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Page 33. Heureux ton père, heureuse ta mère, mais plus heureuse encore celle qui doit partager ta couche !

Τριςμάκαρες μὲν σοίγε πατὴρ καὶ πότνια μήτηρ,

Τριςμάκαρες δὲ κασίγνητοι...

Κεῖνος δ ̓ αὖ πέρι κῆρι μακάρτατος ἔξοχον ἄλλων,
“Ος κέ σ' ἐέδνοισι βρίσας οἶκονδ ̓ ἀγάγηται.

(Odyss., liv. vi, v. 154-158.)

Page 33. J'accepterai le présent que vous m'offrez, s'il n'a pas servi à vos sacrifices.

Tout ce qui avait servi aux sacrifices des païens était en abomination aux chrétiens.

Page 33. Je ne me souviens pas d'avoir vu la peinture d'une scène pareille, si ce n'est sur le bouclier d'Achille.

(Iliade, liv. xvII.)

Page 33. Ces moissonneurs ne sont plus mes esclaves.

Cette religion, contre laquelle on a tant déclamé, a pourtant aboli l'esclavage. Tous les chrétiens primitifs n'affranchirent cependant pas sur-le-champ leurs esclaves; mais Lasthénès suivait de plus près cet esprit évangélique qui a brisé les fers d'une grande partie du genre humain. Page 34. La vérité... mère de la vertu.

On la fait aussi la mère de la justice.

Page 34. Voyageur, les chrétiens.

Sur ce mot de voyageur opposé à celui d'étranger, qu'il me soit per mis de rapporter un passage du Génie du Christianisme :

« L'hôte inconnu est un étranger chez Homère, et un voyageur dans « la Bible. Quelles différentes vues de l'humanité! Le Grec ne porte << qu'une idée politique et locale, où l'Hébreu attache un sentiment moral « et universel. >>

Page 34. Que Dieu lui rende sept fois la paix !

Tour hébraïque. Les Grecs et les Romains disaient terque quaterque. Page 34. Non sur les ailes d'or d'Euripide, mais sur les ai

les célestes de Platon.

Plutarque, dans ses Morales, parle de ces ailes; mais je crois qu'il

faut lire les ailes d'or de Pindare.

Page 35. Dieu m'en a donné la direction; Dieu me l'ôtera peut-être que son saint nom soit béni!

<< Dominus dedit, Dominus abstulit..

« tum!» (JOB, саp. I, V. 21.)

Sit nomen Domini benedic

Page 35. Le soleil descendit sur les sommets du Pholoë, etc Par l'endroit où la scène est placée, Lasthénès avait le mont Pholoé à l'occident, un peu vers le nord; Olympie, à l'occident vrai; le Telphusse et le Lycée étaient derrière les spectateurs, vers l'orient, et se coloraient des feux opposés du soleil. Toutes ces descriptions sont exactes; ce ne sont point des noms mis au hasard, sans égard aux positions géographiques. Au reste, le mont Pholoé est une haute montagne d'Arcadie, où Hercule reçut l'hospitalité chez le centaure Pholus, qui donna son nom à la montagne. Telphusse est une montagne, ou plutôt une longue chaîne de terre haute et rocailleuse, où était placée une ville du même nom. (Voyez PAUSANIAS, lib. vii, in Arcad. cap. xxv.) J'ai déjà parlé ailleurs du Lycée, de l'Alphée et du Ladon.

Page 35. On entendit le son d'une cloche.

Ce ne fut que dans le moyen âge que l'on commença à se servir des cloches dans les églises; mais on se servait dans l'antiquité, et surtout en Grèce et à Athènes, de cloches ou de sonnettes pour une foule d'usages domestiques. J'ai donc cru pouvoir appeler les chrétiens grecs à la prière par le son d'une cloche. L'esprit, accoutumé à allier le son des cloches au souvenir du culte chrétien, se prête sans peine à cet anachronisme, si c'en est un.

