Œuvres choisies de Bernardin de Saint-Pierre: contenant Paul et Virginie ; La chaumière indienne ; Le café de Surate ; Voyage en Silésie, à l'Île de France ; L'Arcadie ; De la nature de la morale; Vœux d'un solitaire

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Firmin-Didot, 1848 - French literature - 492 pages

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Page 33 - ... et qu'il vous avait accordé sa grâce. Mais quelle grâce ! Il me l'a montrée attachée, avec une chaîne au pied, à un billot de bois, et avec un collier de fer à trois crochets autour du cou. De là, Fidèle, toujours quêtant, m'a mené sur le morne de la RivièreNoire, où il s'est arrêté encore en aboyant de toute sa force: c'était sur le bord d'une source, auprès d'un palmiste abattu, et près d'un feu qui fumait encore. Enfin il m'a conduit ici: nous sommes au pied de la montagne...
Page 29 - Ma sœur, il est plus de midi; tu as faim et soif: nous ne trouverons point ici à dîner; redescendons le morne et allons demander à manger au maître de l'esclave.
Page 101 - ... revenant sur ses pas avec une nouvelle furie, elle le couvrait d'énormes voûtes d'eau qui soulevaient tout l'avant de sa carène, et rejetaient bien loin sur le rivage le malheureux Paul, les jambes en sang, la poitrine meurtrie, et à demi noyé. A peine ce jeune homme avait-il repris l'usage de ses sens, qu'il se relevait, et retournait avec une nouvelle ardeur vers le vaisseau, que la mer cependant entr'ouvrait par d'horribles secousses.
Page 51 - Elle errait ça et là dans les lieux les plus solitaires de l'habitation, cherchant partout du repos, et ne le trouvant nulle part. Quelquefois, à la vue de Paul, elle allait vers lui en folâtrant : puis tout à coup, près de l'aborder, un embarras subit la saisissait, un rouge vif colorait ses joues pâles, et ses yeux n'osaient plus s'arrêter sur les siens. Paul lui disait : " La verdure couvre ces rochers ; nos oiseaux chantent quand ils te voient ; tout est gai autour de toi : toi seule...
Page 50 - Lorsque je suis fatigué, ta vue me délasse. Quand du haut de la montagne je t'aperçois au fond de ce vallon, tu me parais au milieu de nos vergers comme un bouton de rose.
Page 31 - Rivière-Noire du côté du nord, et arrivèrent, après une heure de marche, sur les bords d'une large rivière qui barrait leur chemin. Cette grande partie de l'île, toute couverte de forêts, est si peu connue, même aujourd'hui, que plusieurs de ses rivières et de ses montagnes n'y ont pas encore de nom.
Page 115 - Maintenant, à la source de la beauté d'où découle tout ce qui est agréable sur la terre, mon âme voit, goûte, entend, touche immédiatement ce qu'elle ne pouvait sentir alors que par de faibles organes. Ah ! quelle langue pourrait décrire ces rivages d'un orient éternel que j'habite pour toujours ? Tout ce qu'une puissance infinie et...
Page 17 - C'est un instinct commun à tous les êtres sensibles et souffrants de se réfugier dans les lieux les plus sauvages et les plus déserts, comme si des rochers étaient des remparts contre l'infortune, et comme si le calme de la nature pouvait apaiser les troubles malheureux de l'âme.
Page 30 - Il ramassa des herbes sèches et d'autres branches d'arbres, et mit le feu au pied du palmiste, qui bientôt après tomba avec un grand fracas. Le feu lui servit encore à dépouiller le chou de l'enveloppe de ses longues feuilles ligneuses et piquantes. Virginie et lui mangèrent une partie de ce chou crue, et l'autre cuite sous la cendre, et ils les trouvèrent également savoureuses.
Page 34 - II leur présenta aussitôt un gâteau, des fruits et une grande calebasse remplie d'une liqueur composée d'eau, de vin, de jus de citron, de sucre et de muscade, que leurs mères avaient préparée pour les fortifier et les rafraîchir. Virginie soupira au souvenir de la pauvre esclave, et des inquiétudes de leurs mères. Elle répéta plusieurs fois : « Oh ! qu'il est difficile de faire le bien...

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