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Nous pourrions encore rapporter plus d'une autorité, et surtout plus d'un exemple; mais à quoi bon? les discussions tumultueuses, acerbes et violentes, sont maintenant si fréquentes, qu'il n'y a plus de recherches à faire à cet égard, et que toutes les séances peuvent devenir en ce sens des preuves convaincantes et péremptoires (a).

(a) On peut cependant consulter plus particulièrement les Moniteurs des samedi 20, mardi et mercredi 23 et 24 décembre 1817, nos 354, 357, 358; celui du lundi 6 avril 1818; la Séance du 9 juin 1819; l'Écrit de M. Benjamin-Constant, distribué à MM. les Députes, le 26 décembre 1820, et l'Extrait qu'en a donné le Courrier français, du jeudi 18, no 557.

On peut voir aussi le compte rendu dans tous les journaux de la séance du 7 février 1821.

Dans les Moniteurs des 11, 12, 13 et 14 du même mois de février 1821, on trouvera les discussions vraiment affligeantes relatives à la rédaction du procès-verbal du 10 de ce même mois; dans le Moniteur et les journaux du 22, les querelles de M. le Garde-des-Sceaux avec M. Manuel, et plusieurs autres Députés; dans les journaux des 7 et 8 juin 1821, la relation des séances du 6 et du 7, etc., etc.

On sait enfin que,

dans la séance du 27 du même mois, le Président de la Chambre déclara qu'il était bien difficile

Dira-t-on que cette discordance, cette inharmonie des Chambres tient à d'autres causes qu'au grand nombre des membres dont elles se composent ? Nous sommes bien éloignés de prétendre, d'avancer le contraire. Nous avons même désigné, ce nous semble, d'une manière assez claire, plusieurs de ces causes, et nous en signalerons encore par la suite quelques-unes; mais cela n'empêche pas que le grand nombre, dans tous les cas, n'y entre pour beaucoup, et que toutes les autres causes eussent-elles même disparu, celle-ci ne fût seule suffisante pour bannir de leurs discussions l'ordre et la tranquillité.

de rappeler à l'ordre qui que ce fût dans une Assemblée où il n'y avait point d'ordre. « Les interruptions qui viennent de tous les côtés de la salle, disait-il dans cette même séance, ne peuvent que troubler les délibérations. Il est impossible qu'au milieu de ces interruptions un discours continue; et la Chambre perd ainsi un temps qu'elle pourrait employer plus utilement. Je rappelle la Chambre entière à l'observation du réglement, et la prie de vouloir bien garder le silence ». ( Voy. entre autres, la relation de cette séance dans le journal des Débats, du jeudi 28 juin 1821, no 111). — (Voy. encore ci-dessus, 1' part., vol. 111, pag. 359).

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D'ailleurs, nous devons, nous ne saurions trop, insister sur ce point important; c'est bien moins du nombre que du bon choix, des lumières, de la sagacité, du patriotisme, de la probité, et sur-tout de l'indépendance des représentans, que dépendent la garantie d'une bonne législation, tous les avantages de la représentation, et la stabilité de l'institution.

Pour ne pas appeler un nombre trop considérable de membres dans les Chambres représentatives, il existe de plus, ainsi que nous le reconnaîtrons mieux par la suite, quelques motifs d'économie assez réels pour qu'ils ne doivent être négligés.

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Il importe d'ailleurs essentiellement de n'enlever que le moins possible de citoyens aux sciences, aux arts, à l'agriculture, au commerce, à l'industrie, aux soins de leurs familles, à leurs travaux particuliers; et c'est, par exemple, ici le lieu de, dire avec Jean-Jacques, qu'il est au moins inutile de vouloir faire avec un grand nombre de personnes ce que l'on fera aussi bien et même mieux avec peu.

Ce premier point reconnu, nous ferons une autre remarque importante. Le Gouverne

ment est un édifice dont il faut commencer

la construction par le centre; c'est une sorte de machine, de rouage, qui doit donner l'impulsion, le mouvement et la vie dans toutes les parties du systême social : par des considérations éloignées et d'un ordre secondaire, il ne faut donc pas négliger de donner au point vital de ce grand corps toute la solidité et le nerf dont il a besoin : car, faute de solidité et de force en cet endroit, tout s'écroule; faute de nerf et de vigueur au cœur, tout languit, périclite, s'éteint et périt.

On pourrait donc soutenir, sans choquer la raison, qu'il conviendrait autant ou mieux de régler la division du territoire d'après le nombre des membres qui peuvent être admis dans les Chambres législatives sans en altérer le principe, sans en détruire l'harmonie, que de déterminer le nombre des Représentans d'après la division arbitraire et non calculée du territoire.

Or, en restreignant pour la France, en fixant en général et pour tous les États, le nombre des membres des Chambres législatives à trois cents en totalité; cent cinquante

pour la Chambre des propriétaires, et cent cinquante pour la Chambre de l'industrie, (nombre qui ne peut guère être plus circonscrit, à cause des travaux vraiment nécessaires auxquels il doit suffire), et en admettant deux représentans par chaque division départementale, l'un pour la Chambre des propriétaires, l'autre pour la Chambre de l'industrie, on voit que, on voit que, non- seulement l'ancienne division de la France en Gouvernements ou Provinces, mais même la division actuelle par Départemens, serait insuffisante, et qu'il serait utile d'en tracer une nouvelle qui fût en rapport avec le nombre des membres de la grande Représentation, admissible dans la composition des Chambres législatives.

Cette division n'est pas encore sans de grandes difficultés, quant à la connaissance et à la détermination de ses autres bases: les uns prétendent l'asseoir sur l'étendue de la circonscription territoriale; les autres sur la force et l'importance numérique de la population.

En Angleterre, il existe quelques vieux

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