Négociations relatives à la succession d'Espagne sous Louis XIV, Volume 1

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Mignet (M.)
Imprimerie royale, 1835 - France
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page lii - L'ambition l'avait mis au-dessus de l'amour-propre et il était d'avis de laisser dire pourvu qu'on le laissât faire. Aussi était-il insensible aux injures et n'évitait-il que les échecs.
Page 49 - II faudra ou que l'Espagne abime entre ci et la veille des noces ou que tous les Espagnols tant que nous sommes engagions tout notre bien et nous mettions tous en prison, s'il est nécessaire, pour ne manquer pas un...
Page 182 - fournirait à la ville de Paris un boulevard inexpugnable, » et ce serait alors véritablement que l'on pourrait l'appeler » le cœur de la France et qu'il serait placé dans l'endroit » le plus sûr du royaume, puisque l'on aurait étendu les » frontières jusqu'en Hollande et du côté de l'Allemagne,
Page lii - Ce n'était point de sa part une aveugle soumission aux chances du sort; pour lui, être heureux signifiait avoir l'esprit qui prépare la fortune et le caractère qui la maîtrise. Il était incapable d'abattement et il avait une constance inouïe, malgré ses variations apparentes. Résister dans certains cas et à certains hommes ne lui paraissait pas de la force, mais de la maladresse. Aussi ce qu'il cédait c'était pour le reprendre, et lorsqu'il partait c'était pour revenir.
Page lxii - Il avait été le second de ce grand ministre depuis 1643 jusqu'en 1661 ; il avait participé aux négociations de Westphalie, conclu la ligue du Rhin, concouru au traité des Pyrénées. Les correspondances de cette époque sont toutes écrites de sa main et portent l'empreinte de son esprit. Il était fin, vif, perçant, et d'une grande fécondité de ressources ; il avait un bon sens toujours relevé par la hauteur de sa vue, et une imagination réglée par la pratique des affaires. Il a eu, auprès...
Page lxxxv - ... refusée dans sa totalité; qu'il faudrait la conquérir sur les Autrichiens, qui en deviendraient les possesseurs légitimes, aidés par les Espagnols, qu'on blesserait profondément, qu'on aliénerait à jamais et qui défendraient avec ardeur l'intégrité de leur monarchie; qu'on serait mollement secondé par les Anglais et les Hollandais, et peut-être abandonné par eux ; qu'on placerait de nouveau un prince autrichien sur les Pyrénées, et qu'à faire la guerre il valait mieux l'entreprendre...
Page lxxix - INTRODUCTION, procédé lui parut une sorte de trahison. Autant par dépit que dans l'espoir d'obtenir une meilleure part , il s'adressa à Louis XIV lui-même. Il lui fit proposer par le marquis de Villars , ambassadeur de ce prince à Vienne , et par le comte de Sinzendorff, son propre ambassadeur à Paris , de ratifier ostensiblement le traité de partage de mars 1700...
Page xcviii - Je me suis toujours soumis, dit Louis XIV en l'envoyant, à la volonté divine, et les maux dont il lui plaît d'affliger mon royaume ne me permettent plus de douter du sacrifice qu'elle demande que je lui fasse de tout ce qui me pouvait être le plus sensible.
Page xciii - Condé, infidèle à la mort qui paraissait lui être réservée dans les combats, était venu apporter à Bossuet les derniers moments d'une vie commencée à Rocroy. Des deux disciples de ces fameux capitaines, le maréchal de Luxembourg avait cessé de vivre, et le sage Catinat allait cesser de plaire. Duquesne et Tourville, qui avaient balancé sur mer la puissance jusque-là sans rivale de l'Angleterre et de la Hollande, et qui avaient illustré la France par leurs victoires, n'étaient plus....
Page xcii - Quelle était dans ce moment critique la situation de la France? Le grand siècle venait de finir. Il n'était pas seulement fini dans le temps, il l'était dans son esprit, dans sa fortune, dans ses grands hommes. Ceux-ci étaient lentement passés, emportant avec eux le génie et la force des générations remuées par le besoin d'indépendance et par l'action des guerres civiles. Pascal, Molière, Corneille, la Fontaine, Racine, ces brillantes lumières, avaient successivement disparu. Bossuet...