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Report.

vingt-six mille garde-côtes, dont le service durait

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55,925 h.

5,200 h.

6,700

1,500

› Total général du recrutement annuel, non compris l'armée de mer.

40,625 h.

› Ce nombre était à la population, évaluée à vingt-cinq millions d'habitans, dans le rapport de 1 à 615;

› A la masse de garçons ou veufs en âge de porter les armes, évaluée à six cent mille hommes, comme 1 est à 15.

» Mais comme sur ces quarante mille six cent vingt-cinq recrues il y en avait dix-huit mille enrôlés volontairement, il s'ensuivait que l'enrôlement forcé se réduisait à vingt-deux mille six cent vingt-cinq, qui étaient, avec la masse des hommes sujets au tirage, dans la proportion de 1 à 25 ou 26.

Examen des divers systèmes de recrutement par l'assemblée constituante.

L'assemblée constituante (1) examina les avantages des divers systèmes de recrutement. Soit qu'on dût considérer la défense de la patrie comme un devoir ou comme un droit, les principes généralement admis dès les premiers jours de la révolution rendaient ce droit ou ce devoir commun à tous les citoyens, et l'on ne proposa d'en exempter que le monarque et l'héritier présomptif de la couronne (2).

> On discuta avec quelque étendue la question de savoir si les citoyens devaient y concourir de leur personne ou de leur fortune.

› On reconnut d'abord que si on se décidait pour le service personnel, il serait juste d'autoriser à se faire remplacer ceux que

(1) » Son comité militaire était, d'abord, composé des députés Emmery, Wimpfen, Rostaing, d'Egmont, Dubois-Crancé, Bouthilier, Noailles, de Panat, de Flanchslanden, Menou et Mirabean l'aîné. »

(2) » Rapport de Bouthilier, séance du 19 novembre 1789.

T. XXXVIII.

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> leurs affaires, leurs habitudes et leur genre de vie même ren› draient peu propres ou peu disposés au métier des armes (1). ›

› On vit dans l'obligation du service personnel un moyen d'augmenter la population en portant les célibataires au mariage, une institution qui assurerait à l'armée une espèce d'hommes plus robustes, plus exempts des vices trop communs dans les grandes villes; et l'on sentit dès cette époque qu'une armée de citoyens était préférable sous tous les rapports à une armée de stipendiaires.

» Mais on avait pesé aussi les inconvéniens de ce système : on ne pouvait prendre d'autre base que la population pour la répartition de cette contribution personnelle.

» D'abord les hommes en état de porter les armes n'étaient pas répartis dans une égale proportion sur toute la surface de la France; l'esprit des habitans des diverses provinces ne les portait pas également au service militaire; le commerce et les manufactures perdraient un grand.nombre de bras nécessaires à l'état; les campagnes seraient obligées de fournir en raison de leur population comme les villes, ce qui nuirait à l'agriculture; les citoyens appelés au service, et autorisés à se faire remplacer, paieraient pour ce remplacement une contribution infiniment plus forte que la contribution générale établie pour le recrutement.

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› Enfin, on fut effrayé de la comparaison que l'on ne manquerait pas de faire entre cette institution et celle des milices, qui, quoique beaucoup moins onéreuse, avait excité des réclamations universelles, consignées dans tous les cahiers.

› Ces considérations firent proposer la préférence en faveur du système qui n'obligeait les citoyens qu'à contribuer de leur fortune à la défense publique.

› On avouait les inconvéniens de ce système, qui était celui du recrutement volontaire.

Le plus grand de tous était son insuffisance.

» Le ministre de la guerre (2), qui proposait d'entretenir une

(1) Rapport de Bouthilier, séance du 19 novembre 1799.

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(2) » Latour-du-Pin; mémoire dont le rapport fut fait le 12 décembre 1789.

armée de cent cinquante mille hommes, avouait qu'aux premiers bruits de la guerre la prudence commanderait de la doubler. Tout le monde devait reconnaître que le recrutement ordinaire ne pouvait fournir un accroissement si rapide, et on proposa une conscription.

› Mais l'esprit de parti, qui s'empara de cette idée, la couvrit de quelque défaveur en l'exagérant.

› Il voulait que la conscription comprît depuis le dernier citoyen jusqu'à la seconde tête de l'empire, et que tout remplacement fût absolument interdit (1).

⚫ Ce système de la conscription n'eut que peu de défenseurs (2). Mirabeau lui-même, dont l'opinion avait tant d'influence dans cette assemblée, se borna à demander que le rejet de cette proposition ne compromît pas l'existence de la garde nationale (3). Un grand nombre d'orateurs (4) s'attachèrent à prouver les inconvéniens de la conscription.

