Ilélas! est-il donc vrai? vous donnez Lavinie Au misérable chef d'une race bannie! I. M. Moreau le Je inv. I. B. Simonet Sculp. TRADUITE PAR JACQUES DELILLE. NOUVELLE ÉDITION, REVUE ET CORRIGÉE, AVEC LES VARIANTES. TOME TROISIÈME. LORARY A PARIS, CHEZ GIGUET ET MICHAUD, IMP.-LIBRAIRES, ARGUMENT DU LIVRE SEPTIÈME. INÉE étant parti de Cumes fait route vers le couchant, range la côte de Circe', et arrive avec toute sa flotte à l'embouchure du Tibre. Il y debarque ses troupes dans la plaine de Laurente, pays du Latium où régnoit le vieux roi Latinus. Ce prince n'avoit qu'une fille nommée Lavinie, qui, suivant l'oracle et la volonté du dieu Faune, devoit étre mariée à un étranger, quoique promise à Turnus, roi des Rutules, neveu d'Amate femme de Latinus. Énée ayant reconnu à une parole échappée au jeune Ascagne que cette contrée étoit celle où les dieux vouloient qu'il se fixát, commence par envoyer des ambassadeurs au roi des Laurentius, qui les reçoit favorablement, et accepte leurs présens: il accepte aussi l'alliance de leur prince; et, ne doutant point qu'il ne soit l'étranger que le dieu Faune lui a annoncé, il lui offre sa fille en mariage. Cependant Junon, désespérée de ce succès des Troyens, évoque Alecton des enfers. Par son ordre, cette furie jette un serpent dans le sein d'Amate qui s'efforce vainement de faire changer de résolution au roi son époux. Bientôt le serpent glisse son venin dans le cœur de la reine : la fureur s'empare de ses sens; elle sort du palais, accompagnée de Lavinie; et, contrefaisant la bacchante, elle emmène sa fille dans les bois, en |