FINETTE. Les scrupules avoient suspendu mon ardeur; Mais je m'en suis guérie ! PASQUIN. Qu'elle a bon appétit! Aussi fait ta Maîtresse... FINETTI. Elle dévore! Adresse, Complaisance, rigueurs, ruptures et retours, Elle met tout en œuvre, et profite toujours. Mais le meilleur de tout, c'est que Monsieur le Comte S'intéresse pour nous, très-vivement! PASQUIN. Je compte Que vous n'y perdrez pas ? FINETTE. Tu sais bien que Gripon, Votre honnête Intendant, est un Maître fripon? PASQUIN. Le fait est clair. Eh! bien ? FINETTE. Le Comte le menace De le faire danser au milieu d'une place, Vient Vient de nous apporter, par les ordres du Comte, Sa taxe étant payée, on portera Cléon, PASQUIN. Quel est le plus fripon de vous tous ? FINETTE. Aujourd'hui Pareille question est un peu trop subtile: PASQUIN. Ta Maîtresse, à coup sûr, s'occupe du dernier, Et laisse aux sots le soin de songer au premier. Ma Maîtresse prétend que rien n'est plus honnête Que sa façon d'agir, et se fait une fête De ruiner Cléon, afin de lui garder Ce qu'elle sauvera. PASQUIN. Pour me persuader Il ne faut des effets. Ils vont bientôt paroître. Je dénoûment approche. H FINETTE. Il approche? PASQUIN. Oui; mon Maître, Sans l'en appercevoir, est ruiné, tout ner. FINETTE. Il faut que ma Maîtresse en tire aussi sa part, PASQUIN. Mais Cléon, m'a-t-on dit, rompt avec ta Maîtresse? FINETTE. Cette rupture-là nous inquiete peu. D'ailleurs, pour son argent, chacun se met au jeu ; PASQUIN. Courage! achevez le pauvre homme; Les autres l'ont blessé, ta Maîtresse l'assomme. Encor si son cher oncle avoit la charité Reprendroit son éclat; mais, morbleu! le vieux traître ▲ déja si souvent attrapé mon cher Maître.... FINETTE, l'interrompant. Les loix devroient défendre à ces vieux opulens, Qui ne sont bons à rien, de passer soixante ans. Mais ces oncles malins sont cloués à la vie! PASQUIN. La nôtre est tous les ans deux fois à l'agonie. Pour aller l'enterrer nous songcons à partir, Quand un autre courier qui jusqu'au cœur nous frappe, , Arrive et nous apprend que le traître en réchappe, Malgré deux Médecins qui ne le quittent pas ! FINETTE. Deux Médecins n'ont pu lui donner le trépas ? Il ne mourra jamais! PASQUIN. Je ne suis point tranquille. On vient de m'avertir qu'il est en cette ville. Pendant tout le fracas que l'on fait là dedans, Il déshériteroit son neveu! FINETTE. Tu devrois prévenir... Chose sûre !... PASQUIN, l'interrompant, en voyant paroître Géronte. Morbleu! tout est perdu. Voici l'homme, lui-même... Il n'est point attendu !... Que lui dire? Aide-moi. FINETTE, regardant Géronte. Il se parles écoutons. J'y ferai de mon mieux... (Pasquin et Finette se rangent dans un coin pour écower Géronte, sans en être vus. ) SCENΕ ΙΙΙ. GÉRONTE, PASQUIN, FINETTE, GÉRONTE, à part, et sans voir, d'abord, Pasquin et Finette. Our, je suis curieux De voir si mon neveu, comme le dit sa Lettre, |