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1. KARTHAIA (1)

1. IG, XII, 5, 1060. Base de statue autrefois supportée par une colonne qui s'emboîtait dans une cavité circulaire pratiquée sous le marbre. La statue était encastrée dans une ouverture carrée creusée dans la face supérieure. Long., Om21; haut., Om17; ép., 0m26. Lettres hautes de Om16. Trouvée sur la pente sud-ouest de l'Acropole, exactement sous l'édifice D. (fig. 3).

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L'écriture et les particularités dialectales décèlent une époque sensiblement plus haute que celle de la loi d' Ioulis sur les funérailles

(1) Sur Karthaia, cf. la courte et insuffisante note de Bürchner (RE, X, p. 2242, qui renvoie d'ailleurs à l'article Kéos (non paru).

qu'on place dans la seconde moitié du Ve siècle (1). Le décret ne doit pas être postérieur à la première moitié de ce siècle. C'est, de loin, le plus ancien décret de Céos et des Cyclades : à Délos même, on n'en connaît pas qui soient antérieurs à la fin du Ve s. (2).

On remarquera que la disposition to n'est pas encore (3) employée, comme elle le sera dans la loi d'Ioulis déjà citée.

D'après la 1. 3, dont la restitution paraît certaine et les restes de la cavité circulaire où s'emboitait la colonne de support, il nous manque un peu moins des deux tiers de l'inscription.

Un nouvel examen m'a conduit à adopter des lectures toutes différentes de celles auxquelles nous nous étions arrêtés lors de la publication des IG, XII, 5.

Tout d'abord, il est absolument certain qu'à la 1. 3, le reste de lettre qui précède le premier : ne peut appartenir à un : la boucle du seul de ce texte (1. 2), se termine par des barres horizontales et même légèrement relevées. Or, le reste de lettre qui nous occupe est une barre nettement oblique qui ne peut provenir que d'un p, (R) d'un ×, d'un ♬ ou d'un 7 Il ne peut s'agir ici que d'un 。, : la formule zzi yprus ne peut être précédée que du datif de zúzós comme nous l'avions déjà vu, mais, au datif singulier il faut substituer le pluriel [to] Il en résulte que le décret avait été voté soit en l'honneur de plusieurs personnages, soit en l'honneur d'un seul et de ses descendants, suivant une habitude très répandue c'est ce second cas qu'il faut vraisemblablement supposer ici, étant donné la faible étendue de la lacune. De là, la restitution zal éxyóvotat qui est plus courte que celle d'un nom propre suivi du patronymique, comme l'était, selon toute vraisemblance, celui du bénéficiaire du décret dont le nom s'est en partie conservé à la 1. 1.

Pour ce nom, nous avons en outre observé que la seconde des lettres conservées, à la 1. 1, n'est vraisemblablement pas un d mais bien un × (4). Il suffit, pour s'en convaincre, d'examiner le SOLMSEN, Insc. ad. ill. dial. sel3., 54, p. 94 SIG3,

(2) IG, XII, 5, 593

1218.

(2) BCH, XXXIII, 1909, p. 473.

(3) La disposition tordov ne commence à se généraliser en Attique d'où elle est, semble-t-il, originaire, que vers l'époque des guerres médiques (± 480). Cf. LARFELD, Handbuch der gr. Epigr., I. p. 214.

(*) Si le détail peut avoir son importance, notons que c'est x et non p que nous avions lu lors du premier déchiffrement du décrét, lorsque nous ne pouvions être influencé par le souci de la restitution à faire.

seul intact, celui de zμzo. Il affecte la forme d'un R où la barre oblique part du point d'intersection de la boucle et de la haste verticale. A la 1. 1, au contraire, la barre oblique vient se greffer sur un trait qui ne paraît pas incurvé mais oblique ; c'est de la même manière que, dans le x de la 1. 3, la barre oblique inférieure vient rejoindre la haste oblique supérieure. On ne pourrait donc pas restituer ici un nom comme [X2];;7; ni non plus une forme ionique comme dont on pourrait à la rigueur admettre ici l'existence. Il faut également renoncer à la lecture popo[] qui avait été subsidiairement proposée dans le Corpus. Les noms propres d'hommes (on ne peut guère supposer, surtout à une époque aussi haute, que le décret fût voté en l'honneur d'une femme) terminés en 17,5 ne sont guère nombreux. Pour ma part, je n'en connais qu'un, c'est celui de Medixas, qui est attesté par un décret de Cyzique du VIe s. (1). Quant au nom de son père, il commençait sûrement par Hpo- et devait se terminer avec la ligne, car, à la 1. 2, le lapicide a laissé vide l'espace de deux lettres pour ne pas couper un mot en deux. La restitution ne comporterait au maximum que trois lettres; on peut songer, comme nous l'avons fait, à "Hoo[v] mais les vestiges de lettres, à la fin de la ligne, sont si incertains, qu'un génitif comme 'Hpo[2] ou 'Hpw[dov] pourrait aussi convenir.

