Les feuilles d'automne: Les chants du crépuscule

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Charpentier, 1841 - 302 pages

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Page 15 - C'est que l'amour, la tombe, et la gloire, et la vie. L'onde qui fuit, par l'onde incessamment suivie. Tout souffle, tout rayon, ou propice ou fatal. Fait reluire et vibrer mon âme de cristal, Mon âme aux mille voix, que le Dieu que j'adore Mit au centre de tout comme un écho sonore ! D'ailleurs j'ai purement passé les jours mauvais, Et je sais d'où je viens, si j'ignore où je vais.
Page 179 - Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie. Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau. Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère; Et, comme ferait une mère, La v.oix d'un peuple entier les berce en leur tombeau.
Page 73 - Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire, Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire, Ses pleurs vite apaisés, Laissant errer sa vue étonnée et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie Et sa bouche aux baisers!
Page 72 - Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris; son doux regard qui brille Fait briller tous les yeux , Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, Se dérident soudain à voir l'enfant paraître, Innocent et joyeux.
Page 187 - Non, l'avenir n'est à personne! Sire! l'avenir est à Dieu! A chaque fois que l'heure sonne, Tout ici-bas nous dit adieu. L'avenir! l'avenir! mystère! Toutes les choses de la terre, Gloire, fortune militaire, Couronne éclatante des rois, Victoire aux ailes embrasées, Ambitions réalisées, Ne sont jamais sur nous posées Que comme l'oiseau sur nos toits!
Page 123 - Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées ; Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ; Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées, Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit ! Tous ces jours passeront ; ils passeront en foule Sur la face des mers, sur la face des monts, Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule Comme un hymne confus des morts que nous aimons.
Page 13 - Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte , Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte , Et du premier consul déjà, par maint endroit Le front de l'empereur brisait le masque étroit...
Page 14 - ... vole, Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois Un enfant sans couleur , sans regard et sans voix ; Si débile qu'il fut, ainsi qu'Une chimère, Abandonné de tous , excepté de sa mère ,' Et que son cou ployé comme un frêle roseau Fit faire en même temps sa bière et son berceau. Cet entant que la vie effaçait de son livre , Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre , C'est moi.
Page 15 - Si j'ébranle la scène avec ma fantaisie, Si j'entre-choque aux yeux d'une foule choisie D'autres hommes comme eux, vivant tous à la fois De mon souffle et parlant au peuple avec ma voix; CE SIECLE AVAIT DEUX ANS...
Page 58 - Pour pleurer avec vous ! J'avais donc dix-huit ans! j'étais donc plein de songes! L'espérance en chantant me berçait de mensonges. Un astre m'avait lui ! J'étais un dieu pour toi qu'en mon cœur seul je nomme ! J'étais donc cet enfant, hélas ! devant qui l'homme Rougit presque aujourd'hui!

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