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Imprimerie de P.-A. BOURDIER et Cie, rue Mazarine, 30.

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Les Chambres, tout agitées qu'elles étaient, ne semblaient pas menacer l'existence du ministère. L'adresse au Roi avait été convenablement respectueuse. Le flot de pétitions que les comités libéraux avaient fait arriver pour demander le maintien de la loi sur les élections avait été, dans les deux Chambres, repoussé par l'ordre du jour.

Lorsque M. de Serre était parti, le projet de loi n'avait pas encore été décidé. La rédaction en était difficile. Le ministère commençait à craindre de ne contenter personne. Ce fut seulement le 15 février 1820 que le président du Conseil présenta à la Chambre des députés la nouvelle loi électorale. Mais la situation était entièrement changée; l'agitation, qui depuis deux mois troublait les Chambres, qui déchaînait les partis l'un contre

l'autre, qui déroutait l'opinion publique et alarmait la France entière, était devenue une terrible tempête. M. le duc de Berry avait été assassiné dans la nuit du 13 au 14 février. Dès le premier moment, au milieu de l'indignation et de la douleur unanimes, il fut facile de voir que le parti, qui avait dominé le gouvernement en 1815, allait profiter de cette déplorable circonstance pour ressaisir le pouvoir et recommencer une réaction. Soit par aveuglement de la passion, soit par calcul politique, le crime fut imputé non-seulement à la perversité révolutionnaire, mais aux opinions libérales les plus modérées, et même au désir de conciliation inspiré au Roi par des ministres qui avaient abusé de sa confiance. Ainsi fut exploité ce crime, qui était universellement déploré et maudit. Il ne fut plus question que de profiter de la circonstance pour renverser M. Decazes. A peine peut-on croire à quel point s'éleva cette exaltation factice. Toute arme sembla permise pour remporter une telle victoire : injures, calomnies, menaces, tout fut employé.

Ce ne fut pas dans les deux premiers jours que s'éleva cette tempête. La famille royale ne témoigna d'abord aucune malveillance à M. Decazes. Ce fut seulement par les conseils des royalistes politiques qu'on décida Monsieur à agir sur le Roi.

Pendant ce court intervalle, M. Decazes, déjà malade et prévoyant ce qui allait arriver, jugea qu'il était indispensable de revenir aux lois d'exception, qui avaient paru nécessaires dans des circonstances moins graves, et

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