SUR L'IMAGINATION AUDITIVE DE VIRGILE Thèse présentée à la Faculté des Lettres AVANT-PROPOS profitant des critiques autorisées que j'ai pu recueillir, je crois utile, au moment de livrer ce travail à l'impression, de préciser en un mot ce que j'ai voulu faire. cet ouvrage n'est pas une monographie et la série 'sono' n'y est pas étudiée pour elle-même sans quoi ce serait bien du papier pour un très mince sujet. la série 'sono' n'a été dans mon dessein qu'un échantillon choisi dans une matière suffisamment homogène et j'ai cru qu'une analyse exacte du fragment isolé me permettrait d'évaluer approximativement la teneur du tout. atteindre le fond virgilien, et de ce fond, puisqu'il est vivant, saisir l'organisation intime, tel a été mon but dernier, dans cette organisation profonde j'ai cru entrevoir certaines fonctions considérables que j'ai développées dans l'introduction qu'on va lire. là est à mes yeux l'intérêt sérieux de ces recherches. il est généralement admis que Virgile compose par imitation. on ne peut nier le fait si on l'entend d'une imitation restreinte; mais cette restriction est nécessaire. à côté des emprunts conscients, il existe des réminiscences qui, matériellement identiques aux imitations voulues, ne laissent pas de constituer un phénomène psychique dissemblable et peuvent, à la différence de l'imitation, subsister avec une conception artistique personnelle. mais surtout, à côté des emprunts volontaires et des souvenirs inaperçus, outre l'influence extérieure, à part les sources et les modèles distincts de l'auteur, il y a l'influence de Virgile sur lui-même. c'est à relever cette influence que je me suis attaché. on trouvera donc ici non pas l'antithèse de l'opinion reçue, mais sa contre-partie, et je veux dire par là que je |