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Les bardes ne connaissaient point la lyre, encore moins la harpe, comme les prétendus bardes de Macpherson. Toutes ces choses sont des mœurs fausses, qui ne servent qu'à brouiller les idées. Diodore de Sicile (liv. v) parle de l'instrument de musique des bardes, et il en fait une espèce de cythare ou de guitare.

Page 165. L'ombre de Didon.

Qualem primo qui surgere mense,

Aut videt aut vidisse putat per nubila lunam.

Page 165. Hercule, tu descendis dans la verte Aquitaine.

Cette fable du voyage d'Hercule dans les Gaules, et du mariage de ce héros avec la fille d'un roi d'Aquitaine, est racontée par Diodore de Sicile (liv. v). Il ne donne point les noms du roi et de la princesse, mais on les trouve dans d'autres auteurs.

Page 165. Le sélago.

Le lecteur apprend dans le texte tout ce qu'il peut savoir sur cette plante mystérieuse des Gaulois. L'autorité est Pline. (Hist., lib. xxiv cap. XI.)

Page 165. Je prendrai la forme d'un ramier, etc.

On a déjà vu que les druidesses de l'ile de Sayne s'attribuaient le pouvoir de changer de forme. Voyez la 3° note de ce livre.

Page 165. Les cygnes sont moins blancs, etc.

Un passage d'Ammien Marcellin, cité dans une des notes du livre précédent, nous apprend que les Gauloises avaient les bras blancs comme de la neige. Diodore, comme nous l'avons encore vu dans la même note, ajoute qu'elles étaient belles; mais que, malgré leur beauté, les hommes ne eur étaient pas fidèles. Strabon (liv. Iv) remarque qu'elles étaient heureuses en accouchant et en nourrissant leurs enfants : « Pariendo educandoque fœtus, felices. >>

Page 165. Nos yeux ont la couleur et l'éclat du ciel.

Les yeux des Gauloises étaient certainement bleus; mais toute l'antiquité donne aux Gaulois un regard farouche, et nous avons vu qu'Ammien Marcellin l'attribue pareillement aux femmes. Velléda embellit donc le portrait; c'est dans la nature: elle sait qu'elle n'est pas aimée.

Page 165. Nos cheveux sont si beaux que les Romaines nous les empruntent.

C'est Martial qui le dit (liv. vIII, 33; liv. xiv, 26.) Tertullien (de

Cultu femin., cap. vi), et saint Jérôme (Hieronym., epist. vII), se sont élevés contre ce caprice des dames romaines. Selon Juvénal (sat. vi), ce furent des courtisanes qui introduisirent cette mode en Italie.

Page 166. Quelque chose de divin.

Velléda s'embellit encore; elle attribue aux Gauloises ce que Tacite dit des femmes germaines : « Inesse quin etiam sanctum aliquid et providum putant.» (TACIT., de Mor. Germ.)

Page 167. La flotte des Francs.

Cette petite circonstance de la flotte des Francs est depuis longtemps préparée. Voyez le livre précédent.

Page 168. Une longue suite de pierres druidiques, etc.; jusqu'à l'alinéa.

C'est le monument de Carnac en Bretagne, auprès de Quiberon. Il est exactement décrit dans le texte. Je n'ai plus rien à ajouter ici.

Page 169. Sur cette côte demeurent des pêcheurs qui te sont inconnus, etc.; jusqu'à la fin de l'alinéa.

Cette histoire du passage des âmes dans l'île des Bretons est tirée de Procope (Hist. Goth., lib. vi, cap. xx.) Comme elle est très-exacte dans le texte, je n'ai rien à ajouter dans la note. Plutarque (de Oracul. defect.) avait raconté à peu près la même histoire avant Procope.

Page 169. Le tourbillon de feu.

Cette circonstance des tourbillons se trouve dans les deux auteurs cités à la note précédente.

Page 169. Tu m'écriras des lettres que tu jetteras dans le bûcher funèbre.

"

Lorsque les Gaulois brûlent leurs morts, dit Diodore (trad. de Terrers.), ils adressent à leurs amis et à leurs parents défunts des lettres qu'ils jettent dans le bûcher, comme s'ils devaient les recevoir et les « lire. >>

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Page 170. L'enfer donne le signal de cet hymen funeste. etc. J'ai transporté ici dans une autre religion les fameux vers du ive livre de l'Énéide:

Prima et Tellus et pronuba Juno

Dant signum: fulsere ignes, et conscius æther
Connubiis, summoque ulularunt vertice nymphæ.

Page 170. Le langage de l'enfer s'échappa naturellement de ma bouche.

Il y a ici tout un paragraphe de supprimé. Rien dans cet épisode ne peut plus choquer le lecteur, à moins qu'il ne soit plus permis de traiter les passions dans une épopée. Si les longs combats d'Eudore, si l'exécration avec laquelle il parle de sa faute, si le repentir le plus sincère ne l'excusent pas, je n'ai nulle connaissance de l'art et du cœur humain.

Page 171. Le cri que poussent les Gaulois quand ils veulent se communiquer une nouvelle.

« Ubi major atque illustrior incidit res, clamore per agros regiones« que significant hunc alii deinceps excipiunt et proximis tradunt. (Cæs., in Comment., lib. vu.)

Page 172. Et que, du faîte de quelque bergerie.

Ardua tecta petit stabuli, et de cuknine summo
Pastorale canit signum, cornuque recurvo
Tartaream intendit vocem, etc.

(Eneid., VII.)

Page 172. Comme une moissonneuse.