Page 35. Me préservent les dieux de mépriser les prières! Tout le monde connaît la belle allégorie des Prières, mise par Homère dans la bouche d'Achille. Démodocus détourne le sens des paroles de Lasthénès au profit de la mythologie. Até, le mal ou l'injustice, était sœur des Lites ou des Prières.

Page 36. Seigneur, daignez visiter cette demeure.

Nous sommes aujourd'hui si étrangers aux choses religieuses, que cette prière aura paru toute nouvelle à la plupart des lecteurs : elle est cependant dans tous les livres d'église, à quelques légers changements près. J'ai déjà dit, dans le Génie du Christianisme, qu'il n'y avait point d'Heures à l'usage du peuple qui ne renfermât des choses sublimes; choses que l'habitude dans les uns et l'impiété dans les autres nous empêchent de sentir.

Page 36. Le serviteur lava les pieds de Démodocus.

« La première action de l'hospitalité était de laver les pieds aux hôtes... «Si l'hôte était dans la pleine communion de l'Église, on priait avec

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lui, et on lui déférait tous les honneurs de la maison de faire la

prière, d'avoir la première place à table, d'instruire la famille.... Les «< chrétiens exerçaient l'hospitalité même envers les infidèles. »

(FLEURY, Mœurs des Chrétiens.)

Page 36. Des mesures de pierre en forme d'autel, ornées de têtes de lion.

J'ai vu de pareilles mesures à Rome, dans le musée Clémentin

Page 36. Lasthénès leur ordonne de dresser, dans la salle des agapes, une table, etc.

Les agapes étaient les repas primitifs des chrétiens. Il y en avait de deux sortes les uns, faits en commun à l'église par tous les fidèles; les autres, dans les demeures particulières.

:

Page 37. Nourriture destinée à la famille

<< S'ils mangeaient de la chair (les chrétiens)... c'était plutôt du pois« son ou de la volaille que de la grosse viande... Plusieurs donc ne vi<< vaient que de laitage, de fruits ou de légumes. » (FLEURY, Mœurs des Chrétiens.)

Page 37. On vit bientôt entrer un homme d'un visage vénérable, portant, sous un manteau blanc, un habit de pasteur.

« Comme j'étais dans ma maison, et qu'après avoir prié je me fus «< assis sur mon lit, je vis entrer un homme d'un visage vénérable, en habit de pasteur, vêtu d'un manteau blanc, portant une panetière sur « ses épaules, et tenant un bâton à la main. » ( HER., liv. 11.)

Page 37, C'était Cyrille, évêque de Lacédémone.

Ce n'est point ici l'un des saints connus sous le nom de Cyrille. J'ai cherché inutilement un évêque de Lacédémone de cette époque; je n'ai trouvé qu'un évêque d'Athènes. Au reste, j'ai peint Cyrille d'après plusieurs grands évêques de ce temps-là; et, dans toute son histoire, dans les cicatrices de son martyre, dans la force qu'on fut obligé d'employer pour l'élever à l'épiscopat, tout est vrai, hors son nom.

On se prosternait devant les évêques, et on leur donnait les noms sa. crés que la famille de Lasthénès donne à Cyrille.

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Page 38. Eudore lut pendant une partie du

repas, etc.

« Les chrétiens faisaient lire l'Écriture sainte, et chantaient des cantiques spirituels et des airs graves, au lieu des chansons profanes et des

« bouffonneries dont les païens accompagnaient leurs festins: car ils ne condamnaient ni la musique ni la joie, pourvu qu'elle fût sainte. » (FLEURY, Mœurs des Chrétiens.)

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Page 38. Le repas fini, on alla s'asseoir à la porte du verger, sur un banc de pierre.

Cette coutume antique se retrouve dans la Bible et dans Homère. Nestor s'assied à sa porte sur une pierre polie, et les juges d'Israël vont s'asseoir devant les portes de la ville. On aperçoit quelques traces de ces mœurs jusque chez nos aïeux, du temps de saint Louis, c'est-à-dire dans le siècle de la religion, de l'héroïsme et de la simplicité.

Page 38. L'Alphée roulait au bas du verg r, sous un ombre champêtre, des flots que les palmes de Pise allaient bientôt

couronner.

