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JULIE.

Oui, sa Terre est à moi,

Scs bijoux, son argent; l'ai presque tout.

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Qu'une femme prudente et qui se donne au bien

Vaut cent fois mieux qu'un homme!

Avez-vous pu?...

LE BARON.

Oui,

GERONTE

Mais, par quel moyen

JULIE, l'interrompanı.

Tantôt vous saurez notre histoire

Elle vous surprendra.... Mais, voulez-vous me croire ?

En cachant à Cléon qu'il est déshérité,

Quand vous le reverrez, traitez le avec bonté,
Et laissez-lui penser qu'un excès de tendresse
Calme votre courroux, excuse sa jeunesse,
Et daigne se prêter à ses égaremens.

Vous donnerez matiere à des événemens

Qui précipiteront ses regrets et sa perte,
Et qui rendront bientôt cette maison déserte.

GERONTE.

Volontiers... A mon tour, je m'en vais le berner, Et c'est un vrai plaisir que je veux me donner!

LE BARON.

Je vous seronderai, quoique peu propre à feindre. Mais, il est des momens où l'on doit se contraindre, Et je sens, comme vous, que Julie a raison.

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CLÉON, GÉRONTE, JULIE, LE BARON.

CLÉON, à part, en entrant avec précipitation.

JE

(Appercevant Julie et le Вагол.

Le Baron et Julic!.. Ah! que je vais entendre

E veux voir si mon oncle.... Encor dans ma maison

De beaux sermons! Je suis en train de me défendre Et de leur dire, à tous, leur fait, en quatre mots!

GÉRONTE, d'un ton doux.

Approchez, mon neveu.

CLÉON, d'un ton fier.

Point d'ennuyeux propos.

J'ai du sens, de l'esprit, et je sais me conduire.

GÉRONTE.

Sans doute!

CLÉON.

A me gêner rien ne peut me réduire.

J'aime ma liberté, plus que mon intérêt;

Et mon unique loi, c'est tout ce qui me plaît.

LE BARON.

Ah! c'est parler cela!

JULIE, à Cléon.

Qui songe à vous contraindre?

CLÉON.

Qui? Vous trois; et j'étois assez sot pour vous craindre!

Sous le poids de mes fers mon cœur a trop gémi;

Mais, contre na fo blesse on m'a bien affermi!

GERONTE.

Vertubleu! mon neveu, comme vous êtes brave!
CLÉON.

Oui, je leve le masque et cesse d'être esclave!

LE BARON, à Géronie.

Il prend le mors aux dents!

CLÉON.

Vous aurez beau pester,

Je veux voir mes amis, jour et nuit les traiter,
Inventer cent moyens d'augmenter ma dépense,
Et me rendre fameux par ma magnificence!

Rien ne me coûtera pour me mettre en crédit,
Dussent tous les censeurs en crever de dépit!...

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C'est un art dont jamais je ne me piquerai!.... (A Géronse.)

J'en ai fait avec vous un ma'heureux essai;

Pour y bien réussir j'ai le cœur trop sincere!...

(Regardant Julie.)

Il faut être né faux pour aimer le mystere,

Pour aller à ses fins, sous un masque trompeur:

La finesse est toujours l'effet d'un mauvais cœur!...

(A Julie.)

Vous m'entendez, Madame?

JULIE, en souriant.

Oui, j'entends à merveille!

GÉRONTE, à Cléon.

Je vois bien, mon neveu, que le vin vous éveille!

CLÉON.

Je serois un grand fou de me régler sur vous!

GERONIZ. GERONTE.

J'en demeure d'accord!

CLÉON.

Car, mon oncle, entre nous,

Est-il quelque défaut plus bas que l'avarice?
Il suffit de paroître entiché de ce vice

Pour être regardé comme un homme sans cœur.
A quoi servent les biens que pour s'en faire honneur ?
Le faste nous tient lieu d'une haute noblesse.

Les plus fiers, les plus grands adorent la richesse:
Quiconque en fait usage avec eux va de pair;
Et pour paroître grand il faut prendre un grand air!
Ainsi, loin de blâmer mon humeur libérale,
Mon oncle, savourez ma prudente morale;
Et, sans me fatiguer d'inutiles raisons,
Prenez-moi pour modele, et suivez mes leçons.

GÉRONTE, en riant.

Il n'est pas fort aisé de les suivre à mon âge!

CLÉON.

On n'est jamais trop vieux pour devenir plus sage.

GERONTE, au Baron.

Il parle comme un livre, et raisonne si bien
Que j'ai honte d'avoir amassé tant de bien!

CLÉON.

C'est un pesant fardeau, dont je veux vous défaire!

M

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