Œuvres dramatiques de N. Destouches: Le triple mariage. L'obstacle imprévu. L'ambitieux et l'indiscrète. Le dissipateur. La veillée de village. Les fêtes de l'inconnu. La fête de la nymphe Lutèce

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Lefèvre, 1811

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Page 472 - J'ai tâché de vous perdre, afin de vous sauver, Et vous ai tout ravi pour vous le conserver : A votre aveuglement c'étoit le seul remède. Vous êtes maître encor de ce que je possède : Mon cœur, mon tendre cœur vous l'offre avec transport; Il ne sauroit, sans vous, goûter un heureux sort.
Page 363 - J'allois être chassé pour toute récompense, Et vingt coups de bâton m'ont imposé silence. Moi qui me plais céans, et qui m'y trouve bien, Je me suis radouci.
Page 76 - ... nuits au cours : on ne songe qu'au plaisir, on le cherche ensemble tant qu'on a du goût l'un pour l'autre. Dès que l'ennui se met de la partie, le monsieur tire d'un côté, la dame tire de l'autre, et on va s'accrocher ailleurs. Voilà de quelle manière naissent, s'entretiennent et finissent les belles passions d'aujourd'hui.
Page 366 - Et vous ne travaillez qu'à vous tromper tous deux. JULIE. Quelque jour tu verras si ma tendresse est feinte. Je permets, il est vrai , sans faire aucune plainte, Que de nouveaux objets il paroisse charmé; Mais je sens que mon cœur n'en est point alarmé. C'est par vanité pure, et non par inconstance, Que Cléon me trahit souvent en apparence ; Et pourvu qu'une intrigue ait beaucoup éclaté , II n'y recherche point d'autre félicité.
Page 470 - Eh quoi ! m'attendiez-vous à cette extrémité Pour m'oser librement dire la vérité ? LE COMTE. On ne se fait aimer que par les complaisances.... Mais ne vous plaignez plus des fausses apparences. Si ce qu'on dit est vrai.... je ne suis pas un sot.... On m'a berné pourtant comme un franc idiot.... Les plus fins sont trompés ; et cette indigne veuve, Qui vous a tout ravi, m'en fait faire l'épreuve.
Page 362 - C'est par cette raison qu'il ne le fera pas. La générosité pour lui n'a point d'appas. C'est ou pour son plaisir, ou par vanité pure, Qu'il prodigue son bien sans raison ni mesure. Très-souvent le caprice excite ses bienfaits ; Et jamais, à coup sûr, ils n'ont de bons effets. Aussi ses faux amis, dont grande est l'abondance , Loin de lui savoir gré de sa folle dépense, Ici, pour le flatter, font de communs efforts, Et se moquent de lui, sitôt qu'ils sont dehors.
Page 10 - Vous le saurez ; poursuivez seulement. ISABELLE. Comme Cléon est d'une naissance égale à la mienne, et que d'ailleurs il a du bien considérablement , nous convînmes qu'un de ses amis pressentiroit mon...
Page 8 - Lorsqu'un père a aussi peu d'attention que le vôtre , il est permis de pourvoir soi-même à ses petites nécessités, quand cela se fait en tout bien et en tout honneur. Vous avez beau faire la réservée, je suis sûre que vous aimez Cléon. ISABELLE. Que j'aurois de choses à te dire , si j'étois persuadée de ta discrétion ! NÉRINE.
Page 455 - Comment prétendez- vous user de la victoire? JULIE. Je n'en sais rien encor. FINETTE. Ma foi , j'ai peine à croire Qu'il reste à votre amant d'autres amis que vous. JULIE. Et c'est ce qui rendra mon triomphe plus doux. FINETTE. Plus doux ? Vous me semblez bien âpre à la vengeance. Voulez- vous de Cléon augmenter la souffrance ? H vous doit, tout au moins, faire compassion, Et vous ne me marquez aucune émotion.
Page 430 - Respectez le beau sexe, Et modérez un peu votre pas circonflexe. Comme vous n'avez plus l'appétit sensitif, Le sexe à vos fureurs n'est pas un correctif. Mais moi qui le révère et qui le trouve aimable... Allons, point de chagrin, venez vous mettre à labie.

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