres Denys d'Halycarnasse et Tite-Live. Ovide, en général, est élégant et facile; mais ses tableaux n'ont pas la noblesse de ceux de Virgile; son coloris est sans force et sans vigueur, et il est en tout bien loin de son modèle. Racine, dans le récit de Théramène, a traduit littéralement cet hémistiche de Virgile, Refluîtque exterritus amnis : il empruntoit ainsi du poëte latin, comme Virgile, vers Ja fin de ce morceau, et Ovide, dans celui qu'il a fait à son imitation, ont emprunté d'Homère ce trait du vingtième livre de l'Iliade, où le poëte grec peint l'effroi de Pluton à la suite d'une secousse qu'a donnée à la terre un eoup du trident de Neptune. On retrouve cette même idée dans La Fontaine, paraph. du ps. 17, et dans Le Franc de Pompignan, cantiq. 7, liv. II. Continuons la traduction de l'épisode de Cacus, par M. Delille : « Là, dans les flancs du mont, bien loin de l'œil du jour, De l'infame Cacus fut l'infame séjour. Des têtes au front pâle et de sang dégouttautes |