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AVERTISSEMENT.

L'IMPORTANCE des écrits bucoliques et géorgiques de Virgile a fait placer ce grand poète, parmi les écrivains rustiques, à côté de Caton l'Ancien, de Varron, de Columelle et de Palladius. Il est donc indispensable de terminer les traductions de ses immortelles poésies par un court Index, où l'on trouve énumérés les divers végétaux établis en culture régulière chez les Romains, ainsi que ceux auxquels se rattachaient les traductions mythologiques, qui ont trouvé place dans ses vers.

M. le professeur Fée, auquel nous devons des commentaires sur la botanique et la matière médicale de Pline de cette Collection, a bien voulu se charger de ce travail, qui résume en peu de mots ses opinions sur la botanique de Virgile, sujet favori de ses méditations. Nous espérons que le public éclairé nous saura gré de terminer notre édition par cet Index intéressant.

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CATALOGUE

ALPHABÉTIQUE

DES PLANTES ÉNUMÉRÉES DANS LES OUVRAGES

DE VIRGILE.

ABIES montana, - nigra. Ecl. vii, 66. Georg. v, 663; viii, 91 et 599; 1x, 674; x1, 657. Ελάτη, Græc.

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- Abies pectinata, DC., Fl. fr., 2063. — Le sapin.

Famille des conifères.

Cet arbre, si commun en France, ne l'est guère moins en Italie et en Grèce. Les botanistes l'indiquent tous in montibus altis.

· Acanthus

I. ACANTHUS flexus, - mollis, - ridens, - croceus. Ecl. 111, 45; iv, 20. Georg. iv, 123, 137. Æneid. 1, 649 et 711. Acanthos pæderos seu melamphyllum, Plin. Ακανθος et Ακανθα, Græc. mollis, Linn., Sp., pl. 891. L'acanthe brancursine. Famille des acanthacées.

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Ainsi qu'on peut le voir, nous distinguons un acanthe indigène et un acanthe exotique. Le premier ne laisse aucun doute sur son identité avec l'acanthe brancursine, plante herbacée commune en Grèce, en Italie et dans le midi de la France. L'épithète mollis lui est convenablement appliquéc. Nicandre lui donne celle de ¿x0nés, qui s'explique par la consistance molle et souple de ses feuilles. Au reste, les vers qui ont rapport à l'acanthus ne doivent pas être trop sérieusement examinés sous le rapport de l'exactitude botanique.

Par croceus acanthus, Virgile veut seulement faire connaître que le voile de la belle Hélène était brodé d'or, et que les broderies représentaient des feuilles d'acanthe.

II. ACANTHUS semper frondens bacciferus. Georg. 11, 129; IV, 123. Si nous décidons que le poète a exprimé une circonstance réelle, nous ne savons pas trop à quel arbre il faudra rapporter cet acanthe baccifère dont les rameaux avaient la souplesse de l'osier. Ce ne peut être

l'acacia d'Égypte, qui semble appartenir à la famille des légumineuses. Est-ce un phyllirea, un hippophac? nous n'osons l'affirmer; pourtant cette dernière plante est épineuse, très-souple, baccifère, et très-propre à embellir les jardins.

ACER. Æneid. 11, 112; VII, 178, IX, 87.

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Acer campestre, Linn.

L'érable des champs ou érable commun. Famille des acéricées.

Quoique nous désignions dans cette synonymie l'Acer campestre (érable champêtre), il n'est pas impossible que les anciens n'aient fait usage, comme bois de construction, de plusieurs autres espèces, selon les ressources qu'offraient les localités.

ACONITUM. Georg. II, 152.

num et A. Napellus. des renonculacées.

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Aconiti species præcipue A. LycoctoLes grandes espèces du genre aconit. Famille

Quercus

ESCULUS frondens, - maxima. Georg. 11, 16, 291, 294, 295. Esculus, Linn. Le chêne esculus. Famille des cupuliférées. Rien n'est plus difficile que d'arriver à la détermination rigoureuse de l'asculus de Virgile. Paulet a désigné le Quercus Ægylops; mais, si ce Quercus était commun en Grèce, il était inconnu en Italie du temps de Virgile. L'esculus de Pline ne paraît pas être le même arbre que l'œsculus du poète latin. Sans regarder comme tout-à-fait satisfaisante la désignation que nous faisons en tête de cette note, nous la présentons comme la seule probable.

