Carthage ou la flamme du brasier: mémoire et échos chez Virgile, Senghor, Mellah, Ghachem, Augustin, Ammi, Broch et Glissant

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Rodopi, 2007 - History - 238 pages
Carthage ou la flamme du brasier part d'une suite poétique d'Edouard Glissant, intitulée « Carthage », incluse dans Le sel noir (1960). Creuset des plus fructueux, ce texte a rapidement suscité chez Bernadette Cailler le désir d'explorer d'autres incarnations textuelles contemporaines de ce regard porté sur l'ancienne Carthage. Dans ce cheminement, deux grands noms du passé, à savoir Virgile et Augustin, se sont également très tôt intégrés à la recherche. En effet, le lecteur découvrira que, d'une manière ou d'une autre, Virgile apparaît dans tous les textes étudiés ici. Quant à Augustin, ses textes imprègnent de leurs traces deux des oeuvres examinées dans cet ouvrage. Ce va-et-vient entre temps et espaces a donc pris forme de l'étude même de quelques auteurs du 20e siècle et de celui qui vient de commencer. A ce regard porté sur l'oeuvre glissantienne et les anciens s'ajoutent une lecture de textes par Léopold Sédar Senghor, Fawzi Mellah, Moncef Ghachem, Kebir Mustapha Ammi, ainsi qu'une méditation de certains aspects de La mort de Virgile par Hermann Broch. Développant son étude, Bernadette Cailler est amenée à examiner diverses relations textuelles à l'épique, plus généralement aux « textes fondateurs » et, ce faisant, à réfléchir aussi à la dialectique pouvant exister entre agression, sacrifice et massacre.

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Contents

Section 1
7
Section 2
9
Section 3
33
Section 4
89
Section 5
133
Section 6
163
Section 7
205
Section 8
211
Copyright

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Common terms and phrases

Popular passages

Page 36 - ... tum vos, o Tyrii, stirpem et genus omne futurum exercete odiis, cinerique haec mittite nostro munera. nullus amor populis, nec foedera sunto. exoriare aliquis nostris ex ossibus ultor, qui face Dardanios ferroque sequare colonos, nunc, olim, quocumque dabunt se tempore vires. litora litoribus contraria, fluctibus undas inprecor, arma armis ; pugnent ipsique nepotesque.
Page 112 - Les mains plus nues qu'à ma naissance et la lèvre plus libre, l'oreille à ces coraux où gît la plainte d'un autre âge, Me voici restitué à ma rive natale... Il n'est d'histoire que de l'âme, il n'est d'aisance que de l'âme.
Page 58 - ... contre leurs maîtres les Carthaginois, à ces mauvaises petites haines locales de barbare à barbare ? Que me fait, à moi, le duel de Tunis et de Carthage ? Parlez-moi du duel de Carthage et de Rome, à la bonne heure ! j'y suis attentif, j'y suis engagé. Entre Rome et Carthage, dans leur querelle acharnée, toute la civilisation future est en jeu déjà ; la nôtre elle-même en dépend, la nôtre, dont le flambeau s'est allumé à l'autel du...
Page 160 - Vous ne voyez pas qu'il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière.
Page 40 - Orabunt causas melius, caelique meatus Describent radio, et surgentia sidera dicent : Tu regere imperio populos, Romane, memento ; Hae tibi erunt artes, pacique imponere morem, Parcere subiectis, et debellare superbos.
Page 18 - Dido saepe vocaturum. sequar atris ignibus absens et, cum frigida mors anima seduxerit artus, omnibus umbra locis adero. dabis, improbe, poenas. audiam et haec manis veniet mihi fama sub imos.
Page 182 - Notre quête de la dimension temporelle ne sera donc ni harmonieuse ni linéaire. Elle cheminera dans une polyphonie de chocs dramatiques, au niveau du conscient comme de l 'inconscient, entre des données, des "temps" disparates, discontinus, dont le lié n'est pas évident.
Page 58 - Rome, à la bonne heure ! j'y suis attentif, j'y suis engagé. Entre Rome et Carthage, dans leur querelle acharnée, toute la civilisation future est en jeu déjà; la nôtre elle-même en dépend, la nôtre, dont le flambeau s'est allumé à l'autel du Capitole, comme celui de la civilisation romaine s'était luimême allumé à l'incendie de Corinthe.
Page 112 - Sinon l'enfance, qu'y avait-il alors qu'il n'ya plus? Plaines! Pentes! Il y avait plus d'ordre! Et tout n'était que règnes et confins de 2.
Page 71 - Ainsi Celle qui a nom frappe à midi le cœur éblouissant des eaux: Istar, splendide et nue, éperonnée d'éclairs et d'aigles verts, dans les grandes gazes vertes de son feu d'épaves . . . O splendeur, non tristesse! Amour qui tranche et qui ne rompt! et cœur enfin libre de mort! . . . Tu m'as donné ce très grand cri de femme qui dure sur les eaux.

About the author (2007)

Auteur de Proposition poétique. Une lecture de l'oeuvre d'Aimé Césaire (1976) et de Conquérants de la nuit nue. Edouard Glissant et l'H(h)istoire antillaise (1988), Bernadette Cailler est professeur à l'Université de Floride (Gainesville). Ses publications portent sur un certain nombre d'auteurs de langue française d'origines diverses.

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