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Mourier, sur le doctorat ès lettres, s'assurer que les Pères de l'Église ont été souvent devant la Faculté des lettres

son qu'elles peuvent offrir avec divers ouvrages de l'antiquité chrétienne.

1840.-Étudier le Petit Carême de Massillon sous le rapport de la composition, de la langue et du style.

1841.-Rechercher les causes du grand éclat de l'éloquence de la chaire au xvi1o siècle, et étudier comparati

vement:

Les Sermons de Bossuet sur la Providence, sur la divinité de la religion, sur l'Église et l'unité de l'Eglise, sur la nécessité de la pénitence et la nécessité de travailler à son salut; sur le jugement dernier;

Les Sermons de Massillon sur la divinité de Jésus et sur la vérité de la religion, sur la vérité d'un avenir et sur le petit nombre des élus, sur le délai et les motifs de la conversion, sur le jugement universel;

Les Sermons de Bourdaloue sur la Providence, sur la sainteté et la force de la foi chrétienne, sur le retardement de la pénitence et la préparation à la mort, sur le jugement dernier ;

Les Sermons de Fénelon pour la fête de l'Épiphanie, aux prêtres des missions étrangères; entretien sur les caractères de la piété; pour la fête de l'Assomption.

1843.-Rechercher dans les Pères de l'Église grecque et latine, y compris saint Bernard, les discours ou oraisons funèbres qui peuvent avoir servi de modèles aux orateurs sacrés du XVIIe siècle en France.

1844.-Étudier comparativement sous le rapport de la composition, de la langue et du style, les deux traités de Sénèque et de saint Augustin, De vitá beatâ,

-Du panégyrique dans les orateurs chrétiens en France, au XVIIe siècle. Étudier particulièrement les panégyriques de saint Paul par Bossuet, de saint Bernard par Bossuet, Fénelon et Massillon.

1845.-Étudier comparativement les Maximes ct Re

de Paris le sujet de thèses aussi solides que brillantes, soutenues par de jeunes professeurs de l'Université.

flexions de Bossuet sur la comédie; la lettre de J. J. Rousseau à d'Alembert sur les spectacles; les traités de Tertullien et de saint Cyprien sur le même sujet; et divers passages analogues de saint Augustin, saint Jean Chrysostome et Salvien.

1816.-Étude critique des œuvres poétiques de saint Grégoire de Nazianze.

-Étude critique comparée des conférences et discours synodaux de Massillon et du traité de saint Jean Chrysostome, De sacerdotio.

1848.-Étude critique des traités de saint Augustin Contra academicos et des Quæstiones academica de Cicéron.

-Des Sermons de Bossuet, de leur composition, et de leur influence sur les progrès de l'éloquence sacrée au xvII® siècle. Étudier particulièrement les sermons : Sur la nécessité de travailler à son salut, sur l'ambition et l'amour des plaisirs, sur la charité fraternelle, sur la parole de Dieu et le culte de Dieu.

Agrégation d'histoire et de géographie.

1839.-Étudier dans la Cité de Dieu de saint Augustin ce qui se rapporte aux événements de son temps, et apprécier l'explication qu'il en donne.

1842.-Étudier le traité de Salvien, De gubernatione Dei et indiquer quels renseignements on peut en tirer pour l'histoire du ve siècle de l'ère chrétienne.

1845.-Recueillir dans les lettres de saint Bernard ce qui se rapporte à l'histoire des événements et des mœurs de son temps.

1846.-Rechercher dans les lettres et dans les sermons de saint Augustin ce qui a rapport à l'histoire politique et littéraire de son temps.

1847.-Rechercher dans les lettres de saint Jérôme ce qui a rapport à l'histoire politique et littéraire de son temps:

Enfin, on ne saurait l'oublier, si de nos jours l'étude des Pères a été rendue plus facile, si leur génie a été plus équitablement apprécié, à qui le doit-on, sinon à l'illustre écrivain qui, par son enseignement et ses ouvrages, a tant contribué à les remettre en lumière, à l'auteur du Tableau de l'éloquence chrétienne au Ive siècle?

Voilà nos traditions; les traditions de la nouvelle comme de l'ancienne université : l'université a toujours eu pour maxime d'inspirer à la jeunesse avec le goût des belles-lettres celui des lettres divines, divinæ lectiones; c'est l'expression de Cassiodore.

SUR

LES PÈRES DE L'ÉGLISE.

CHAPITRE PREMIER.

PREPARATIONS ET OBSTACLES QUE RENCONTRE L'ÉTABLISSEMENT

DU CHRISTIANISME.

Quand le christianisme parut, il était attendu. Un siècle avant la venue du Christ, non-seulement au sein de la Judée, mais dans le monde païen, à Rome même, des bruits étranges, des voix prophétiques annonçaient un grand événement. Ces voix partaient de l'Orient: l'Orient devait dominer, et la nature allait enfanter un roi pour les Romains. Ces pressentiments singuliers que recueillait l'histoire, la poésie les chantait. Inspiré d'un souffle inconnu, organe d'une prophétie qu'il ne comprenait pas, Virgile célébrait dans la quatrième églogue cet ordre nouveau qui devait changer la face de la terre; et dans le sixième livre de l'Eneide, interprète

de la philosophie platonicienne, il faisait sortir du secret des mystères, sur les destinées de l'âme humaine après la mort, des dogmes voisins des espérances chrétiennes.

En même temps que l'avénement du christianisme était ainsi préparé par les divinations de la poésie, par les témoignages de l'histoire, d'autres pensées se remuaient au fond des cœurs, qui devaient faciliter l'établissement de la religion nouvelle. Par la bouche de Cicéron, la philosophie proclamait de grandes et saintes vérités : l'unité de Dieu, l'immortalité de l'âme, la fraternité humaine, la charité.

Mais ce qui, plus que les aspirations spiritualistes de la poésie, plus que les pressentiments sublimes de la philosophie, devait rendre facile et heureuse la propagation de l'Évangile, c'é

taient les misères morales de la société romaine. Tout alors en effet souffrait; mais surtout la femme, l'enfant et l'esclave; déshérités, mis en dehors du droit commun, ils attendaient un affranchissement et une réhabilitation.

A Rome, en droit, sinon en fait, la femme n'était guère plus qu'une esclave; une mineure tout au plus, sous la main et en la puissance du mari. Tant que Rome fut pauvre, tant que les familles, même les familles patriciennes, vécurent principalement aux champs, uniquement occupées aux soins du ménage, quelquefois à de

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