«Nec tibi diva parens, generis nec Dardanus auctor, 365 Perfide; sed duris genuit te cautibus horrens Caucasus, Hyrcanaeque admorunt ubera tigres. Nam quid dissimulo? aut quae me ad majora reservo ? [370 375 Heu! furiis incensa feror! Nunc augur Apollo, Nunc Lyciae sortes, nunc et Jove missus ab ipso On explique généralement (Heyne) quae dans le sens de haec : « ces malheurs, à quels malheurs, plus grands encore. pourrais-je les préférer ? » Peut-être vaut - il mieux voir là une double interrogation, qui peindrait le désarroi de Didon « quelle chose mettre avant une autre ? » 372. Haec: ce qui m'arrive. Didon se croit abandonnée par Junon, sa protectrice, et par Jupiter, gardien des serments. Aequus a très souvent, dans la langue religieuse, le sens de benignus, propitius. 374. 380 385 375. Amis Parte la moitié. sam classem: s.-ent. reparavi, dont l'idée est suggérée par reduxi: Gr., 175. 376. Nunc... nunc... Didon reprend les arguments même d'Enée, plus brièvement, et en y ajoutant l'épithète pathétique de horrida. Elle va ensuite les réfuter par l'explication ironique scilicet is Superis. 379. Id ejus rei. 381. Ventis et per undas ne sont pas explétifs plus l'entreprise d'Énée est incertaine, plus apparaît son ingratitude; comp. les vers 309310. 382. Pia = justa. 383. Supplicia hausurum supplicia daturum, avec l'idée accessoire que le supplice sera subi jusqu'au bout. Dido peut être un vocatif, plus probablement un accusatif grec.384. A tris ignibus il ne s'agit pas encore de la flamme du bûcher de Didon (Dübner), mais de la torche qu'elle por - Omnibus umbra locis adero; dabis, improbe, poenas. Linquens multa metu cunctantem et multa parantem 390 Dicere. Suscipiunt famulae, collapsaque membra Marmoreo referunt thalamo stratisque reponunt. At pius Aeneas, quamquam lenire dolentem Multa gemens magnoque animum labefactus amore, 395 Deducunt toto naves. Natat uncta carina, Frondentesque ferunt remos et robora silvis 400 Migrantes cernas, totaque ex urbe ruentes. Cum populant, hiemis memores, tectoque reponunt, tera, comme une furie vengeresse (Heyne).- 387. Manes: ici, « les enfers; comp. Georg., I, 243. 388. Notez l'effet dramatique produit par la coupe de ce vers et par le rejet au début du suivant. 389. Avertit et aufert: le redoublement d'expressions peint avec force la fuite éperdue de Didon. 390. Metu par crainte d'irriter encore davantage Didon. 392. Thalamo peut être un datif de direction, ou plus probablement un ablatif de lieu. 396. Exequitur, plus fort que sequitur, peint l'acharnement d'Enée à la tâche imposée. 397. Incumbunt: s.-ent. operi. Tum vero marque une différence avec les jours précédents, où les 405 410 Troyens étaient forcés de se ca- Opere semita fervet opus fer- Misceri ante oculos tantis clamoribus aequor? 415 Et perferre, soror, potero. Miserae hoc tamen unum 420 Te colere, arcanos etiam tibi credere sensus; 425 430 est reprise au vers 436? Il vaut mieux, avec Peerlkamp, considérer ces deux vers comme ironiques« je ne pourrai pas plus supporter ce chagrin que je n'ai pu le prévoir ». 422. Te colere s.-ent, solebat. Virgile utilise très discrètement la légende d'après laquelle Anna avait aimé Énée. 424 Hostem: Didon regarde déjà Enée, non comme un hôte, mais comme un ennemi. 427. Allusion possible à Diomède, qui viola le tombeau d'Anchise. Du reste, ce sacrilège est, en général, un des plus odieux chez les anciens. 428. Les manuscrits hésitent entre negat et neget l'indicatif exprime peutêtre avec plus de force la plainte de Didon. - 429. Ruit marque non seulement l'empressement d'Énée, mais son indifférence aux périls, et prépare ainsi le vers Nec pulchro ut Latio careat regnumque relinquat; 435 Quam mihi cum dederit, cumulatam morte remittam. » Talibus orabat, talesque miserrima fletus Fertque refertque soror. Sed nullis ille movetur Fata obstant, placidasque viri deus obstruit aures. suivant. nique. = 432. Pulchro iro433. Requiem spatiumque spatium quo requiescat...; Gr., 176. · Furor, ici, est la passion insensée, la douleur folle. 435. Veniam = gratiam.. 436. Servius, d'après les exécuteurs testamentaires de Virgile, propose de lire dederis. Mais ce n'est qu'une correction hypothétique, nullement nécessaire, car on ne voit pas trop ce que Didon peut promettre à Anna; Wagner pense qu'elle lui promet son heritage, ce qui est assez ridicule. D'autre part, il est vrai qu'au vers précédent, Didon s'adresse à sa sœur, mais, dans le désordre de la passion, il est naturel qu'elle prie tantôt Anna, tantôt Enée. Enfin Servius ne nie pas que les manuscrits aient dederit. Reste cumulatam, que le Mediceus et le Palatinus écrivent cumulata; mais l'erreur s'explique aisément. On peut traduire : (< Qu'il m'accorde cette grâce, et je l'en paierai avec usure en mourant (et par suite en le débarrassant de moi). » = 440 445 438. Refert est ici, non pas pour rursus fert (Didoni), mais pour iterum fert (Aeneae). 439. Tractabilis ita ut tractabilis sit: Gr., 173. De même, plus bas, placidas ita ut sint placidae. 440. Fata expression abrégée pour fatorum reverentia. 442. Les Alpini Boreae sont ici des vents glacés qui, sans avoir tous exactement la même direction (sans quoi inter se certant serait inintelligible), viennent tous de la région alpestre. 443. Altae (et non alte), leçon des bons manuscrits. On peut entendre, ou bien « les feuilles les plus élevées », ou bien « formant une couche épaisse »; le premier sens est peut-être préférable, à cause du rapprochement antithétique entre altae et consternunt. 445. Ce vers et le suivant rappellent les Géorgiques, II, 290-291.449. Mens l'intention, la volonté. Par lacrimae, Servius dit que les uns entendent les larmes d'Enée, d'autres celles de Didon ou de sa sœur. Avec Ladewig et Tum vero infelix, fatis exterrita, Dido Mortem orat; taedet caeli convexa tueri. 450 Quo magis inceptum peragat lucemque relinquat, Eumenidum veluti demens videt agmina Pentheus 455 460 465 Et solem geminum et duplices se ostendere Thebas; 470 Decrevitque mori, tempus secum ipsa modumque 475 Wagner, je préfère le premier et plus qu'eux, la vision d'Énée 477. Spem |