Dans ce vaste jardin, par ses flots embelli, Bientôt, ruisseau stérile, et sans cesse affaibli, Il court, dans la fange et l'oubli, Ah! le peuple français repousse avec horreur Liberté, chez les rois va porter la terreur; De la plaine de Mars où sont les jeux charmans? Qui, dans la France entière, au milieu des sermens, S'unir nos cités fraternelles! Le soleil, souriant à notre liberté, Et, sur l'autel sacré planant avec fierté, Dorait l'étendard tricolore. La nuit succède au jour, et le crêpe du deuil La licence aujourd'hui triomphe avec orgueil; Les lois l'accompagnent voilées. Vulcain, vainqueur du Xante, au fond de ses roscaux Portait la flamme dévorante; Ainsi le fanatisme, agitant ses flambeaux, De la Loire et de la Charente. Philippe, c'est ainsi qu'en tes champs inhumains Le diadême au front, le glaive entre les mains, Et la république expirante, Quand Brutus, ne voulant ni régner ni servir, Avec celui de la patrie! De la France éperdue infortunés enfans, Déposez votre rage et vos glaives sanglans; Ne vous battez plus dans les flancs O terre des Gaulois, redoutables remparts, Bords chéris d'Apollon, de Cérès et de Mars, Sois libre, opulente, adorée! Tous les rois sont armés pour déchirer ton sein; Mais bientôt, si tu veux mériter ton destin, Réduira tous les rois en poudre. Imprimant sur ton sol un pied profanateur, Ils trouveront la mort : peuple triomphateur, Ils disparaissent de la terre! Mais plus de sang français; laisse frapper les lois: Leurs vengeances sont légitimes; Peuple républicain, n'imite point les rois Dont la fureur a tant de fois Puni les crimes par des crimes! Renais chez les mortels, aimable égalité; Viens briser le glaive anarchique: Revenez, douces lois, justice, humanité; Sans les mœurs point de liberté, Sans vertu, point de république. DITHYRAMBE SUR LA FÉDÉRATION. 1793. VIVE à jamais, vive la liberté! Reçois nos vœux, chère et sainte patrie: Nous jurons d'obéir, de donner notre vie Pour nos lois, pour l'égalité; Que la France entière s'écrie: Vive à jamais, vive la liberté! Habitans des cités, habitans des campagnes, Accourez, amenez vos enfans, vos compagnes; Autrefois, vous courbiez la tête. |