Le chaume devient or, et le vieux tronc, colonne; Le seuil est parqueté de marbre de Paros, Et faites que leurs jours qu'un long destin rassemble, Leurs vœux sont exaucés; et tant qu'ils respirèrent, Ora frutex. Ostendit adhuc Tyaneïus' illic Incola de gemino vicinos corpore truncos. Hæc mihi non vani, neque erat cur fallere vellent, XVI. Variæ Protei formæ. DESIERAT cunctosque et res et moverat auctor, Thesea præcipuè: quem facta audire volentem Mira Deûm, nixus cubito Calydonius amnis Talibus alloquitur. Sunt, ô! fortissime, quorum Forma semel mota est, et in hoc renovamine mansit: Sunt, quibus in plures jus est transire figuras : Ut tibi, complexi terram maris incola, Proteu. Nam modò te juvenem, modò te vidêre leonem: Nunc violentus aper, nunc, quem tetigisse timerent, Anguis eras: modò te faciebant cornua taurum. Sæpe lapis poteras, arbor quoque sæpe videri. Interdum, faciem liquidarum imitatus aquarum, Flumen eras interdum undis contrarius ignis. 1 Tyania regio est contermina Phrygiæ, unde Tyanëius declinari videtur. 2 Parenthesis est causam continens cur senes illi non mentiti fuerint. Vani enim interdùm ponuntur pro falsis et mendacibus, interdùm pro stultis. Ils sont arbres : le pâtre habitant de ces bords, XVI. Protée sous diverses formes. LE discours de Lélex confirmé par ses mœurs, Des convives émus persuade les cœurs. Chacun d'eux, mais sur-tout le successeur d'Alcide, Ecoute avec respect les merveilles des dieux. XVII. Sacrum Cereri lucum violare ausus NEC minus Autolyci conjux, Erisichthone nata, Juris habet. Pater hujus erat, qui numina Divûm Sperneret, et nullos aris adoleret honores'. Ille etiam Cereale nemus violasse securi Stabat in his ingens annoso robore quercus, 3 Expression élégamment figurée: l'effet est mis pour la cause. Virgile a dit de même : Aut supplex aris imponat honorem. Laconisme poétique admirable qui peint à l'esprit en deux mots l'immense grandeur d'un seul arbre. On dirait en prose: Sola nemoris amplitudinem exæquans. 3 Erisichthonis fabula describitur apud Callimachum, qui et patrem Erisichthonis Triopam vocat, filium Neptuni ex Canace. XVII. Erésicton profane un bois consacré à Cérès. La déesse se venge. Tu possédais encore un si merveilleux don, Et sur des troncs sacrés porter un fer coupable. Là, s'élevait un chêne antique et vénérable. Seul à son ombre immense on l'eût pris pour un bois. On voyait sur son tronc appendus à-la-fois, Des devises, des vers, des dons et des guirlandes, De la religion innombrables offrandes. On avait vu cent fois, au son des chalumeaux, Les Dryades en choeur danser sous ses rameaux. Quelquefois de leurs mains entrelaçant la chaîne, Elles formaient un cercle, et ce long cercle à peine De ses flancs spacieux embrassait le contour. Roi des forêts, autant les arbres d'alentour S'élevaient au-dessus de la tige des herbes, Autant ils s'abaissaient sous ses rameaux superbes. Les ans l'ont respecté : le fils de Triopas Ordonne que le fer ne le respecte pas. |