L'extrême rareté du nom permettrait peut-être de supposer qu'il existait un lien de parenté entre le Médikès honoré par les habitants de Karthaia et celui de Cyzique, auquel ses concitoyens octroyèrent les mêmes privilèges de l'atélie et de la sisus. Toutefois, il ne peut, semble-t-il, être question d'identifier les deux personnages: le décret de Cyzique, écrit Bourpopadov, paraît plus ancien que celui de Karthaia.

Quant à la formule que nous avons restituée au début de la 1. 1, elle se retrouve dans les décrets abrégés de Delphes et des cités qui subissent son influence (2), à Priène (3), à Ilion (4), etc.

On observera que nos restitutions donnent un nombre de lettres à peu près égal pour les trois lignes : s'il est un peu plus faible à la 1. 1, c'est qu'on n'y compte que quatre contre sept dans les deux

(1) SI G3, 4 (à la bibliographie ajouter Solmsen, Inse. ad ill. dial. sel3., 51). (2) SWOBODA, Griech. Volksbeschlüsse, p. 48.

(3) Ins. v. Priene, 13.

(SIG3, 188.

autres. Si la deuxième est un peu plus courte que la troisième, c'est à cause de l'espace blanc, de la longueur de deux lettres que le lapicide a laissé subsister après [=]putaví.

2. Marbre blanc. Larg., Om10; haut., 0m12; ép., 0m03. Lettres peu profondes de 0m015. (A). Trouvé près du temple d'Apollon.

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Les lettres occupent le milieu de la pierre le texte ne comportait sûrement qu'une seule ligne, tout au plus le début d'une seconde : il existe un large espace libre au-dessus et en dessous de la ligne d'écriture. Le fragment devait appartenir soit à une borne, soit à une plaque encastrée dans le mur d'un édifice. On peut songer à une restitution connue [xi]x lɛpá, suivie du nom d'une divinité. Cf. à Cos (Michel, Recueil, 798): lapà à yã xxl à pixiz ...Asov dózz; à Amorgos (IG, XII, 7, 75): [e]p, Myspòs Opens oixin. A Karthaia même, nous connaissons aussi un exemple de maison consacrée à Apollon (IG, XII, 5, 1097), exemple qui est à ajouter à la liste de donations de maisons à des temples dressée par S. Molinier, Les maisons sacrées de Délos au temps de l'indépendance de l'île (Bibl. de la Faculté des Lettres de Paris 1914), pp. 13 sqq. Ajoutez aussi à cette liste Пlpzxxά. 1898, p.

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Στρατονίκη

Si cette médaille ressemble, pour la forme, à celles que l'on attachait aux colliers des chiens ou des esclaves fugitifs, la matière est différente et l'on remarquera que l'inscription va de droite à gauche (1).

Acropole de Karthaia.

Depuis Bröndsted (2), il n'a plus été donné de plan de l'acropole de Karthaia. Tout imparfait qu'est le nôtre, il pourra, provisoi

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Fig. 5. (Les chiffres indiquent la longueur des murs encore debout; le pointillé, le tracé probable de l'enceinte).

rement, remplacer celui de l'explorateur danois, qui se rapproche beaucoup moins de la vérité. Nous regrettons particulièrement de n'avoir pu, faute d'instruments et de connaissances techniques, relever les cotes d'altitude (fig. 5).

(1) Nous ne trouvons mention d'un objet semblable ni dans les traités d'épigraphie ni dans des articles spéciaux comme Collare, Real-Enc., IV, p. 364; Blei, Bleitafeln; ibid., III, pp. 561 sqq.; Tessera, Dict. des ant. gr. et rom., V, p. 125.

(2) BRÖNDSTED, Voyages et recherches dans la Grèce, I, pl. VI.

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