La poésie française au Canada : précédée d'un article de revue historique sur la littérature canadienne-française, Volume 40

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Impr. du "Courrier de St-Hyacinthe", 1881 - French-Canadian poetry - 288 pages

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Page 66 - Ses vêtements de deuil, Et l'oubli des vivants, pesant sur votre tombe, Sur vos os décharnés plus lourdement retombe Que le plomb du cercueil! Notre cœur égoïste au présent seul se livre, Et ne voit plus en vous que les feuillets d'un livre Que l'on a déjà lus; Car il ne sait aimer, dans sa joie ou sa peine, Que ceux qui serviront son orgueil ou sa haine: Les morts ne servent plus.
Page 111 - O noble et vieux drapeau, dans ce grand jour de fête, Où marchant avec toi tout un peuple s'apprête A célébrer la France, à nos cœurs attendris Quand tu viens raconter la valeur de nos pères, Nos regards savent lire en brillants caractères L'héroïque poème enfermé dans tes plis. Quand tu passes ainsi comme un rayon de flamme, Ton aspect vénéré fait briller dans notre âme Tout ce monde de gloire où vivaient nos aïeux. Leurs grands jours de combats, leurs immortels faits d'armes,...
Page 58 - Pauvre soldat, aux jours de ma jeunesse, " Pour vous, Français, j'ai combattu longtemps ; "Je viens encor dans ma triste vieillesse, " Attendre ici vos guerriers triomphants. " Ah ! bien longtemps vous attendrai-je encore " Sur ces remparts où je porte mes pas ? " De ce grand jour quand verrai-je l'aurore ? " Dis-moi, mon fils, ne paraissent-ils pas...
Page 69 - S'échappent un instant de leurs froides prisons; En nous apparaissant, ils n'ont rien qui repousse; Leur aspect est rêveur et leur figure est douce, Et leur œil fixe et creux n'a pas de trahisons. Quand ils viennent ainsi, quand leur regard contemple La foule qui pour eux implore dans le temple La clémence du ciel, un éclair de bonheur, Pareil au pur rayon qui brille sur l'opale, Vient errer un instant sur leur front calme et pâle Et dans leur cœur glacé verse un peu de chaleur.
Page 108 - Quand le pauvre soldat avec son vieux drapeau, Essaya de franchir les portes de Versailles, Les lâches courtisans à cet hôte nouveau Qui parlait de nos gens, de gloire, de batailles, D'enfants abandonnés, des nobles sentiments Que notre cœur bénit et que le ciel protège...
Page 203 - O temps! courant fatal où vont nos destinées, De nos plus chers espoirs aveugle destructeur, Sois béni! car, par toi, nos amours moissonnées Peuvent encor revivre, ô grand consolateur! Dans l'épreuve, par toi, l'espérance nous reste... Tu fais, après l'hiver, reverdir les sillons; Et tu verses toujours quelque baume céleste Aux blessures que font tes cruels aiguillons. Au découragement n'ouvrons jamais nos portes: Après les jours de froid viennent les jours de mai; Et c'est souvent avec...
Page 48 - Echo pur et lointain de la lyre infinie, Transporte notre esprit dans l'idéalité. Or, ces sons plus touchants et cet écho sublime Qui sait de notre cœur le sanctuaire intime, « C'est le ciel du pays, le village natal ; Le fleuve au bord duquel notre heureuse jeunesse Coula dans les transports d'une pure allégresse ; Le sentier verdoyant où chasseur matinal, Nous aimions à cueillir la...
Page 69 - Qu'en un rêve sublime entrevit le vieux Dante, Paraissent parmi nous en ce jour solennel, Ce n'est que pour ceux-là. Seuls ils peuvent entendre Les secrets de la tombe. Eux seuls savent comprendre Ces pâles mendiants qui demandent le ciel. Les cantiques sacrés du barde de Solyme...
Page 171 - La trompette a sonné l'heure de la bataille. Au bruit des lourds canons vomissant la mitraille ; Comme ces paladins que célébrait Tasso, Ils font étinceler leur glaive formidable, Et pendant tout un jour leur ardeur indomptable A fait trembler le sol de Castelfidardo.
Page 188 - Toute l'immensité semblait garder encore La majesté des premiers jours. Travail mystérieux ! les rochers aux fronts chauves, Les pampas, les bayous, les bois, les antres fauves, Tout semblait tressaillir sous un souffle effréné; On sentait palpiter les solitudes mornes, Comme au jour où vibra, dans l'espace sans bornes, L'hymne du monde nouveau-né. L'Inconnu trônait là dans sa grandeur première. Splendide, et tacheté d'ombres et de lumière, Comme un reptile immense au soleil engourdi,...

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