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CORRESPONDANCE GÉNÉRALE

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J.-J. ROUSSEAU

COLLATIONNÉE SUR LES ORIGINAUX

ANNOTÉE ET COMMENTÉE

PAR

THEOPHILE DUFOUR
Archiviste-paléographe, ancien directeur des Archives
et de la Bibliothèque publique de Genève.

OUVRAGE PUBLIÉ AVEC LE CONCOURS DE L'INSTITUT DE FRANCE
(FONDATION DEBROUSSE ET GAS)

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LIBRAIRIE ARMAND COLIN
103, Boulevard Saint-Michel, 103

M.CM.XXVI

AVERTISSEMENT

Le tome précédent, publié en novembre dernier, était composé en majeure partie de pièces relatives à la publication d'un ouvrage qui fit événement dans la vie de Rousseau. C'est ce que l'éditeur avait cru pouvoir indiquer sommairement, sans équivoque possible, en donnant pour sous-titre à ce tome IV : « La Lettre à d'Alembert sur les spectacles », comme un signe qui permettra plus tard au lecteur, quand la publication sera terminée, de mettre immédiatement la main sur le volume qui contient les lettres de cette période. Or, il s'est trouvé que plusieurs critiques m'ont écrit et m'écrivent encore, les uns me félicitant, les autres me reprochant « d'avoir fait figurer la Lettre à D'Alembert dans la Correspondance générale ». Je suis tenté de renvoyer les uns et les autres à ce que met maître François au premier prologue de ses mythologies gargantuines touchant « l'enseigne extérieure (c'est le titre) », auquel « pas demeurer ne faut, comme au chant des sirènes », mais « faut ouvrir le livre et soigneusement peser ce qui y est déduit ». Il ne m'est jamais venu à l'esprit de joindre à la Correspondance générale de Rousseau la Lettre à d'Alembert, pas plus que l'idée ne me viendrait d'y joindre la Lettre à Christophe de Beaumont, ni les Lettres de la Montagne, qui sont autant d'ouvrages écrits pour être livrés à l'impression comme des lettres ouvertes. Précé

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demment, par contre, j'étais tenu de considérer comme appartenant à notre recueil la Lettre à Voltaire sur l'optimisme parce que c'est réellement une lettre missive que Rousseau écrivit pour le destinataire seul, à qui il l'envoya par la poste en août 1756, et qui ne fut rendue publique que plusieurs années plus tard. Le présent tome V, où l'on trouvera plus de cent-vingt pièces inédites, est composé des lettres écrites et reçues par Rousseau dans le temps où il faisait imprimer la Nouvelle Héloïse; le suivant, qui portera le même sous-titre, sera consacré à la période de l'apparition du roman. Qu'on ne s'attende pas à y trouver les lettres qui composent le roman lui-même...

On verra dans ce tome le commencement de la correspondance échangée entre Rousseau et Mme de Verdelin, et, dans le suivant, le commencement de celle qu'il échangea avec Mine Latour de Franqueville, deux des rares amies, parmi toutes les figures féminines de cette histoire, dont, en dépit de tout et jusqu'au bout, la constance ne s'est jamais démentie.

Une lettre inédite de 1745, qui n'est parvenue à ma connaissance que l'automne dernier et dont la place légitime est au tome premier, est donnée ici en addition, à la fin du volume. Elle m'a fourni l'occasion, grâce à d'obligeantes communications de M. le professeur Urquijo, de Saint-Sébastien, à qui je suis heureux d'exprimer ma gratitude, d'apporter sur la personne de Manuel Ignacio de Altuna des renseignements que l'on n'avait jamais pu recueillir jusqu'ici.

PIERRE-PAUL PLAN.

Paris, 15 avril 1926.

UNIV. OF

CORRESPONDANCE GÉNÉRALE

DE

J.-J. ROUSSEAU

TOME V Autour de la Nouvelle Héloïse.

N° 7191.

[DE MARGENCY à Rousseau]2.

Mon bon voisin ou plutot mon tres aimable Amy; car j'ay accepté bien vite ce reste d'amitié que vous m'avés offert. Je vous ecris pour notre chose qui me paroit vous convenir et qui conviendroit bien davantage au public. cela vous convient parce que cela vous met dans le cas d'etre utile; cela convient au public parce qu'il sera trop heureux que vous l'instruisiés. voicy ce dont il s'agit. il y a une place vacante au Journal des savans. voicy quelles sont les fonctions que cela impose; c'est de donner tous les mois deux extraits de livres qui seroient portés tres exactement chés vous. ces livres ne rouleroient jamais que sur l'histoire, la philosophie et les lettres. il ne vous en couteroit pas huit jours de travail par mois pour lire pour extraire et pour composer. il faut vous dire tout. il y a un honnoraire de huit cent livres attachées a cette place. Si cela vous convient; je crois avoir assés de credit auprés de M. De Malesherbes, par mes amis, pour vous la faire avoir sur le champ.

1. On trouvera page 371 la lettre no 718 (addition au tome I).

2. INÉDIT. Transcrit de l'original autographe signé, conservé à la Bibliothèque de Neuchâtel.

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