Falcibus et messæ ad lunam quæruntur ahenis Pubentes herbæ, nigri cum lacte veneni. Quæritur et nascentis equi de fronte revulsus Et matri præreptus amor.
Ipsa mola, manibusque piis, altaria juxta, Unum exuta pedem vinclis, in veste recincta, Testatur moritura deos, et conscia fati
Sidera: tum, si quod non æquo foedere amantes
Curæ numen habet, justumque memorque precatur
Nox erat, et placidum carpebant fessa soporem
Corpora per terras; silvæque et sæva quierant
Æquora; quum medio volvuntur sidera lapsu;
La prêtresse africaine évoque trois cents fois L'Érèbe, le chaos, les dieux des noirs rivages, Hécate au triple nom, Diane aux trois visages; Elle feint de puiser dans l'Averne infernal L'onde qu'elle disperse autour du bois fatal; Elle fait dégoutter entre ses doigts livides Un suc noir et laiteux de plantes homicides Qu'on coupe au clair de lune avec des faux d'airain; Elle y joint la tumeur, ce philtre souverain, Qu'un coursier sur son front à sa naissance étale, Et qu'une avide main dérobe à la cavale 1o.
Didon près des autels, les cheveux sur le sein, Un pied nu, sans ceinture, et son offrande en main, Lève des yeux mourans vers la voûte céleste;
Elle prend à témoin de son destin funeste, Les astres et l'Olympe unis pour ses tourmens, Et le dieu, s'il en est, qui venge les amans.
C'était l'heure où tout dort dans une paix profonde; Un calme universel assoupissait le monde;
Ni les flots de la mer, ni les feuilles des bois
Quum tacet omnis ager; pecudes, pictæque volucres
Quæque lacus late liquidos, quæque aspera dumis
Rura tenent, somno positæ sub nocte silenti Lenibant curas, et corda oblita laborum :
At non infelix animi Phoenissa; neque umquam Solvitur in somnos, oculisve aut pectore noctem Accipit: ingeminant curæ; rursusque resurgens Sævit amor, magnoque irarum fluctuat æstu. Sic adeo insistit, secumque ita corde volutat : En quid ago? rursusne procos irrisa priores Experiar? Nomadumque petam connubia supplex, Quos ego sim toties jam dedignata maritos? Iliacas igitur classes atque ultima Teucrum Jussa sequar? quiane auxilio juvat ante levatos, Aut bene apud memores veteris stat gratia facti? Quis me autem, fac velle, sinet? ratibusve superbis Invisam accipiet? Nescis, heu! perdita, necdum Laomedonteæ sentis perjuria gentis?
Quid tum? sola fuga nautas comitabor ovantes? An Tyriis omnique manu stipata meorum Inferar? et quos Sidonia vix urbe revelli
Rursus agam pelago, et ventis dare vela jubebo?
N'exhalaient un murmure, une plainte, une voix;
Les étoiles glissaient dans le ciel taciturne,
Les troupeaux réunis sous le bercail nocturne, Les oiseaux colorés, les voyageurs errans Qui peuplent les forêts ou les lacs transparens, Mollement engourdis dans leurs muets domaines, Savouraient le repos et l'oubli de leurs peines. Mais la fille de Tyr veille avec ses ennuis ";
Pour ses yeux, pour son cœur plus de tranquilles nuits; La nuit tourmente encor sa profonde amertume, Plus brûlant que jamais son amour se rallume, Des transports plus haineux bouillonnent dans son sein
Et son cœur ulcéré couve un sombre dessein. << Que faire? irai-je donc, à mon tour méprisée,
« De mes premiers amans encourir la risée?
Irai-je mendier chez de sauvages rois
<< L'époux que mon orgueil dédaigna tant de fois, << Ou, suivant des Troyens la flotte fugitive,
«< Leur livrer pour trophée une reine captive?
<< Certes! de mes faveurs j'ai lieu de m'applaudir,
<< N'en conservent-ils pas un touchant souvenir!
<< Eh! quand je le voudrais, pour cacher ma disgrâce
Quin morere, ut merita es; ferroque averte dolorem. Tu, lacrymis evicta meis, tu prima furentem His, germana, malis oneras, atque objicis hosti. Non licuit thalami expertem sine crimine vitam
Degere more fera, tales nec tangere curas! Non servata fides cineri promissa Sychæo!
Tantos illa suo rumpebat pectore questus. Æneas celsa in puppi, jam certus eundi, Carpebat somnos, rebus jam rite paratis. Huic se forma dei vultu redeuntis eodem
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