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Terque novas circùm felix eat hostia fruges, Omnis quam chorus & socii comitentur ovantes; Et Cererem clamore vocent in tecta : neque ante Falcem maturis quisquam supponat aristis, Quàm Cereri, tortâ redimitus tempora quercu, Det motus incompositos, & carmina dicat.

'Atque hæc ut certis possimus discere signis, 'Estusque, pluviasque, & agentes frigora ventos, Ipse Pater statuit quid menstrua Luna moneret, Quo signo caderent Austri, quid sæpe videntes Agricolæ, propiùs stabulis armenta tenerent. Continuò, ventis surgentibus, aut freta ponti Incipiunt agitata tumescere, & aridus altis Montibus audiri fragor, aut resonantia longè Littora misceri & nemorum increbescere murmur. Jam sibi tum curvis malè temperat unda carinis, Cùm medio celeres revolant ex æquore mergi, Clamoremque ferunt ad littora, cùmque marinæ In sicco ludunt fulicæ; notasque paludes Deserit, atque altam suprà volat ardea nubem.

Sæpe etiam stellas, vento impendente, videbis Præcipites cœlo labi, noctisque per umbram Flammarum longos à tergo albescere tractus: Sæpe levem paleam, & frondes volitare caducas,

Les jeunes habitans, au bruit de leurs chansons
Promenent la victime autour de nos moissons.
Epanchez sur l'autel, que votre culte honore,
Du vin mêlé de lait, & que le miel colore ;
Et pour les moissonner, n'entrez point dans vos champs,
Sans offrir à Cérès des danses & des chants.

Mais pour régler enfin le sort du labourage,
Et pour nous préparer aux chaleurs, à l'orage,
Les astres & la lune en son cours inégal,
Utiles aux mortels, leur servent de signal.
Souvent l'aspect des cieux près des foyers arrête
Le sage Laboureur qui prévoit la tempête.

La mer s'enfle; un bruit sourd de ses vagues sorti,
Sur la côte prochaine a déja retenti.

2

Les vents au fond des bois soufflent avec furie.
Pilote infortuné, que je crains pour ta vie,
Si les oiseaux marins te laissant loin du port,
Poussent des cris aigus, s'agitent sur le bord;
Si le héron rempli d'une crainte inconnue
S'envole des marais, & se perd dans la nue !
Quelquefois nous voyons, dans le sein de la nuit,
S'allumer & s'éteindre une vapeur qui fuit ;
Des feuilles voltiger, ou sur une onde claire
Tournoyer des oiseaux la dépouille légère ;

1

'Aut summâ nantes in aquâ colludere plumas.
At Boreæ de parte trucis cùm fulminat, & cùn
Eurique zephyrique tonat domus ; omnia plenis
Rura natant fossis, atque omnis navita ponto
Humida vela legit. Numquam imprudentibus imber
Obfuit: aut illum surgentem vallibus imis
Aëriæ fugêre grues; aut bucula cœlum
Suscipiens, patulis captavit naribus auras;
lacus circumvolitavit hirundo,
Et veterem in limo ranæ cecinêre querelam.
Sæpiùs & tectis penetralibus extulit ova
Angustum formica terens iter; & bibit ingens
'Arcus; & è pastu decedens agmine magno
Corvorum increpuit densis exercitus alis.
Jam varias pelagi volucres, & quæ Asia circùm
Dulcibus in stagnis rimantur prata Caystri,
Certatim largos humeris infundere rores,

'Aut arguta

Nunc caput objectare fretis, nunc currere in undas,
Et studio incassum videas gestire lavandi.
Tum cornix plenâ pluviam vocat improba voce,
Et sola in siccâ secum spatiatur arenâ.
Nec nocturna quidem carpentes pensa puellæ
Nescivêre hyemem, testâ cùm ardente viderent
Scintillare oleum, & putres concrescere fungos.

Un grand vent nous menace, évitons son effort.
Mais si vous entendez la foudre vers le nord,
'A l'aurore, au couchant, si le tonnerre gronde,
C'est alors que le ciel de ses flots nous inonde.
Le Nautonnier soustrait sa voile à leur torrent;
Le signal de l'orage est toujours apparent.
La grue a pris l'essor, & quitte les vallées ;
Par un instinct secret les genisses troublées,
En regardant le ciel ont ouvert leurs nazeaux;
L'hirondelle parcourt la surface des eaux,

La grenouille croasse, & pour ses œufs tremblante,
La fourmi porte ailleurs sa famille naissante.
L'arc éclatant d'Iris boit la vapeur des mers 26;
Les corbeaux de leur vol obscurcissent les airs.
Les oiseaux dont Neptune entend les cris sauvages,
Et ceux qui des étangs habitent les rivages,
Se débattent dans l'onde, y font de vains efforts
Lui présentent sans crainte & la tête & le corps ;
Ils se frappent le dos de leur aîle humectée.
Sur des bords sabloneux la corneille écartée,
Semble apporter la pluie, & court le long des eaux;
Le soir la jeune esclave, en tournant ses fuseaux,
La devine aux tumeurs que l'huile pétillante
Forme sur le sommet d'une mêche gluante.

Nec minùs ex imbri soles & aperta serena Prospicere & certis poteris cognoscere signis. Nam neque tum stellis acies obtusa videtur, Nec fratris radiis obnoxia surgere Luna; Tenuia nec lanæ per cœlum vellera ferri. Non tepidum ad solem pennas in littore pandunt Dilectæ Thetidi alcyones; non ore solutos Immundi meminêre sues jactare maniplos ; At nebulæ magis ima petunt, campoque recumbunt; Solis & occasum servans, de culmine summo Nequicquam seros exercet noctua cantus : Apparet liquido sublimis in aëre Nisus, Et pro purpureo pœnas dat Scylla capillo;

Quàcumque illa levem fugiens secat æthera pennis, Ecce inimicus atrox magno stridore

per auras

Insequitur Nisus; quà se fert Nisus ad auras,
Illa levem fugiens raptim secat æthera pennis.

Tum liquidas corvi presso ter gutture voces
Aut quater ingeminant ; & sæpe cubilibus altis,
Nescio quâ præter solitum dulcedine læti,
Inter se foliis strepitant: juvat, imbribus actis
Progeniem parvam dulcesque revisere nidos.

Haud equidem credo quia sit divinitus illis Ingenium, aut rerum fato prudentia major.

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