L'Alphée, qui coulait d'abord en Arcadie, parm. des vergers, passait en Élide au milieu des triomphateurs. Tout le reste de la description est appuyé par le témoignage de Pausanias, d'Aristote et de Théophraste, pour les animaux et les arbres de l'Arcadie, et par ce que j'ai vu de mes propres yeux. On sait que Mercure fit une lyre de l'écaille d'une grande tortue qu'il trouva sur le mont Chélydoré. Quant à la manière dont les chèvres cueillent la gomme du ciste, Tournefort raconte la même chose des troupeaux de la Crète. (Voyage au Levant.)

Page 39. La Puissance... dont les pas font tressaillir les montagnes comme l'agneau timide, ou le bélier bondissant. Il admirait cette sagesse, qui s'élève comme un cèdre sur le Liban, comme un plane aux bords des eaux.

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Montes, exultastis sicut arietes, et colles sicut agni ovium. (Psalm. CXIII, v. 6.)

« Quasi cedrus exaltata sum in Libano.

« Quasi platanus exaltata sum juxta aquam in plateis.

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Page 39. Il laissa un chantre divin auprès de Clytemnestre. (Odyss., liv. Iv.)

Page 39. Elle commença par l'éloge des Muses.

Pour tout le chant de Cymodocée, je ne puis que renvoyer le lecteur aux Métamorphoses d' Ovide, à l'Iliade, à l'Odyssée, et à la vie d'Homère par divers auteurs. J'ai admis le combat de lyre entre Homère et Hésiode, quoiqu'il soit prouvé que ces deux poëtes n'ont pas vécu dars le même temps. Il ne s'agit pas ici de vérités historiques.

Page 41. La colombe qui portait dans les forêts de la Crète l'ambroisie à Jupiter.

Jupiter enfant fut nourri sur le mont Ida par une colombe qui lui apportait l'ambroisie.

Page 42. Chantez-nous ces fragments des livres saints que nos frères les Apollinaires, etc.

Anachronisme. Les Apollinaires vivaient sous Julien, et ce fut pendant la persécution suscitée par cet empereur qu'ils mirent en vers une partie des livres saints.

Page 42. Il chanta la naissance du chaos.

Pour le chant d'Eudore, voyez toute la Bible.

Page 45. Mais à peine avait-il fermé les yeux, qu'il eut un songe.

Ce songe est le premier présage du dénoûment. Je prie encore une fois les amis de l'art de faire attention à la composition des Martyrs: il y a peut-être dans cet ouvrage un travail caché qui n'est pas tout à fait indigne d'être connu.

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SUR LE TROISIÈME LIVRE.

Voici le livre le plus critiqué des Martyrs. J'ose dire pourtant que si j'ai jamais écrit dans ma vie quelques pages dignes de l'attention du public, elles se trouvent dans ce même livre. Si l'on songe combien les deux premiers sont différents du troisième, et combien le quatrième diffère lui-même des trois premiers, peut-être jugera-t-on que j'aurais mérité d'être traité avec moins d'indécence. La difficulté du sujet, qui varie sans cesse, n'a point été appréciée. Le tableau complet de l'empire romain, une grande action, des scènes dans un monde surnaturel, voilà le fardeau qu'il m'a fallu porter, sans que le lecteur s'aperçût de la longueur et des dangers du chemin.

Au reste, on a vu comment j'ai remplacé les discours des Puissances divines dans ce troisième livre. Les notes suivantes prouveront que les chicanes qu'on m'a faites étaient peu fondées en savoir et en raison.

Page 45. Les dernières paroles de Cyrille montèrent au trône de l'Éternel. Le Tout-Puissant agréa le sacrifice.

Première transition de l'ouvrage. On a trouvé qu'elle liait naturellement la fin du second livre au commencement du troisième, et pourtant elle amène une scène nouvelle et produit un livre tout entier.

Page 46... flotte cette immense Cité de Dieu, dont la langue d'un mortel ne saurait raconter les merveilles.

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