voir brùler mon œuvre entière, moins une par- tition, c'est pour la Messe des morts que je deman- derais grâce. On en fait en ce moment une nou- velle édition à Milan; si vous ne l'avez pas, je pourrai, je pense, dans six ou sept semaines vous l'envoyer.
N'oubliez aucune de mes questions, et répon- dez-moi dès que vous aurez un peu de force; hélas! ce n'est pas le loisir qui vous manque.
Adieu, cher ami; je vais veiller en songeant à vous, car non suadent cadentia sidera somnos.
Vous m'avez écrit deux charmantes pages; une demi-page suffisait pour m'annoncer que vous aviez reçu les deux partitions. Vous avez bien plus de courage que moi. Tant mieux ! cela me prouve que vous n'êtes pas aussi malade; du moins, j'ai la vanité de croire cela. Je souffre tou- jours beaucoup. Je veux vous écrire, et je ne puis pas.
Adieu; je vous ai au moins dit bonjour.
Ce voyage de Vienne m'a exterminé; le succès, la joie de tous ces en- thousiasmes, cette immense exécution, etc., n'ont pu me garantir. Le froid de nos affreux climats m'est fatal. Mon cher Louis m'écrivait avant-hier et me parlait de ses promenades matinales à cheval dans les forêts de la Martinique, me décri- vant cette végétation tropicale, le soleil, ce vrai soleil.... Voilà probablement ce qu'il nous fau- drait à tous les deux, à vous et à moi. Qu'importe à la grande nature que nous mourions loin d'elle et sans connaître ses sublimes beautés!... Cher ami! quel sot bruit de voitures secoue le si- lence de la nuit ! Paris humide, froid et boueux! Paris parisien! voilà que tout se tait... il dort du sommeil de l'injuste !... Allons! l'insomnie sans phrases, comme disait un brigands de la première révolution.
Je vous enverrai Alceste dès que je pourrai sortir. Je n'ai pas compris votre question au sujet de la petite partition de la Damnation de Faust. Que voulez-vous dire en me demandant s'il y en a une autre que la première? quelle première? Le titre est celui-ci : Légende dramatique, en quatre actes. L'avez-vous?
Dites-moi aussi si vous avez la grande parti- tion de ma Messe des morts. Si j'étais menacé de
voir brùler mon œuvre entière, moins une par- tition, c'est pour la Messe des morts que je deman- derais grâce. On en fait en ce moment une nou- velle édition à Milan; si vous ne l'avez pas, je pourrai, je pense, dans six ou sept semaines vous l'envoyer.
N'oubliez aucune de mes questions, et répon- dez-moi dès que vous aurez un peu de force; hélas! ce n'est pas le loisir qui vous manque.
Adieu, cher ami; je vais veiller en songeant à vous, car non suadent cadentia sidera somnos.
Vous m'avez écrit deux charmantes pages; une demi-page suffisait pour m'annoncer que vous aviez reçu les deux partitions. Vous avez bien plus de courage que moi. Tant mieux ! cela me prouve que vous n'êtes pas aussi malade; du moins, j'ai la vanité de croire cela. Je souffre tou- jours beaucoup. Je veux vous écrire, et je ne puis pas.
Adieu; je vous ai au moins dit bonjour.
Ce voyage de Vienne m'a exterminé; le succès, la joie de tous ces en- thousiasmes, cette immense exécution, etc., n'ont pu me garantir. Le froid de nos affreux climats m'est fatal. Mon cher Louis m'écrivait avant-hier et me parlait de ses promenades matinales à cheval dans les forêts de la Martinique, me décri- vant cette végétation tropicale, le soleil, ce vrai soleil.... Voilà probablement ce qu'il nous fau- drait à tous les deux, à vous et à moi. Qu'importe à la grande nature que nous mourions loin d'elle et sans connaître ses sublimes beautés!... Cher ami! quel sot bruit de voitures secoue le si- lence de la nuit! Paris humide, froid et boueux! Paris parisien! voilà que tout se tait... il dort du sommeil de l'injuste !... Allons! l'insomnie sans phrases, comme disait un brigands de la première révolution.
Je vous enverrai Alceste dès que je pourrai sortir. Je n'ai pas compris votre question au sujet de la petite partition de la Damnation de Faust. Que voulez-vous dire en me demandant s'il У en a une autre que la première? quelle première? Le titre est celui-ci : Légende dramatique, en quatre actes. L'avez-vous?
Dites-moi aussi si vous avez la grande parti- tion de ma Messe des morts. Si j'étais menacé de
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