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,, eux des traces effrayantes pendant plufieurs fiecles, ne font pas rapportés par un feul hiftorien profa"ne, pas même par Hérodote qui ,, a écrit l'hiftoire d'Egypte d'après les monumens du pays, encore

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moins par Manethon, prêtre de cet » empire & Scribe des archives facrées » qui n'en difent pas un mot, & qui » cependant devoient contenir des » veftiges des fléaux terribles qu'attira fur Pharaon & fes fujets fon invincible obftination à empêcher les Hébreux de facrifier à leur

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Dieu? Vous vous rappellez bien, » dignes fucceffeurs, héritiers & » ayant-caufe de Porphire, de Celfe ,, & de Julien le philofophe (a), vous » vous rappellez bien que voilà vos » grandes objections contre l'Ancien Teftament. Eh bien! le docte Guérin ayant découvert que l'histoire » d'Egypte, telle que nous l'avons dans Hérodote, dans Manethon & dans Diodore de Sicile, n'étoit

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(a) Voltaire veut qu'on ne nomme pas autrement Julien l'apoftat, à moins qu'on ne veuille le nommer le fecond des hommes, en laiffant la premiere place à Marc Aurele.

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» qu'une copie informe, mais reconnoiffable de nos Livres faints, juf» ques-là qu'on lit dans Hérodote des phrafes entieres du texte facré, & que l'ordre des faits rap» portés par lui eft parallele à celui ,, de la narration de l'Ecriture-Sainte, » a fait part au public du fruit de fon ,, travail, dont le réfultat lui a paru à lui-même fi étonnant, que s'il n'avoit pas été entraîné comme mal» gré lui à fa découverte, il auroit » craint de ne donner qu'une opinion fyftématique.

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M. de V. M. Guérin du Rocher fuppose toujours qu'il y a une confpiration contre l'Eglife.

L'A. En effet, M. Guérin du Rocher a grand tort de le supposer. Il est perfuadé qu'il y a bien plus qu'une conspiration contre l'Eglife. Une conjuration eft toujours une trame ourdie dans le fecret: ici, au contraire, c'est une guerre ouverte, & dont on ne fe cache plus. C'est une chimere que cette idée-là, n'est-ce pas? Les auteurs du Chriftianifme dévoilé & de la Philofophie de l'hiftoire, font des êtres fantastiques, ou des individus ifolés qui ne

tiennent à perfonne : V. prend donc fes lecteurs pour des Hottentots, qui n'ont pas la moindre idée de ce qui fe paffe en Europe depuis plufieurs années.

M. de V. M. Guérin, fimple prêtre, fuppofe que c'est à lui à venger l'Eglife.

L'A. Quoi! vous favez, papa grandhomme, que M. Guérin est prêtre, & vous ne concevez pas de quoi il fe mêle en voulant venger l'Eglife! A qui eft-ce donc de la venger? Aux philofophes? à vous? Vos ennemis difent que vous êtes dévoré depuis longtems d'une fievre maligne appellée zélotypie; eft-ce que vous feriez auffi jaloux des fonctions eccléfiaftiques de M. Guérin? Parce que vous êtes monté dans la chaire de l'église de Ferney, affublé d'un ample vitchoura, pour y prêcher les paroiffiens vos vaffaux (a), voulez-vous donc qu'on tire l'échelle après vous?

(a) Le bruit de cette anecdote a retenti dans toute la France. L'évêque de Geneve, dans le diocefe duquel eft Ferney, écrivit à ce fujet une bonne lettre au prédicateur intrus.

M. de V. Qui attaque de nos jours l'Eglife, & qui fe plaint d'elle?

L'A. Perfonne affurément, pas même l'auteur & les éditeurs de la Bible enfin commentée par les aumoniers Saty- du roi de Pruffe. *

re grof fiere de

Un refte de pudeur trahit ici le criV. contre tique; il a rougi de dire, qui attaque es Livres la Religion? II a mieux aimé dire, publiée en qui attaque l'Eglife? Le nom de Reli

Saints,

1776.

gion eût paru fi fort, qu'on eût ri au nez de ces Meffieurs. Celui d'Eglife dont on ne fe plaint point, & qui fait une allufion maligne à certains abus, a paru plus propre à donner le change. Pitoyable artifice!

M. de V. C'est ainsi que faint Sorlin-des-Marais fe difoit envoyé de Dieu, à la tête d'une armée de trente mille hommes.... Sommes-nous dans le tems que le jéfuite le Tellier remplifoit les prifons du royaume des partifans de la grace efficace?

L'A. Bravo! faint Sorlin-des-Marais, le jéfuite le Tellier, à propos de Ménes & de Séfoftris! Les lettres de cachet & les cent une propofitions, au fujet des pyramides de Memphis & des caracteres hieroglyphiques! En vérité

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Voltaire eft unique dans fon genre pour les rapprochemens.

Nous ne sommes plus, il eft vrai, dans le tems où l'on envoyoit à la Baftille les partifans de la grace efficace; mais nous fommes dans le tems où les philofophes, quand ils ont le pouvoir en main, font coffrer les enne mis de l'œuvre encyclopédique.

M. de V. Sommes-nous dans ce fiecle déplorable où des hommes indignes de leur faint miniftere, vendoient dans des cabarets la rémillion des péchés, & faifoient de l'autel un bureau de banque, où l'on s'égorgeoit d'un bout du monde à l'autre pour des argumens?

L'A. Pefte! quel pathos! quelle vigoureufe fortie contre le clergé! Ici l'imagination de l'auteur (qui eft poëte) s'exalte & s'échauffe.

Il est vrai que nous ne fommes plus dans ce fiecle déplorable où l'on ven doit dans des cabarets la rémiffion des péchés ; mais nous fommes dans le fiecle où une côterie accréditée vend au prix de la plus vile adulation le titre d'académicien.

Nous ne fommes plus dans le fiecle où l'on voit des bureaux d'indul

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