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l'en prévoir dés maintenant le résultat. C'est là, pour es Suisses, un sujet de graves préoccupations. Car Genève a été désignée comme siège de la Ligue; et, si la Suisse refusait d'en faire partie, une question nationale e poserait à nouveau, qui nous diviserait. Aussi faut-il spérer que les puissances, comprenant l'intérêt général qui s'attache à la participation de la Suisse à la Société les Nations, chercheront, dans les mois qui viennent, à assurer autant que possible, par leurs actes, l'opinion uisse. On est malheureusement obligé de constater que, our le moment, cela n'a pas été le cas, et que les puisances alliées et associées ne paraissent pas avoir nvisagé et mesuré exactement toutes les répercussions e leurs actes à l'égard de la Confédération suisse.

Elles lui ont demandé, par exemple, pour le cas ventuel où l'Allemagne refuserait de signer la paix, de e joindre au blocus renforcé qui sera proclámé contre ce ays. On comprend fort bien le désir des Alliés de endre le blocus de l'Allemagne hermétique pour qu'il Dit aussi court que possible. Mais c'est demander à la uisse de renoncer brusquement, au profit des vainqueurs t contre les vaincus, à une neutralité qu'elle a toujours ardée et qui fait son honneur. La neutralité suisse ésulte du Traité de Vienne; aussi longtemps que ce caité n'a pas été expréssément abrogé, il subsiste; et, en ceptant de rompre sa neutralité dans les circonstances etuelles, la Suisse se rendrait coupable d'une violation rave de la foi jurée. Ce que le peuple suisse hésite à aire pour l'avenir, en se basant sur des traités réguliers, ne peut la faire dés maintenant en violation du droit. ui demander de prendre sur lui les charges de la ociété des Nations, alors que les avantages en sont core problématiques, c'est donner un argument très ort à ceux qui conseillent au peuple de refuser son dhésion au Pacte de Paris.

Dans une circonstance plus récente encore, les puisnces n'ont pas paru prêter aux intérêts suisses toute attention qu'ils méritent. Le Vorarlberg est un petit rritoire autrichien géographiquement orienté vers la aisse, et habité par une population qui au point de vue hnique et linguistique appartient à la Suisse. Uni à otre histoire par des liens anciens et étroits, ce pays a ujours gardé, en dépit de son appartenance à un Vol. 282.-No. 460.

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pays monarchique, un caractère démocratique accentué. Lorsqu'éclata la révolution à Vienne, il n'eut rien de plus pressé que de se proclamer indépendant. Résolument décidé à ne pas devenir allemand, sans liens véritables avec l'Autriche ni géographiques ni moraux, ce peuple a organisé un plébiscite absolument régulier, qui a eu lieu le 11 Mai dernier, et dont le résultat a été le suivant: 47,727 voix pour l'accession à la Suisse, 11,378 contre. Dans un grand nombre de communes, surtout dans la montagne, la presque unanimité des voix se sont prononcées en faveur de la Suisse.

Il n'y a pas en Europe de peuple plus dépourvu de toutes visées impérialistes que le peuple suisse. Le mouvement d'accession du Vorarlberg s'est heurté chez nous à une extrême réserve, allant jusqu'à l'indifférence, et même, dans certains milieux, à une opposition basée sur des motifs de politique intérieure. Il est certain cependant que l'accession du Vorarlberg répondrait à un intérêt national de premier ordre. L'Autriche a toujours été pour la Suisse une voisine courtoise et sans ambition; le désir du peuple suisse eût été, que l'Autriche subsistât. Mais dés que les puissances en ont jugé autrement, il nous importe extrêmement de savoir qui la remplacera à nos frontières.

L'Autriche allemande, telle que la prévoit le traité de Saint-Germain, privée du Tirol méridional et de la Moravie du Sud, dépourvue de matières premières, d'agriculture, d'industrie, de débouchés, ne nous semble pas pouvoir conserver longtemps son indépendance. C'est donc l'Allemagne que la Suisse ne tardera pas à avoir comme voisine sur sa frontière orientale, comme sur sa frontière septentrionale; cette éventualité est de nature à nous effrayer. Le Rhin, en effet, au-dessus du lac de Constance, est une très mauvaise position défensive; de plus, les intérêts des deux rives du fleuve sont si étroitement liés, les relations des deux populations sont si intenses, que l'influence allemande se ferait sentir très fortement dans notre pays; enfin, le Vorarlberg est nécessaire à la Suisse au point de vue ferroviaire, pour empêcher que notre territoire ne soit tourné par le grand trafic international et que notre position centrale en Europe ne soit sérieusement amoindrie.

On a été très affecté en Suisse de voir les puissances

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nir pour nul et non avenu le plébiscite du Vorarlberg. y voit la preuve tout d'abord que les principes de libre sposition des peuples n'ont qu'une valeur de propagande, ensuite que les intérêts des petits pays comme la Suisse heurteront à la mauvaise volonté ou à l'indifférence s puissances, même lorsqu'ils ne heurtent aucun intérêt ritable des autres pays.

