Collection complète des œuvres de l'abbé de Mably, Volume 10

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C. Desbrière, 1795 - History
 

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Popular passages

Page 14 - ... chère. Il regarda les richesses comme un fardeau incommode pour le sage qui sait s'en passer, et comme un écueil pour la vertu qui n'est pas parvenue à les mépriser. Il refusa constamment les dons qu'Alexandre et Antipater voulurent lui faire. Condamné , comme Socrate , par une assemblée du peuple , à boire de la ciguë, il n'eut pas de quoi payer le poison qu'on lui préparoit ? Puisqu'il faut acheter...
Page 168 - Il ne faut pas se flatter qu'il règne pendant long - temps un certain accord entre les riches qui ne contribuent qu'avec chagrin aux frais de la guerre , et les pauvres qui la font, en murmurant, aux dépens de leur sang. Ils se méprisent .déjà secrètement ; et dès que la mésintelligence aura éclaté entre eux , leur haine sera irréconciliable. Si...
Page 21 - Tenger simplement d'une injure et exiger une réparation, mai» pour de tout côté quelle funestes présages d'une servitude prochaine , et je vais chercher de la consolation dans les entretiens de Phocion. Mon cœur épanche dans le sien , ses craintes et ses chagrins. Il n'ya, me dit-il, que les dieux qui .soient immortels; les empires, les républiques se forment , s'élèvent , et leur prospérité même, dont ils abusent toujours, est toujours le signe de leur décadence.
Page 149 - S'il est doux pour moi de voir que mes concitoyens veillent à ma sûreté, servitude où les lois étaient tombées. Les rescrits, toujours arbitraires des empereurs , les sentences souvent opposées...
Page 114 - ... il importe à la multitude même que son travail et ses occupations ,avilissent et retiennent dans l'ignorance , de ne pas s'emparer du gouvernement. Pleine d'humanité à l'égard des artisans , que la république, qui ne peut s'en passer, les gouverne sans les mépriser. Le magistrat doit avoir soin que le travail fournisse aux artisans une subsistance facile et abondante , ou bien ils deviendront les ennemis de la république , comme les...
Page 242 - Quoique rien ne semble plus contraire à la nature d'un être évidemment destiné à vivre en société avec ses semblables, que cet amour-propre qui contraint impérieusement chacun de nous à se préférer à tout, ce sentiment est cependant le lien qui nous unit les uns aux autres avec le plus de force, et c'est principalement dans cet artifice admirable de la composition de l'homme, qu'il faut admirer la sagesse infinie de la providence. Foible au milieu des dangers dont je suis menacé, et...
Page 106 - ... continuel. Que la politique imite la nature. Si le travail qu'elle nous impose n'est pas proportionné à nos forces , si l'espérance qui le feroit entreprendre avec joie est, trompée , s'il ne peut...
Page 194 - Aristias, dans la culture des vertus, l'ordre que je vous ai indiqué, vous verriez tomber les vices les plus pernicieux à la société, car rien n'est plus opposé à l'avarice prodigue que la tempérance.
Page 51 - Tordre établi dans les choses humaines , mon cher Aristias, que la prospérité des états est la récompense certaine et constante de leurs vertus, et l'adversité , le châtiment infaillible de leurs vices. L'histoire des siècles passés instruit le nôtre de cette vérité, et nous servirons à notre tour de leçon à nos neveux.
Page 182 - Les négocians commencent à faire les premières fortunes, et elles se répandront insensiblement sur les autres citoyens. Mais lorsque l'argent deviendra une seconde fois trop abondant dans l'état, la grande consommation et le luxe s'y mettront, et il tombera une seconde fois en décadence. Voilà...

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