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mond a été inhumé sur une montagne des Vosges que les Allemands nomment Frankenberg, et les Français Framont. L'auteur entre dans le détail des objets trouvés dans le tombeau de Brimont; la nature de ces objets et leur forme très-bien rendue par un dessin correct fourniraient au besoin une nouvelle preuve que ce ne peut être le tombeau de Pharamond. On y voit en effet des attributs qui paraissent ceux du sacerdoce, un bâton ou lituus auguralis, de courts instrumens tranchans qui ressemblent plus au couteau du sacrificateur qu'au glaive du guerrier, des coupes que l'on peut également croire avoir été destinées à recevoir le sang des victimes. Mais si ce tombeau n'est pas celui de Pharamond, il est difficile de ne pas lui assigner une origine très-ancienne, vu les instrumens, vases et ornemens qui y ont été trouvés.

L'auteur accompagne sa Dissertation de quelques particularités historiques sur les anciennes sépultures des premiers rois de France, et sur la manière d'enterrer les grands personnages; on ne leur couvrait le visage qu'après la cérémonie des obsèques,

probablement pour ne laisser aucun doute sur le fait ou sur les causes naturelles de leur

mort.

Cette dissertation et les deux précédentes font connaître les branches de littérature que M. Kolb affectionne d'avantage. Il paraît s'occuper avec un égal succès des antiquités, de la numismatique et de la biographie. Il a composé plusieurs articles pour le dictionnaire biographique de MM. Michaud frères.

M. LOISSON, l'un de vos correspondans, nous a adressé récemment des réflexions sur l'état de la France; il n'a point eu en vue dans cette esquisse de faire un tableau du commerce, de l'agriculture, de la population, ni même de l'état politique du royau

me,

mais de jeter un coup-d'oeil sur sa situation morale, et d'inviter les penseurs de profession à fixer leur attention sur cet objet important. Il recherche la cause des agitations politiques qui de la France se sont répandues sur toute l'Europe, et il la trouve dans le fatal abandon des bases sacrées de la morale. Il observe que les idées nouvelles étant plus ou moins associées avec la passion d'une vaine célébrité plutôt qu'inspirées et

guidées par l'amour du bien, ressemblaient plus à un feu qui consume qu'à un flambeau qui éclaire. De là nos calamités et subversions politiques, le renversement des anciennes institutions, l'ostracisme de la vertu, et les éphémères succès du génie du mal. Dans ce grand naufrage, notre malheureuse patrie s'agite pour ressaisir des points d'appui ; elle essaie de jeter l'ancre, elle cherche un pilote, et croit en avoir trouvé un. Mais ce pilote était sans boussole; les principes ne dirigeaient point sa marche, ne fixaient point son but,

L'association de l'égoïsme et des lumières a enfanté tous les maux de la France. L'association des lumières et de l'amour des hommes doit ramener tous les biens, en reconstituant les principes fondamentaux de l'ordre social; c'est aujourd'hui le but que doit se proposer la France. Après avoir parcouru le cercle des calamités, elle se trouve replacée dans le cadre de l'ordre par un bienfait de la providence, aussi inespéré que difficile à prévoir. Les grandes idées de la philantropie, dit M. Loisson doivent s'étendre sur le monde; toutes les fois qu'elles se trouvent resserrées dans des limites, elles tiennent

plus ou moins à l'égoïsme, ce vice qui est si petit dans ses vues et si haïssable dans ses effets. Notre correspondant oppose le génie à la passion de la célébrité; il les peint l'un et l'autre; il voit dans l'un le mobile du bonheur de la grande famille et dans l'autre la source de presque toutes les infortunes publiques. Le vice des éducations, l'esprit frondeur et indocile, l'esprit d'opposition et d'intolérance, ennemi actif de toute création, sans y rien substituer que l'odieux néant de la satyre ou de la moquerie; telles sont les causes secondaires de nos désordres. Avoir signalé les écueils, c'est nous fournir le moyen d'éviter de nouveaux naufrages; c'est le vœu de M. Loisson; c'est le but de son écrit, dont j'ai essayé de vous offrir une analyse fidelle. On y reconnaît les sentimens aussi vrais que respectables dont il est pénétré ; et, lorsque lui-même invite les penseurs de profession, pour me servir de ses termes, à traiter plus amplement cette matière, on éprouve le regret qu'il se soit borné à une simple esquisse, lorsqu'il pouvait produire un tableau aussi recommandable par le mérite de l'exécution que par son utilité,

Après de grandes commotions qui ont long-tems agité et même déplacé les personnes et les choses, il est naturel de chercher à reconnaître sa situation et à retrouver la route de ses études comme celle de ses obligations. Pour féconder l'avenir de la Société, en excitant son émulation, M. VANZUT a appelé votre attention sur les travaux de l'ancienne Académie de Châlons dont vous êtes les successeurs. Il a rattaché le premier anneau de vos méditations au dernier anneau que vous avait laissé l'Académie de Châlons. C'était vous rappeler des titres de gloire, puisque c'était retracer des services; car s'est servir la patrie et bien mériter de ses concitoyens que de les éclairer. Nous ne ferons point ici l'analyse de ce discours, parce qu'il est destiné à être lu dans cette séance.

Nous achevrons cette ébauche en rappelant les morceaux de poésie qui vous ont été lus par des membres correspondans ou résidans. Vous avez entendu avec beaucoup de plaisir deux fables de M. VANZUT, l'une intitulée le Chien et le Chat, l'autre : l'Hirondelle voyageuse. Vous n'avez pas été moins satisfait de la Description des Champs

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