un prompt secours, soit pour empêcher le peuple de souffrir, soit pour éviter qu'il ne se révolte : c'est dans ce cas qu'il faut des hôpitaux, ou quelque réglement équivalent qui puisse prévenir cette misere. Mais quand la nation est pauvre, la pauvreté particuliere dérive de la misere générale; et elle est, pour ainsi dire, la misere générale. Tous les hôpitaux du monde ne sauroient guérir cette pauvreté particuliere; au contraire, l'esprit de paresse qu'ils inspirent augmente la pauvreté générale, et par conséquent la particuliere. Henri VIII(1), voulant réformer l'église d'Angleterre, détruisit les moines; nation paresseuse elle-même, et qui entretenoit la paresse des autres,parceque, pratiquant l'hospitalité, une infinité de gens oisifs, gentilshommes et bourgeois, passoient leur vie à courir de couvent en couvent. Il ôta encore les hôpitaux, où le bas peuple trouvoit sa subsistance comme les gentilshommes trouvoient la leur dans les monasteres. Depuis ce changement, l'esprit de commerce et d'industrie s'établit en Angle terre. A Rome, les hôpitaux font que tout le monde est à son aise, excepté ceux qui travaillent, excepté ceux qui ont de l'industrie, excepté ceux qui cultivent les arts, excepté (1) Voyez l'Histoire de la réforme d'Angleterre, par M. Burnet. ceux qui ont des terres, excepté ceux qui font le commerce. que J'ai dit les nations riches avoient besoin d'hôpitaux, parceque la fortune y étoit sujette à mille accidents; mais on sent que des secours passagers vaudroient bien mieux que des établissements perpétuels. Le mal est momentané: il faut donc des secours de même nature, et qui soient applicables à l'accident particulier. FIN DU TOME TROISIEME. TABLE DES LIVRES ET CHAPITRES CONTENUS DANS LE TROISIEME VOLUME. LIVRE DIX-NEUVIEME. Des lois, dans le rapport qu'elles ont avec les prin- CHAP. II. Combien, pour les meilleures lois, il est nécessaire que les esprits soient préparés. CHAP. IV. Ce que c'est que l'esprit en général. CHAP. V. Combien il faut être attentif à ne point changer l'esprit général d'une nation. CHAP. VI. Qu'il ne faut pas tout corriger. CHAP. VII. Des Athéniens et des Lacédémoniens. CHAP. VIII. Effets de l'humeur sociable. ib. Page 18 CHAP. XV. Influence du gouvernement domestique mes. ib. 20 CHAP. XVII. Propriété particuliere au gouvernement de la Chine. CHAP. XVIII. Conséquences du chapitre précédent. 22 CHAP. XIX, Comment s'est faite cette union de la religion, des lois, des mœurs, et des manieres, chez les Chinois. 23 CHAP. XX. Explication d'un paradoxe sur les Chi nois. 25 CHAP. XXI. Comment les lois doivent être relatives aux mœurs et aux manieres. CHAP. XXII. Continuation du même sujet. CHAP. XXIII. Comment les lois suivent les mœurs. ib. CHAP. XXIV. Continuation du même sujet. CHAP. XXV. Continuation du même sujet. 26 29 პი CHAP. XXVI. Continuation du même sujet. LIVRE XX. 31 Des lois, dans le rapport qu'elles ont avec le commerce considéré dans sa nature et ses distinctions. CHAP. I. Du commerce. 45 CHAP. II. De l'esprit de commerce. CHAP. III. De la pauvreté des peuples. CHAP. IV. Du commerce dans les divers gouver nements. CHAP. V. Des peuples qui ont fait le commerce d'économie. CHAP. VI. Quelques effets d'une grande navigation. CHAP. VII. Esprit de l'Angleterre sur le commerce. P. 53 CHAP. VIII. Comment on a gêné quelquefois le commerce d'économie. CHAP. IX. De l'exclusion en fait de commerce. conomie. CHAP. XI. Continuation du même sujet. CHAP. XII. De la liberté du commerce. CHAP. XIII. Ce qui détruit cette liberté. CHAP. XIV. Des lois de commerce qui emportent la confiscation des marchandises. CHAP. XV. De la contrainte par corps. CHAP. XVI. Belle loi. CHAP. XVII. Loi de Rhodes. CHAP. XVIII. Des juges pour le commerce. 54 56 64 65 67 59 61 62 63 CHAP. XIX. Que le prince ne doit point faire le commerce. CHAP. XX. Continuation du même sujet. CHAP. XXI. Du commerce de la noblesse dans la CHAP. XXII. Réflexion particuliere. CHAP. XXIII. A quelles nations il est désavantageux de faire le commerce. LIVRE XXI. Des lois, dans le rapport qu'elles ont avec le commerce considéré dans les révolutions qu'il a eues dans le monde. CHAP. II. Des peuples d'Afrique. CHAP. I. Quelques considérations générales. CHAP. V. Autres différences. CHAP. VI. Du commerce des anciens. CHAP. IV. Principale différence du commerce des anciens d'avec celui d'aujourd'hui. CHAP. III. Que les besoins des peuples du midi sont différents de ceux des peuples du nord. |