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exsul mentisque domusque, gravidam ou fecundam metalli, etc.; dans Horace: Felicem cerebri, o seri studiorum, notus in fratres animi paterni1, etc.

Ce dernier poëte recherche les hellénismes, et il construit certains verbes avec le génitif: Desine mollium tandem querelarum; Regnavit populorum; Mox ubi lusit satis: Abstineto,

Dixit, irarum calidæque rixa.

2o Avec des verbes qui marquent mouvement ou direction vers, on met poétiquement le datif, au lieu de l'accusatif avec in ou ad:

It clamor cœlo. V.

Quis novus hic nostris successit sedibus hospes? V.
Illa subit, mediæque minans illabitur urbi. V.

Transque caput jace. V.

Rivoque fluenti

Ea fessa diurnis

Membra ministeriis nutrit, reparatque labori. O.

3o Le datif se trouve souvent dans Virgile, au lieu de l'ablatif avec in ou sans préposition :

Ardet apex capiti.

Tegmen habent capiti.

Feram (corpus) tumulo, patriæque reponam3.
Truncumque relinquit arena.

Socios ignota linquere terræ.

4° On peut mettre au datif le régime du verbe passif :

Neque cernitur ulli. V.

Pæne simul visa est, dilectaque, raptaque Diti. O.

1. Tacite a dit, même en prose; Titus Livius eloquentiæ ac fidei præclarus. (Ann. IV, 34.)

2. J'aime mieux rapporter au paragraphe précédent les passages: Includunt cæco lateri, ultroque incluserit urbi. (VIRG.) Cicéron met souvent l'accusatif avec ce verbe Tantum numerum civium in custodias includere (Suppl. c. 55); tanquam in equum Trojanum includis (Phil. 2, 13).

Dum tibi Cadmeæ dicuntur, Pontice, Thebæ. PRop.
Nutritosque mihi scandis, Patrocle, jugales. ST.
Scribêris Vario. H.

5o Le datif remplace élégamment le génitif dans les exemples suivants :

Quod scelus ut pavidas miseræ mihi contigit aures. 0.

Et geminas, causam lacrimis, sacraverat aras. V.

Miseris heu! præscia longè

Horrescunt corda agricolis. V.

6° Il s'emploie encore avec les verbes qui expriment une idée de combat, d'opposition :

Solus tibi certet Amyntas.

Stat conferre manum Æneæ. V.

Nec Phineus ausus concurrere cominus hosti. 0.

Forma est diversa priori. O.

Differt sermoni. H.

7. On peut se servir, à la quatrième déclinaison, d'une forme archaïque et poétique de datif, qui a la terminaison de l'ablatif :

Sæpius et sese mortali ostendere cœtu

Cœlicolæ, nondum spretâ pietate, solebant. CAT.

Siste gradum, teque adspectu ne subtrahe nostro. V.
Namque aliæ invigilant victu. V.

Invius humano gressu1. CL.

8° Souvent, en poésie2, au lieu de l'ablatif, le nom

1. Cette forme est fréquente dans Tacite Præsedisse nuper feminam exercitio cohortium, decursu legionum (Ann. III, 33). Diversus a veterum instituto per cultum et munditias, copiâ et affluentia luxu propior (Id. ib. 30). Exponi suo luxu (Id. ib. 34). Voyez la remarque d'Aulu-Gelle et les exemples cités par ce grammairien (IV, 16).

2. Et quelquefois même en prose. Tite-Live dit: Vir cetera egregius; Annibal taciiâ curâ animum incensus; et Tacite Contectus humeros ferinâ pelle; clari genus.

VERSIFICATION LATINE.

2

de la partie et le nom de l'instrument se mettent à l'accusatif, par imitation d'une construction grecque:

Os humerosque deo similis. V.

Caput detectus honestum. V.

Exuvias indutus Achilli. V.

Miles ait, multo jam fractus membra labore. H.

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Tum verò ancipiti mentem formidine pressus. V.
Necdum antiquum saturata dolorem. V.

9° Après in, marquant le terme d'une action, on met quelquefois l'ablatif, au lieu de l'accusatif:

At non ille, satum quo te mentiris, Achilles

Talis in hoste fuit Priamo. V.

Sæpe suo victor lenis in hoste fuit. 0.

Ego hanc (uro) in Daphnide laurum. V.

10° Quelques substantifs de la troisième déclinaison ont, en poésie, une forme d'ablatif semblable au datif :

Atque illum in præceps prono rapit alveus amni. V.
Nec minùs ex imbri soles et aperta serena.... V.

Nunc torrete igni1 fruges, nunc frangite saxo. V.

1. Ces mots sont les plus usités. On voit encore dans Virgile tridenti, dans Horace ungui, dans Ovide posti. Cette forme est fréquente chez les anciens poëtes.

CHAPITRE V.

CHANGEMENTS DE L'ADJECTIF.

1° L'adjectif peut se changer en un substantif au génitif:

Jampridem cœli nobis te regia, Cæsar,

Invidet. V.

au lieu de cœlestis.

Depulsus ab ubere matris. V.

au lieu de materno.

Mais en général l'adjectif doit être préféré :

Materna redimitus tempora lauro. V.

Maternas agnoscit aves. V.

2o Les poëtes mettent quelquefois au neutre l'adjectif attribut se rapportant à un substantif masculin ou féminin :

Triste lupus stabulis, maturis frugibus imbres. V.
Dulce satis humor. V.

Triste rigor nimius? Torquati despue mores. CL.

Dulcis amor regni blandumque potestas. ST.

3o On trouve souvent une autre construction, empruntée aux Grecs comme la précédente. Au lieu de faire accorder l'adjectif avec le nom, les poëtes l'emploient substantivement et le mettent au pluriel neutre; le nom passe au génitif :

Obsedere alii telis angusta viarum. V. pour angustas vias.

Ferimur per opaca locorum. V.

pour opaca loca1.

Cette construction est plus rare avec le génitif singulier :

Ardua dum metuunt, amittunt vera viai. LR.

pour veram viam.

4° On peut encore changer l'adjectif en substantif, de cette manière :

Has evertit opes. V.

Inclementia divům

au lieu de inclementes divi.

Et molem mirantur equi. V.

au lieu de ingentem equum.

Hospitio prohibemur arena. V.

au lieu de hospitali arenâ.

Venit et Crispi jucunda senectus. J.

au lieu de Crispus, jucundus senex.

Gulæque credens colli longitudinem. PÅ.

pour collum longum.

5° Quelquefois un adjectif se remplace par un adverbe. Mais il faut plutôt rechercher le changement contraire, qui consiste à remplacer un adverbe par un adjectif. Nous en parlerons plus loin.

Miseros fortuna tenaciter urget. 0.

au lieu de tenax.

1. Horace a dit: cuncta terrarum, vilia rerum, amara curarum, pour cunctas terras, viles res, amaras curas, et Stace: concussa plagarum, pour concussas plagas (contrées).

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