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Tum validis flexos incurvant viribus arcus

Pro se quisque viri, et depromunt tela pharetris :
Primaque per cœlum nervo stridente sagitta
Hyrtacidæ juvenis volucres diverberat auras,
Et venit, adversique infigitur arbore mali.
Intremuit malus, timuitque exterrita pennis
Ales, et ingenti sonuerunt omnia plausu.
Post acer Mnestheus abducto constitit arcu,

Alta petens; pariterque oculos telumque tetendit :
Ast ipsam miserandus avem contingere ferro
Non valuit; nodos et vincula linea rupit,

Queis innexa pedem malo pendebat ab alto.
Illa notos atque atra volans in nubila fugit.
Tum rapidus, jam dudum arcu contenta parato
Tela tenens, fratrem Eurytion in vota vocavit,
Jam vacuo lætam cœlo speculatus; et alis
Plaudentem nigra figit sub nube columbam.
Decidit exanimis, vitamque reliquit in astris
Ætheriis, fixamque refert delapsa sagittam.
Amissa solus palma superabat Acestes;

Qui tamen aërias telum contendit in auras,

Ostentans artemque pater, arcumque sonantem.

Toi qui jadis, poussé par Minerve et Junon,
Lançant à Ménélas une flèche certaine,

Divisas sans retour les deux époux d'Hélène.
Un dernier nom restait dans le casque d'airain;
C'est Aceste qui veut de sa tremblante main
Disputer une palme à l'ardente jeunesse.

Déjà tous ces rivaux fameux par leur adresse
Courbent l'arc qui fléchit sous leurs robustes doigts,

Et choisissent leurs traits mêlés dans le carquois.
Le premier qui jaillit et siffle dans l'espace
Est lancé par la main du jeune fils d'Hyrtace;
Il vole, fend les airs, et l'agile roseau
S'enfonce dans le mât au-dessous de l'oiseau ;
Le ramier se débat sur l'antenne ébranlée,
Et de longues clameurs remplissent la vallée.
Soudain Mnesthée, armant son bras audacieux,
Dirige vers le but et la flèche et les yeux :
Mais sans avoir touché la colombe craintive,
Il tranche seulement le noeud qui la captive;
L'oiseau s'envole et fuit dans le céleste azur.
Alors Eurytion, dont le trait toujours sûr
Frémissait dès long-temps sur la corde tendue,

Hic oculis subitum objicitur magnoque futurum

Augurio monstrum : docuit post exitus ingens; Seraque terrifici cecinerunt omina vates. Namque volans liquidis in nubibus arsit arundo, Signavitque viam flammis, tenuesque recessit Consumpta in ventos: coelo ceu sæpe refixa Transcurrunt crinemque volantia sidera ducunt. Attonitis hæsere animis, superosque precati,

Trinacrii Teucrique viri: nec maximus omen
Abnuit Æneas; sed lætum amplexus Acesten
Muneribus cumulat magnis, ac talia fatur :
Sume, pater: nam te voluit rex magnus Olympi
Talibus auspiciis exsortem ducere honores.
Ipsius Anchise longævi hoc munus habebis,
Cratera impressum signis, quem Thracius olim
Anchise genitori in magno munere Cisseus
Ferre sui dederat monumentum et pignus amoris.
Sic fatus, cingit viridanti tempora lauro,

Et primum ante omnes victorem appellat Acesten.
Nec bonus Eurytion prælato invidit honori,

Quamvis solus avem cœlo dejecit ab alto.

Proximus ingreditur donis, qui vincula rupit :

S'inspire de son frère, et blesse dans la nue
La colombe qui fuit d'un vol précipité,
Heureuse de l'espace et de la liberté ;
Elle meurt dans les cieux, et, l'aile renversée,
Rapporte en descendant le trait qui l'a percée.

Le trait d'Aceste seul n'a pas fendu les airs :
Pourtant il veut prouver qu'en dépit des hivers
A ce noble exercice il est habile encore;

Et sa flêche en sifflant bondit de l'arc sonore.
Une merveille alors consterna les esprits;

8

Les devins, qui d'abord ne l'avaient pas compris, Expliquèrent trop tard cet étrange prodige :

Car,

tandis le trait dans les airs se dirige,
que

Il s'embrase, poursuit son vol mystérieux,

Trace un sillon de flamme et se perd dans les cieux.
Tels des astres ardens, durant la nuit obscure,
Dans les plaines de l'air traînent leur chevelure.
Tous les cœurs sont glacés de surprise et d'effroi,
Tous les yeux sont fixés sur la flêche du roi.
Mais Énée est bien loin de la juger funeste,
Il serre dans ses bras le vénérable Aceste,

Comble de riches dons le monarque étonné :

Extremus, volucri qui fixit arundine malum.

At pater Æneas, nondum certamine misso,
Custodem ad sese comitemque impubis Iüli

Epytiden vocat, et fidam sic fatur ad aurem :

Vade age,

et Ascanio, si jam puerile paratum

Agmen habet secum, cursusque instruxit equorum,

Ducat avo turmas, et sese ostendat in armis,

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