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ment médiocres ; une mauvaise année ne se répare point. Delà les disettes fréquentes, les maladies, les mortalités.

humida solstitia atque

13. Il y a dans le texte, II hyemes orate serenas. Ce seroit une contradiction absurde de souhaiter à la fois que les solstices fussent pluvieux, & que l'hiver ne le fût pas, puisqu'un des deux solstices est au plus fort de l'hiver. Mais Virgile par une licence poëtique, s'est servi du pluriel au lieu du sin→ gulier. Ce passage est bien développé dans le commen taire de Servius.

14. La partie du mont Ida qui s'avançoit vers la Mysie, & la Mysie elle-même, étoient célèbres par leur fertilité.

15. Selon plusieurs, les Hyades & les Pleïades étoient filles d'Atlas, mais de différentes mères, savoir, Ethra & Pleïone.

16. Ce morceau depuis le vers Semina vidi equidem, jusqu'à Sic omnia fatis in pejus ruere, regarde les légumes & non pas les bleds. Siliqua est le mot propre, qui signifie en latin, ce que nous appellons cosse en françois. La cosse est une follicule qui enveloppe certains légumes, comme les pois, les haricots. Le premier Livre des Géorgiques a pour objet la culture des grains. Le Poëte parle non-seulement de toutes les différentes

sortes de bleds, mais encore de presque tous les légumes

connus.

17. On ne sème guère aujourd'hui de la graine de pavots que dans des jardins de village. Je croirois même que les Anciens n'en mettoient point ailleurs. Un fait célèbre de l'Histoire Romaine nous apprend que Tarquin le superbe, dont les jardins ne devoient pas être magnifiques, y faisoit cultiver des pavots. C'est une très-belle plante. Virgile a dit plus haut, qu'elle épuise & desséche le terrein. Pourquoi donc en semer des champs entiers?

18. Le grand treffle, medica, fut transplanté dans la Grèce par des médecins durant l'invasion de Xercès. Du tems de Servius, le territoire de Venise étoit plein de cette herbe.

19. Les premières lentilles furent trouvées sur le rivage du Nil, aux environs de Peluse.

20. Les Poëtes anciens donnent toujours au Bootes, que nos astronomes appellent le bouvier, l'épithète de lent ou de paresseux.

Quamvis tardus eras & te tua plaustra tenebant. Ovid. Frigida circumagunt pigri sarraca bootæ. Juv.

Tardus in occasum sequitur sua plaustra bootes.

Le traducteur d'Aratus.

21. Virgile emploie ici le mot de monde pour dési gner la terre. Selon les observations modernes, sa figure est bien différente de celle que lui donnoient les astronomes anciens. Ils croyoient qu'elle s'élevoit vers le nord, & s'abaissoit vers le pole opposé. On assure aujourd'hui que s'élevant dans son milieu, c'est-à-dire sous l'équateur, elle s'applatit également vers ses extrémités, qui sont les deux poles.

22. Virgile, en homme expert, en bon citoyen, croit que tous les tems de l'année sont nécessaires aux laboureurs, soit pour la culture des terres, soit pour les travaux qui en dépendent. On ne doit point employer les cultivateurs à construire les grands chemins, ni d'autres ouvrages publics. Ce n'est-là ni leur métier, ni leur destination. Tôt ou tard on ouvrira les yeux sur un abus destructeur de l'agriculture, & dont les effets sont si contraires au bien de l'Etat.

23. Voici les rêveries & les superstitions du peuple touchant les influences de la lune, & les jours heureux & malheureux. On me conseilloit de supprimer ces eir droits-là dans ma traduction. J'eusse évité bien des difficultés, & abrégé le travail. Mais des Lecteurs curieux ne m'en auroient pas su gré. Ces détails entrent dans l'histoire de l'esprit humain. On veut connoître les coutumes, les préjugés, les erreurs des différens siècles.

C'est comme si l'on retranchoit de Tite-Live ou de Dion les pluies de sang, les hurlemens de chiens, les armées aëriennes. La crédulité populaire est un mal; l'incrédulité philosophique n'est pas un bien. Cette note servira pour tous les endroits des Géorgiques qui peuvent ressembler à celui-ci.

24. Il y a dans le texte, septima post decimam. Les commentateurs sont partagés sur le sens de ces mots. Quelques-uns croyent que Virgile désigne le septième jour de la lune, inférieur, selon lui, au dixième. Comme toute cette doctrine de jours lunaires est fausse & puérile, j'ai préféré le mot qui favorisoit le plus la versification. On jugera par tout ce morceau, que je me suis efforcé de traduire Virgile avec autant de fidélité que de précision.

:

25. C'est, d'après tous les commentateurs, le véritable & unique sens de cet hémistiche nudus ara, sere nudus. On sait qu'un mauvais plaisant le termina ainsi Habebis frigora, febres. Des critiques de la même force, c'étoient Mevius & Bavius, ayant blâmé Virgile d'avoir dit serite hordea, semez des orges, au lieu de semez de l'orge, firent ce vers que Servius nous a conservé, Hordea qui dixit, superest ut tritica dicat. Nudus ne doit pas s'entendre ici de la nudité proprement dite, mais des vêtemens les plus

légers des gens de la campagne, quand ils sont au travail dans les pays méridionaux. Voyez semer en Languedoc & en Provence, lorsque le tems des semailles est chaud & serein. D'ailleurs Virgile faisoit les Géorgiques dans le royaume de Naples, région encore plus méridionale que la Provence & le Languedoc. Hésiode, qui écrivoit dans la Béotie, avoit donné le même précépte aux laboureurs de son pays. Les grands Poëtes sont toujours enviés & critiqués en proportion de leur supériorité. Ils doivent s'y attendre & s'en embarrasser

peu.

26. L'abbé Desfontaines attribue ce vers à la mauvaise physique des Anciens, qui considéroient l'arc-enciel comme un syphon. Servius croit que Virgile a voulu simplement se conformer sur ce point à l'idée populaire; sequitur vulgi opinionem. Il en a fait de même à l'égard de l'astronomie. Ce n'est pas qu'il fût ignorant dans cette science. Mais il n'y est pas toujours auffi exact ni aussi clair qu'il l'eût été dans un poëme purement astronomique. Le peu d'étendue de son ouvrage ne le comportoit pas. Son dessein étoit de se mettre à la portée des simples laboureurs. C'est ainsi qu'en ont jugé les critiques raisonnables, & même des

astronomes.

27. Nisus étoit roi de Mégare. Parmi les cheveux

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