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ARGUMENT.

SOC. de la STAT. CIMT. de L ̃YS

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SALAR
2 0 AVR 1906

HOTEL

ASSEMBLÉE du conseil de tous les dieux, par l'ordre de Jupiter qui les exhorte à se réunir et à faire régner la paix parmi eux, en attendant la guerre sanglante qui doit troubler un jour le repos de l'Italie par l'arrivée d'Annibal: « C'est » alors, leur dit-il, que vous pourrez prendre » parti pour les uns ou pour les autres. Lorsqu'il a cessé de parler, Vénus se lève et se plaint de toutes les injustices que l'on fait aux Troyens, et supplie Jupiter d'épargner au moins Ascagne, et de le sauver des dangers qui l'environnent dans le camp assiégé. Junon l'interrompt et se répand en invectives contre Énée et contre la nation troyenne. Le père des dieux ne pouvant les réconcilier, déclare que désormais il ne favorisera ni les Troyens ni les Rutules; qu'il sera neutre, et qu'il abandonnera aux destinées le succès de cette guerre. Les Rutules livrent l'assaut aux remparts de la nouvelle Troie, et les Troyens les défendent courageusement. Cependant Énée conduisant les troupes auxiliaires d'Étrurie, dont on voit ici le dénombrement,

s'embarque sur une flotte de trente vaisseaux pour venir rejoindre son camp. Sur sa route, les nouvelles nymphes de la mer, dans lesquelles ses galères ont été transformées, comme on a vu au livre précédent, s'assemblent autour de son vaisseau, lui parlent et lui apprennent le danger où sont les Troyens assiégés dans leur nouvelle ville. Énée arrive, mais les ennemis s'opposent à sa descente. Combat sanglant. Pallas, fils du roi Évandre, le fidèle allié des Troyens, après avoir fait des prodiges de valeur, est tué par Turnus. Énée, furieux de cette perte, la venge par un horrible carnage qu'il fait des Rutules. Les Troyens sortent alors de leurs retranchemens et se joignent aux troupes auxiliaires, arcadiennes et étrusques. Junon craignant que Turnus ne périsse dans ce long et terrible combat, offre à ses yeux un fantôme armé, semblable au roi des Troyens. Ce faux Énée, vivement poursuivi par Turnus, se réfugie dans un navire. Turnus le suit et y entre avec lui; le fantôme alors disparoit. Junon aussitôt coupe le cable, met le vaisseau en mer, et le fait aborder près d'Ardée, capitale du royaume de Turnus : c'est ainsi que Junon sauve le roi des Rutules. Mézence prend la place de ce prince, et fait un grand carnage

des Troyens et de leurs alliés. Énée marche contre lui, le combat et le blesse; son fils Lausus lui sauve la vie en le couvrant de son bouclier, et il est emporté hors du champ de bataille. Lausus combat alors contre Énée qui lui conseille de conserver ses jours, et de ne point se mesurer avec lui. Le brave Lausus n'écoutant point ces conseils, veut combattre contre le vainqueur de son père, et succombe. Mézence apprend la mort de son fils; il monte à cheval et retourne au combat pour le venger. Second combat de Mézence contre Énée qui le tue,

LIBER DECIMUS.

PANDITUR interea domus omnipotentis Olympi,
Conciliumque vocat divûm pater atque hominum rex
Sideream in sedem, terras unde arduus omnes
Castraque Dardanidûm adspectat populosque Latinos.
Considunt tectis bipatentibus. Incipit ipse :
Coelicolæ magni, quia nam sententia vobis
Versa retrò, tantumque animis certatis iniquis?
Abnueram bello Italiam concurrere Teucris :
Quæ contrà vetitum discordia? quis metus aut hos
Aut hos arma sequi, ferrumque lacessere suasit?
Adveniet justum pugnæ, ne arcessite, tempus,
Quum fera Carthago Romanis arcibus olim
Exitium magnum atque Alpes immittet apertas.
Tum certare odiis, tum res rapuisse licebit :
Nunc sinite; et placitum læti componite foedus.
Jupiter hæc paucis; at non Venus aurea contrà
Pauca refert:

LIVRE DIXIÈME.

CEPENDANT s'est ouvert, pour le conseil des dieux,
De l'Olympe immortel le palais radieux:
Jupiter les convoque en son enceinte immense;
Et du trône éternel, d'où sa toute-puissance
Surveille l'univers, et contemple à la fois

Les vaincus, les vainqueurs, les peuples et les rois,
Le dieu leur parle ainsi d'une voix solennelle :
«Ornemens glorieux de ma cour éternelle,
» Quel intérêt nouveau, changeant vos volontés,
» A rallumé la guerre et rompu vos traités?
» De Laurente et de Troie, inquiètes rivales,
» J'ai voulu prévenir les discordes fatales;
» Moi-même aux deux partis j'avois dicté la paix :
» Par quelle défiance ou quels motifs secrets
» Ose-t-on, au mépris de mes lois paternelles,
» Allumer de nouveau ces discordes cruelles?
» Les temps arriveront, ne les prévenez pas,
» Où l'Afrique aux Latins envoyant le trépas,
>> De leurs monts protecteurs s'ouvrira le passage,
» Et contre les Romains déchaînera Carthage.

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