» On y vit up impôt qui ne pesait que suf le pauvre, une loi destructive de l'égalité. Dans cette délibération l'esprit de système entraîna la plupart des orateurs au-delà de la vérité : les uns ne voyaient dans l'armée actuelle que des mercenaires; les autres ne voulaient voir dans un soldat enrôlé qu'un homme libre, qui, par un amour raisonné de son pays ou de la gloire, faisait volontairement le sacrifice de sa liberté individuelle et de ses jours ils oubliaient que les recruteurs, peu délicats sur le > choix des moyens, pourvu qu'ils procurent des hommes, favo› risent le libertinage et le provoquent même; qu'ils emploient la fraude, souvent la violence, toujours la séduction; que, › répandus en grand nombre, surtout dans les grandes villes, > ils y trafiquent ouvertement des hommes; ils en établissent un ⚫ commerce entre eux, et que cette manière d'opérer, égale

:

(1) » Opinion de Dubois-Crancé, séance du 12 décembre 1789.

(2) » Dubois-Crancé, Beauharnais, d'Harambure.

(3) » Séance du 16 décembre 1789.

(4) » Bouthilier, Liancourt, Mirabeau cadet, Wimpfen, Dambly, Bureaude-Puzy, Toulongeon, Noailles, d'Egmont.

du 11 niv. an vIII (1er JANV. 1800) › ment immorale et fâcheusé pour les villes dans lesquelles ils sont › établis, devient en même temps très-dispendieuse pour les ré› gimens qui les emploient, et par conséquent pour l'état qui les » paie. »

> Ils oubliaient ces vérités, et cependant elles venaient d'être prononcées à la tribune; et à qui étaient-elles échappées? A l'un (1) des orateurs de ce parti. «Quelle loi, disait l'un des › membres les plus estimables de cette assemblée (2), quelle loi › que celle qui peut écraser le cœur d'un homme de bien entre › la douleur ou l'infamie et la nécessité d'obéir à des devoirs qui › lui répugnent, auxquels il n'est appelé ni par sa complexion, › ni par sa force physique, ni par son énergie morale, ni par ses » talens, ni par ses goûts! Et ce serait chez la même nation qui › vient de fonder avec tant d'éclat l'édifice de sa liberté politique » et civile que le patriotisme égaré érigerait cet étrange monu>ment à la servitude et à l'immoralité! Et les mêmes législateurs >> qui viennent de donner à l'univers l'exemple d'un respect religieux pour les droits imprescriptibles de l'humanité, pour› raient dans cet instant contredire à ce point leurs principes, › et violer par une loi fondamentale de l'état la liberté person› nelle de tous les citoyens! Et ce serait à des hommes dont ⚫ on aurait éteint l'émulation, flétri le caractère, découragé les › vertus par une contrainte légale, aussi rigoureuse que peu » nécessaire, que la France confierait l'honneur de ses armes, › la garde et la tutelle de son indépendance et de ses droits! >

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» Ce discours était éloquent peut-être, et je me réserve de l'approfondir; mais une raison plus forte, et que personne n'osait dire, déterminait l'opinion de cette grande assemblée : elle craignait de se dépopulariser, et elle rejeta ce système de la conscription pour prononcer que l'armée se recruterait par des enrôlemens volontaires (3).

› Ce même esprit perce dans la suite de ses opérations. Peut

(1) » Bouthilier.

(2) » Bureau-de-Puzy, séance du 16 décembre 1789.

(3) » Décret du 16 décembre 1789.

être cette assemblée ne prévoyait-elle pas dès lors combien l'édifice qu'elle venait de commencer aurait besoin de défenseurs; elle montrait, elle cherchait à inspirer une sécurité parfaite; et lorsqu'elle délibéra sur l'organisation de l'armée on établit en principe que la France, constante dans ses intentions pacifiques, et assurée de celles de ses voisins, n'avait besoin d'entretenir habituellement que cent quarante-deux mille hommes, et on proposa de réduire de vingt et un mille l'armée actuelle, qui s'élevait à cent soixante-trois (1).

• Ainsi on diminúait ses moyens de défense au moment où l'on se faisait des ennemis; et dans le même discours on ajoutait que les circonstances politiques pouvaient tourner à la fois ́ contre nous les forces réunies de l'Angleterre, de la Prusse, de l'empereur et de la Hollande. Il est vrai que dans ce cas on annonçait un renfort de cent mille hommes préparés pendant la paix. Cette coalition était effrayante, et les événemens ont prouvé que la prévoyance de l'orateur ne s'étendait pas encore assez loin (2).

(1) » Rapport de Bouthilier au nom du comité militaire,' séance du 20 janvier 1790.

(2) » Au moment où l'on proposait à l'assemblée nationale de France de n'avoir qu'une armée de cent quarante-deux mille hommes, la diète de Pologne arrêtait l'organisation de la sienne ainsi qu'il suit :

. État-major.

Hommes.

45

» Cavalerie nationale; huit brigades de mille huit cent dixneuf hommes chacune..

14,552

» Quatre régimens de gardes à cheval, de quatre cent soixan

te-cinq hommes.

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23,257

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» Cinq pulks de cavalerie, de treize cent soixante-neuf hommes.

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» Dix-sept régimens de douze compagnies de cent soixanteseize hommes.

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Quatre bataillons de chasseurs, de cinq cent quatre-vingt

dix-buit hommes.

>> Infanterie de la Lithuanie.

» Artillerie, vingt compagnies, y compris celles du génie.

6,845

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10,650

1,556

146

35,904 59,998

2,392

21,991

3,326

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» La dépense de cette armée était évaluée à 46,375,579 florins.

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