ALGA vilis. Ecl. vII, 42. Æneid. vii, 590. Herbæ ad rivos maris et fluviorum projectæ ; fucorum, nayadearum, confervarum, etc., species. ALLIUM fibris spissis, - fragrans. Ecl. 11, 11. Mor. 88, 101. Exópodov, Græcor. — Allium sativum, L. — L'ail cultivé. Famille des liliacées. C'est encore un usage en Italie et dans tout le midi de l'Europe de mâcher des substances âcres ou aromatiques, ou d'en assaisonner les alimens à l'époque des plus fortes chaleurs. C'est par instinct que l'homme a recours à ces substances excitantes qui entretiennent l'énergie des forces digestives. Cet usage se lie également à l'opinion, assez généralement répandue, que les végétaux aromatiques, et particulièrement les alliacées, possèdent la propriété d'éloigner, par leur odeur, les animaux venimeux.

ALNUS levis, - paludosa, – procera, – viridis. Ecl. v1, 63; viii, 53; x, 74. Georg. 1, 136; 11, 110, 451. Æneid. vi, 63. Cul. 54. Alnus glutinosa, Linn. . Amentacées.

Les épithètes données par le poète à l'alnus sont toutes très-justes; cependant il ne faut pas prendre trop à la lettre celle de procera, l'aulne n'acquérant jamais des proportions très-élevées.

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Nous avons désigné pour l'Amaracus, dans la Flore de Virgile, édition des Classiques Latins de M. Lemaire, l'Origanum Majoranoïdes. Il paraît cependant que cette labiée ne croît pas dans le royaume de Naples; mais cela ne doit point nous faire changer d'opinion: car il est évidemment question dans le texte de Virgile d'une plante rare et d'ornement. Celle que nous désignons est originaire de Barbarie. Ainsi il n'y a ancune raison de supposer qu'elle n'ait pas été cultivée dans les jardins de Rome, et qu'elle n'ait pas été par conséquent connue de Virgile.

AMELLUS pratensis. Georg. IV, 271. de Virgile. Corymbifères.

Aster Amellus, Linn. L'aster

L'amellus a donné lieu à de longs et lourds commentaires. Virgile semble avoir décrit cette plante avec une sorte de prédilection. Nous avons désigné dans d'autres ouvrages l'Aster Amelíus de Linné, et notre opinion est celle de Mathiole, de Bodæus de Stapel, de Jussieu, de Decandolle, etc. Cette plante abonde dans le voisinage d'Athènes, suivant Sibthorp; mais M. Tenore nous apprend qu'on ne la trouve pas dans les environs de Naples. C'est l'Aster acris qui semble le remplacer dans les marais de cette partie de l'Italie. Nous ne pensons pas néanmoins que ce soit là l'amellus de Virgile.

Amomum

AMOMUM assyrium,- tyrium. Ecl. 111, 89; 1v, 25. Cir. 512. racemosum, Lmrk. L'amome en grappe. Famille des amomées.

Il y a bien peu de chances pour arriver au nom moderne de la plante virgilienne. Probablement Virgile ne connaissait l'amome que par tradition. Il est vraisemblable que sous ce nom les anciens entendaient parler de plusieurs sortes d'aromates. L'examen de toutes les opinions présentées à ce sujet nous entraînerait trop loin; les personnes que ces sortes de recherches intéressent pourront se satisfaire en consultant les commentaires que nous avons donnés note 67, liv. xit, et note 293, liv. xvi du Pline de cette Collection.

ANETHUM OU ANETHUS beneolens, - adstrictus. Ecl. 11, 48. Mor. 59. Anethum graveolens, Linn. — L'aneth à odeur forte. Famille des om

bellifères.

APIUM amarum, - gracile, - viride. Ecl. vi, 68. Georg. IV, 121. Mor. 89. Apium graveolens, Linn. L'ache à odeur forte. Famille des ombel

lifères.

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C'est là cet arbre si célèbre de nos jours sous le nom de cotonnier,

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