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Jusqu'ici on avait comparé le jeune homme mourant à l'herbe, à la fleur coupée, succisus aratro ; » j'ai transporté les termes de la comparaison, et j'ai comparé Velléda à la moissonneuse elle-même. La circonstance de la faucille d'or m'a conduit naturellement à l'image : un poëte habile pourra peut-être profiter de cette idée, et arranger tout cela un jour avec plus de grâce que moi.

Ici se terminent les chants pour la patrie. J'al peint notre double origine ; j'ai cherché nos costumes et nos mœurs dans leur berceau, et j'ai montré la religion naissante chez les fils aînés de l'Église. En réunissant ces six livres et les notes de ces livres, on a sous les yeux un corps complet de documents authentiques touchant l'histoire des Francs et des Gaulois. C'est chez les Francs qu'Eudore est témoin d'un des plus grands miracles de la charité évangélique; c'est dans la Gaule qu'il tombe, et c'est un prêtre chrétien de cette même Gaule qui le rappelle à la vraie religion. Eudore porte nécessairement dans les cachots les souvenirs de ces contrées demi-sauvages, auxquelles il doit, pour ainsi dire, et ses vertus et son triomphe. Ainsi, nous autres Français, nous participons à sa gloire, et, du moins sous un rapport, le héros des Martyrs, quorque étranger, se trouve rattaché à notre sol. Ces considérations, peut-être touchantes, n'auraient point échappé à la critique, si on n'avait voulu aveuglément condamner mon ouvrage, en affectant de méconnaître un grand travail, et un sujet intéressant, même pour la patrie.

SUR LE ONZIÈME LIVRE.

Page 174. Il me nomma préfet du prétoire des Gaules.

J'ai dit plus haut qu'Ambroise était le fils du préfet du prétoire des Gaules; mais je suppose à présent que le père d'Ambroise était mort, ou qu'il ne possédait plus cette charge.

Page 174. Je m'embarquai au port de Nîmes.

Voyez la Préface.

Page 174. Marcellin m'admit au repentir.

Pour les erreurs du genre de celles d'Eudore, l'expiation était de sept ans: ainsi Marcellin fait une grâce au coupable en ne le laissant que cinq ans hors de l'Église.

Page 174. Il était encore en Égypte.

On se souvient que lorsque Eudore partit pour les Gaules, Dioclétien était allé pacifier l'Égypte, soulevée par un tyran qui prétendait à la pourpre. (Voyez liv. v et liv. 1x.)

Page 174. Môle de Marc-Aurèle.
Peut-être Civita-Vecchia.

Page 175. Porter du blé destiné au soulagement des pauvres.

On lisait dans les éditions précédentes : « Chercher du blé. » (Voyez la Vie de saint Jean l'aumônier, dans la Vie des Pères du désert, trad. d'Arnauld d'Andilly, pag. 350.)

Page 175. Utique... Carthage... Marius... Caton, etc.

Voici un ciel, un sol, une mer, des souvenirs bien différents de ceux des Gaules. J'ai parcouru cette route d'Eudore: si le récit de mon héros fatigue, ce ne sera pas faute de variété.

Page 175. A la vue de la colline où fut le palais de Didon. En doublant la pointe méridionale de la Sicile, et rasant la côte de l'Afrique pour aller en Égypte, on pouvait apercevoir Carthage. J'aurais beaucoup de choses à dire sur les ruines de cette ville, ruines plus considérables qu'on ne le croit généralement; mais ce n'est pas ici le lieu.

Page 175. Une colonne de fumée.

Moenia respiciens, quæ jam infelicis Elisa

Collucent flammis. Quæ tantum accenderit ignem
Causa latet.

(Eneid, v.)

Page 176. Je n'étais pas, comme Énée.

Mais Eudőre était le descendant de Philopomen, et le dernier représentant des grands hommes de la Grèce.

Page 176. Je n'avais pas, comme lui... l'ordre du ciel.

Eudore se trompe : il suit les ordres du ciel, et l'empire romain lui devra son salut, puisque c'est par sa mort que le christianisme va monter sur le trône des Césars; mais le fils de Lasthénès ignore ses hautes destinées, et les maux qu'il a causés humilient son cœur.

Page 176. Le promontoire de Mercure, et le cap où Scipion, etc.

Le promontoire de Mercure, aujourd'hui le cap Bon, selon le docteur Shaw et d'Anville. Scipion, passant en Afrique avec son armée, aperçut la terre, et demanda au pilote comment cette terre s'appelait : « C'est le cap Beau,» répondit le pilote. Scipion fit tourner la proue vers ce côté. (TITE-LIVE, liv. x.)

Page 176. Poussés par les vents vers la petite sirte.

Je passai cinq jours à l'ancre dans la petite sirte, précisément pour éviter le naufrage que les anciens trouvaient dans ce golfe. Le fond de la petite sirte va toujours s'élevant jusqu'au rivage de sorte qu'en marchant la sonde à la main, on vient mouiller sur un bon fond de sable, à telle brasse que l'on veut. Le peu de profondeur de l'eau y rend la mer calme au milieu des plus grands vents; et cette sirte, si dangereuse pour les barques des anciens, est une espèce de port en pleine mer pour les vaisseaux modernes.

Page 176. La tour qui servit de retraite au grand Annibal.

« Une péninsule, dit d'Anville, où se trouve une place que les Francs << nomment Africa, paraît avoir été l'emplacement de Turris Anniba lis, d'où ce fameux Carthaginois, toujours redouté des Romains, partit en quittant l'Afrique pour se retirer en Asie. »>

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Page 176. Je croyais voir ces victimes de Verrès.

Allusion à ce beau passage de la ve Verrine, chap. CLVIII, où Cicéron montrait un citoyen romain expirant sur la croix par les ordres de Verrès, à la vue des côtes de l'Italie.

Page 176. L'île délicieuse des Lotophages.

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