Oeuvres complètes de Saint-Just, avec une introduction et des notes, Volume 1

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Charpentier et Fasquelle, 1908 - France
 

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Page 355 - Juger un roi comme un citoyen ! Ce mot étonnera la postérité froide. Juger c'est appliquer la loi; une loi est un rapport de justice ; quel rapport de justice y at-il donc entre l'humanité et les rois ? Qu'y at-il de commun entre Louis et le peuple français, pour le ménager après sa trahison?
Page 354 - Pour moi, je ne vois point de milieu: cet homme doit régner ou mourir. Il vous prouvera que tout ce qu'il a fait,, il l'a fait pour soutenir le dépôt qui lui était confié; car. en engageant avec lui cette discussion, vous ne lui pouvez, demander compte de sa malignité cachée ; il vous perdra dans le cercle vicieux que vous tracez vous-mêmes pour l'accuser.
Page 404 - Si l'on fait quelque attention à ce principe, et qu'on veuille en faire l'application, on trouve que la principale force du gouvernement a des rapports extérieurs, et qu'au dedans, la justice naturelle entre les hommes étant considéréa comme le principe de leur société, le gouvernement est -plutôt un ressort d'harmonie que d'autorité.
Page 360 - J'ai besoin de développer des principes dont l'oubli nous a perdus ; le même vice a ébranlé le commerce et l'agriculture , et par la suite ébranlera toutes les lois. Si donc vous voulez que l'ordre et l'abondance renaissent, portez la lumière dans le dédale de notre économie française depuis la révolution. Les maux de ce grand peuple, dont la monarchie a été détruite par les vices de son régime économique, et que le goût de la philosophie et de la liberté tourmentait depuis long-temps...
Page 412 - République entière ; la représentation est formée par département : n'aurait-il pas été plus naturel que la représentation , gardienne de l'unité de l'Etat, et dépositaire suprême des lois , fût élue par le peuple en corps, et le conseil de toute autre manière, pour sa subordination et la facilité des suffrages...
Page 402 - Tous les tyrans avaient les yeux sur nous, lorsque nous jugeâmes un de leurs pareils : aujourd'hui que , par un destin plus doux , vous méditez la liberté du monde , les peuples , qui sont les véritables grands de la terre, vont vous, contempler à leur tour. «Vous avez craint le jugement des hommes quand vous fîtes périr un roi ; cette cause n'intéressait que votre orgueil : celle que vous allez agiter est plus touchante ; elle intéresse votre gloire : la constitution sera votre réponse...
Page 381 - N'oubliez pas non plus qu'une seule voix , quand il s'agit d'un tyran , suffit pour empêcher sa grâce. Ce jour va décider de la République; elle est morte, et c'en est fait, si le tyran reste impuni. Les ennemis du bien public reparaissent, ils se parlent, ils se réunissent, ils espèrent; la tyrannie ramasse ses débris, comme un reptile renoue ses tronçons. Tous les...
Page 349 - Barbaroux (1) donnera des conclusions contre le souverain... Quel gouvernement que celui qui plante l'arbre de la liberté sur l'échafaud, et met la faux de la mort entre les mains de la loi...
Page 351 - L'unique but du comité fut de vous persuader que le roi devait être jugé en simple citoyen; et moi, je dis que le roi doit être jugé en ennemi , que nous avons moins à le juger qu'à le combattre , et que , n'étant pour rien dans le contrat qui unit les Français, les formes de la procédure ne sont point dans la loi civile, mais dans la loi du droit des gens.
Page 351 - J'entreprends, citoyens, de prouver que le roi peut être jugé ; que l'opinion de Morisson, qui conserve l'inviolabilité, et celle du comité, qui veut qu'on le juge en citoyen, sont également fausses, et que le roi doit être jugé dans les principes qui ne tiennent ni de l'une ni de l'autre.

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