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M. Linguet, que le parallele de l'abbé
du R. avec Boulanger? & peut-on fe
plaindre, fi, lorfqu'on débute par des
injures atroces, on reçoit des répli-
ques tant foit
peu violentes?

Extrait du Journ. hift. & litt. du 15 Jan. 1781, p. 108.

R. l'abbé Mann, dans une lettre

M qu'il m'a fait l'honneur de m'é

crire en date du 20 Septembre 1780, affure que plufieurs étymologies dont M. Guérin fait ufage, font forcées. Le favant académicien n'a peut-être pas fait attention que dans cet ouvrage, déjà fi célebre, les étymologies ne font qu'une espece d'acceffoire & un fupplément de preuves furnuméraires. Le fondement de ce grand fyftême, c'est le parallele des faits, ce font les rapports auffi merveilleux qu'incontestables de l'Hiftoire des tems fabuleux avec l'Hiftoire fainte. Si M. Mann fe * Défense donne feulement la peine de lire les de l'Hif 250 rapprochemens dont l'abbé Chatems fabu- pelle vient de donner le catalogue * leux, pag. il verra que les étymologies, ifolées

toire des

44 & fuiv

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& féparées des événemens, font pour très-peu de chofe dans les preuves de cette intéreffante découverte ; il verra en même tems qu'elle est réellement nouvelle & qu'on ne peut la confondre avec ce que les Voffius, les Thomaffin, les Huet &c. ont écrit fur le même fujet; il verra enfin que fi quelques étymologies font forcées, la plupart ne le font pas; que plufieurs font extrêmement naturelles, & que celles qui n'ont pas le même avantage, prennent dans la combinaison des événemens, le degré d'évidence qu'elles n'ont pas par elles-mêmes.

Extrait du Journ. bift. & litt. du 15 Sept. 1785, où l'on rend compte d'un ouvrage intitulé: Tableau hiftorique & philofophique de la Religion, depuis l'origine des tems & des chofes jufqu'à nos jours. Par M. l'abbé Para du Phanjas.

L

E célebre auteur ne montre point un jugement auffi fain lorfqu'il parle avec enthousiasme de l'Hiftoire Univerfelle publiée par des

Anglois. Au moins n'avons-nous pas à beaucoup près l'avantage de nous rencontrer avec lui dans la même maniere de voir. D'un autre côté, nous fommes fort éloignés de juger auffi défavorablement que lui de l'Hiftoire des tems fabuleux. C'eft être peu juste que de vouloir prononcer fur ce grand & profond ouvrage, d'après quelques exemples qu'on détache à volonté pour en montrer le peu de vraisemblance. C'eft au contraire par les grands rapports, par les applications lumineufes & évidentes qu'on doit apprécier ces fortes d'ouvrages d'un travail trifte & pénible, fans doute, pour me fervir de l'expreffion de M. Para, mais qui par-là même méritent des encouragemens plus diftingués. Il eft. bien vrai qu'un tel travail paroît peu important lorfqu'on écrit pour des filles intéreffantes, pour une charmante &fublime Emilie, âgée de 25 ans, & qu'on lui adreffe les plus beaux complimens du monde; mais tous les favans n'écrivent pas pour de fi aimables perfonnes.... Qui reconnoîtra à cette galanterie, ou, fi l'on veut, à cette gauche pédanterie, le grave &

profond

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profond auteur de la Théorie des étres infenfibles?... Qu'il eft difficile d'être conftamment ce que l'on doit être, ce qu'on a été, & ce que, felon l'ọpinion de gens fenfés, l'on promettoit d'être toujours!... Du refte, cette mobilité de fageffe fert à expliquer non-feulement certaines affertions peu exactes par lefquelles l'auteur a cru devoir s'accommoder à quelques idées du fiecle, mais encore un égoïfme d'une force tout-à-fait rare. Nous avons déjà obfervé combien cette foibleffe dérogeoit à la dignité, & à l'eftime d'ailleurs très-méritée du favant auteur; il eft aifé de s'appercevoir que depuis cette époque elle n'eft point allée en diminuant.

Extrait du Journal hift. & litt. du 15 Avril 1786, où l'on rend compte d'un ouvrage intitulé: Le Lévitique expliqué d'après les textes primitifs &c. Par M. l'abbé du Contant de la Molette.

R. l'abbé Guérin du Rocher reçoit ici des leçons égale

ment ameres, quoique toujours affai

C

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fonnées de politeffe. M. l'abbé Contant prétend que faire fervir l'étude des étymologies à débrouiller les contes & les impostures de l'hiftoire profane, à rendre raifon des fables & des extravagances qu'elle renferme, c'est introduire le pyrrhonisme dans l'hiftoire. Oui dans cette partie de l'hiftoire qui eft fans preuve & fans garant, que les gens fenfés ont regardée comme un groupe de fables longtems avant que M. G. du R. ait fongé à écrire fon favant & lumineux ouvrage. Et par-là, il eft devenu un objet de comparaifon avec l'impie & extravagant Boulanger! petit plagiat trop fidélement copié d'après M. l'abbé du Voifin. C'est par la même voie que Boulanger a voulu introduire le pyrrhonifme dans l'Hiftoire facrée. Mais y a-t-il donc quelque rapport entre 'Hiftoire facrée & les puérilités de Manethon & d'Hérodote? Parce qu'il eft permis de rejetter ou d'expliquer des fables, eft-il également raifonnable de flétrir les plus certaines & les plus importantes annales du monde, que le Ciel même a mises entre les mains des hommes?

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