Dans ces circonstances, et en vue d'un avenir que nous ons tous de la peine à distinguer nettement, un sentient domine en Suisse-c'est que nous ne pouvons plus mpter sur aucun de nos voisins. L'Allemagne est incue; l'Autriche disparaît; l'Italie ne cherche pas à pirer confiance à notre peuple, et nos relations, sans e mauvaises, ont toujours été froides; quant à la ance, nous la voyons faire, depuis un certain temps, une litique renouvelée du second Empire qui nous inspire elques réserves. La politique d'équilibre entre ses isins que la Confédération a faite pendant la plus ande partie du XIXème siècle et qu'elle croyait pouvoir tinuer toujours, est finie. Seule, livrée à nous-mêmes, us sommes obligés de chercher au loin des points ppui nouveaux ou de recourir à d'anciennes amitiés. La Suisse a toujours eu à se louer dans le passé de ngleterre. La raison en est facile à comprendre. Un me amour de la liberté nous lie, et plus encore l'identité raculeuse de nos intérêts. L'Angleterre, comme nous, loute tout ce qui, en Europe, pourrait être de nature roubler la paix; elle soutient tout ce qui assure l'équire. Or, c'est là la définition même des intérêts et des ditions d'existence d'un petit pays placé au centre du ntinent et qui craint à la fois toute hégémonie et toute erre. Au moment où la Société des Nations va se stituer et où, en dépit de ses hésitations, le peuple sse va essayer d'y trouver la sauvegarde de ses intérêts entiels, moraux et matériels, il est naturel qu'il regarde = grandes puissances anglo-saxonnes comme à ses tectrices naturelles et qu'il se souvienne de tous les vices vitaux que l'Angleterre lui a déjà rendus dans passé, qu'il envisage tous ceux qu'elle peut lui rendre

-ore.

WILLIAM MARTIN.

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Art. 14. THE PEACE WITH GERMANY

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THE first diplomatic sign of an inclination towards peace on the part of the Central Powers and their allies was manifested in the notes sent by them to the neutral Governments, for transmission to the Entente Powers on Dec. 12, 1916. Confident in their resources and in their capacity to maintain successfully what they asserted to be a defensive war, they yet expressed their willing ness to enter forthwith into negotiations for peace, That the peace contemplated was one which would have secured for Germany at least the greater part of her existing advantages was evident from the uncom promising speech of the German Chancellor, uttered on the same day. No hint was given respecting the actual intentions of the Central Powers, nor was any prospect of concessions held out. Military condition at the moment were, to all appearance, favourable to Germany, and there was as yet no sign that the United States would intervene. The occasion therefore seeme opportune. The German rulers evidently calculates either that their opponents would grasp at the chance of peace, or that, if they refused, their own peoples woul be strengthened in their resolution to continue the war.

The reply (Dec. 30) was the only one that wa possible in the circumstances. It was an unequivoca refusal, on the ground that 'a mere suggestion, withou a statement of terms, that negotiations should be opened is not an offer of peace'; and that the German note wa 'no more than a calculated attempt to influence th course of the war, and to end it by imposing a Germa peace.' The Allies added that

'No peace is possible so long as they have not secured repara tion for violated rights and liberties, the recognition of th principle of nationality and of the free existence of smal States; so long as they have not brought about a settlemen calculated to end once for all forces which have constituted perpetual menace to the nations, and to afford the only effee tive guarantee for the future security of the world.'

The German rejoinder (Jan. 11, 1917) threw no furthe light on the intentions of Germany, beyond the remar

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at she and her allies considered their aims-' the fence of their liberty and their existence' to have en already attained.

Meanwhile President Wilson had, on Dec. 18, addressed letter to the belligerents, in which he suggested an mediate interchange of views. He took care to guard mself against the assumption that his proposal was ompted by, or in any way associated with, the overres of the Central Powers; and he carried the aloofness the impartial neutral to the length of attributing a rtual identity of aim to both sides in the conflict. It as only natural that this suggestion should be reputed, with some indignation, by the Allies in their ply of Jan. 10; but, in order to remove all doubt as to e meaning of their triple demand for 'restitution, paration, and guarantees,' they amplified their reply the German note by setting forth their concrete jects in considerable detail. The Allied Governments re at the time, and have been since, taken to task for s declaration, on the one hand by some who thought demands excessive and therefore likely to discourage gotiation; on the other, by those who considered such proceeding undiplomatic and likely to prove inconient in the future. But frankness was probably in = case, as usual, wisdom; and it has been justified by sequel. The statement was as follows:

Their objects in the war are well known; they have been mulated on many occasions by the chiefs of their divers ernments. These objects will not be made known in il, with all the equitable compensations and indemnities damages suffered, until the hour of negotiations. But civilised world knows that they include, of necessity and the first line, the restoration of Belgium, Serbia, and tenegro, and the indemnities which are due to them; the cuation of the invaded territories of France, Russia, and nania, with just reparation; the re-organisation of ope, guaranteed by a stable regime and founded not only espect for nationalities and on the right to full security liberty of economic development which all nations, great mall, possess, but also on territorial conventions and rnational regulations suitable to guarantee territorial and time frontiers against unjustified attacks; the restituof provinces or territories wrested in the past from the

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