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Depuis 1829, l'analyse des pièces de théâtre jouées pendant l'année avait été interrompue; nous nous proposons de la reprendre l'an prochain. Nous rendrons compte également des ouvrages en vers dont on nous aura adressé deux exemplaires.

Aucune pièce politique n'entrera désormais dans ce Recueil: c'est une concession faite au vœu unanime de nos lecteurs.

On est prié d'envoyer franco, au Libraire-Éditeur quai des Augustins, no 25, avant le 1er novembre. les pièces de vers destinées à l'Almanach.

IMPRIMERIE DE FÉLIX LOCQUIN,
RUE NOTRE-DAME-DES-VICTOIRES, No 16.

DES MUSES

POUR L'ANNÉE 1833.

69. Année.

PARIS.

AUDIN, LIBRAIRE ÉDITEUR,

QUAI DES AUGUSTINS, N° 25.

1833

NEW YORK
IBRARY

327700

AS OF LENOX AND

TILDEN FOUNDATIONS.

1904

DES MUSES.

Alaric,

OU LES HUNS.

CHANT PREMIER.

Ils viennent, tout est préparé pour eux; les arbres sont leurs tentes, les déserts sont leurs voies. Voulez-vous savoir où ils ont campé? Voyez ces ossemens de troupeaux égorgés, ces pins brisés la foudre, ces forêts en feu, et ces plaines couvertes de cendres.

comme

par.

CHAT., Martyrs.

A leurs pieds, comme si passaient des nations,
Les Alpes ont senti le sol trembler sous elles:
Arrachés par des voix au calme de ces monts,
De leur aire envolés des nuages d'aiglons,
Du cliquetis du choc et du vent de leurs ailés,
Font pleuvoir le duvet des neiges éternelles.

L'ours fiaire, écoute et gronde; aux bords des rocs pendans.
Les yeux tout grands d'effroi la biche brame aux vents;
Le brun chamois fuyant vole sur les abîmes,
Eux que n'émeuvent point le fracas des torrens
Ni les foudres du ciel qui passent sur ces cimes,
Ni de ces profondeurs les échos mugissans!
Ce ne sont pas des monts les bruits grands et sublimes
Qui pénètrent leurs cœurs dé ces terreurs intimes;
Ce sont des bruits d'en-bas, de sourds bourdonnemens
D'hommes, de pas, de voix et de hennissemens,
Et d'hommes cependant il n'est point d'apparence;
Au front de ces rochers, obélisques du temps,
Ces seul bruits et la foudre en troublaient le silence.

Le bérgér du Padus vers ces sommets tourné,
A ces sourdes rumeurs lève parfois la tête,
Ne voit rien, et puis rentre achever une fête
Où Faune de ses mains est de houx couronné:
Du pêcheur d'Adria déjà la voile est prête;
Il craint que l'un des pics de cette longue arête
Par quelque dieu marin soit sous l'onde miné;
Quand enfin sur les champs du Rhète consterné,
Les Alpes, comme fait un fleuve de ses ondes,
Vomissent le trop plein de leurs gorges profondes.

De cette ruche immense est-ce un bruyant essaim
Qui bourdonne, cherchant des plaines plus fécondes?

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