Études de mœurs et de critique sur les poëtes latins de la décadence, Volumes 2-3

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L. Hauman, 1834 - Latin poetry

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Popular passages

Page 8 - Rome , et qui ne corrigera pas plus l'un que l'autre : elle est adressée à un avocat. On m'a volé : j'en demande raison A mon voisin , et je l'ai mis en cause Pour trois chevreaux et non pour autre chose. Il ne s'agit de fer ni de poison...
Page 8 - Il dit quelque part qu'un poète doit être pur dans sa conduite, mais qu'il n'est pas nécessaire que ses vers soient chastes. On peut lui répondre qu'au moins il ne faut pas qu'ils soient licencieux. Le petit nombre d'épigrammes qu'on a retenues de lui est heureusement de celles qu'on peut citer partout.
Page 327 - Immobile à leurs coups, en lui-même il rappelle Ce qu'eut de beau sa vie, et ce qu'on dira d'elle; Et tient la trahison que le Roi leur prescrit Trop au-dessous de lui pour y prêter l'esprit. Sa vertu dans leur...
Page 206 - Il comprenait donc que, pour le chanter dignement, il fallait entonner la trompette guerrière, ou, comme on disait de son temps, chausser le cothurne tragique. Mais, ne voyant pas où était la vraie grandeur de l'événement , il la mit dans les choses extérieures, dans le cadre, dans les détails matériels. Ainsi, il fit les batailles plus meurtrières, les soldats plus féroces, les pertes d'hommes plus grandes; il convertit les ruisseaux de sang en rivières, les escarmouches en combats, les...
Page 310 - La description, dans l' art grec, dans les poésies de Virgile surtout, lequel fut le traducteur le plus intelligent et le plus complet de l'art grec, est plus philosophique que physique, et s'adresse plus au sentiment qu'aux yeux. Cette théorie est très-délicate et n'est pas aisée à établir; cependant je la crois fondée sur une incontestable réalité. La description grecque se compose de peu de traits; elle s' attache bien plus à faire sentir la vie d'un objet qu'à en représenter l'aspect...
Page 192 - Par toutes ces raisons, il n'avait pas, comme ses frères en poésie, un public à lui , public voué à sa manière , et mettant un intérêt d'amour-propre à soutenir ses fautes. Son public était pris dans toutes les classes et de tous les côtés, public indépendant, lisant pour son plaisir bien plus que pour des querelles d'école, et qui demandait un style simple, sans grands frais d'invention, populaire, et des vers qui pussent s'apprendre et se répéter comme des airs faciles. De là,...
Page 322 - Te suadente, dedit, votis tua fovimus arma. « Hoc ferrum , quod fata jubent proferre , paravi Non tibi, sed victo : feriam tua viscera, Magne; Malueram soceri : rapimur, quo cuncta feruntur. Tene mihi dubitas an sit violare necesse, Quum liceat?
Page 7 - ... bagatelles. Elles nous sont parvenues dans le plus bel ordre, telles qu'il les avait rangées, et même avec les dédicaces à la tête de chaque livre. Cela est fort consolant sans doute, mais pas assez pour nous dédommager de la perte de tant d'ouvrages de Tite-Live, de Tacite et de Salluste, que le temps n'a pas respectés autant que le recueil de Martial. Le premier livre est tout à la louange de Domitien : la postérité lui saurait plus de gré d'une bonne épigramme contre ce tyran.
Page 8 - Martial est aussi ordurier que notre Rousseau dans le choix de ses sujets; mais il ya l'infini entre eux pour le mérite de l'exécution poétique. Rousseau a excellé dans ses épigrammes licencieuses au point d'en obtenir le pardon, si l'on pouvait pardonner ce qui est contraire aux bonnes mœurs ; Martial, pour être obscène, n'en est pas meilleur, et condamnable en morale, il ne peut être absous en poésie : autant valait, ce me semble, être honnête. Il dit quelque part qu'un poëte doit...
Page 12 - Sont jetés, enfoncés, enchaînés dans le sable. Oronte, sur le sien, tel qu'un mont escarpé, Voit fondre un large flot : par sa chute frappé, Le pilote tremblant, et la...

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