fidération & à l'importance des Livres Saints, même au jugement des favans profanes; & c'eft la raifon qui l'a rendue fi odieufe aux philofophes du jour, mais c'est la raison auffi pour laquelle elle eft précieuse & chere à des lecteurs chrétiens.

Extrait du Journal historique & litté raire du 15 Mars 1777, p. 422. Hiftoire véritable des tems fabuleux; ouvrage qui en dévoilant le vrai que les Hiftoires fabuleufes ont travefti ou altéré, fert à éclaircir les antiquités des peuples, & fur-tout à venger l'Hiftoire fainte.

L'OUVRAGE que tous volumes in'OUVRAGE que nous annonçons ici,

8vo., d'environ 600 pages chacun, le dévoilement complet de l'histoire des Egyptiens. Il embraffe auffi dans fon plan les antiquités fabuleufes, ou trèsfufpectes des autres anciens peuples Chaldéens, Affyriens, Lydiens, &c. les mythologies égyptienne, phénicienne & grecque; les tems connus fous le nom de tems héroïques; les récits altérés des Juifs & des Païens, qui ont rapport au Christianisme naiffant, &c. enfin les origines de plufieurs nations de l'Europe moderne.

Pour ne parler ici que de l'histoire d'Egypte, dévoilée par le texte de la Bible, on verra que ce qui nous refte

de l'ancienne hiftoire de cette nation fi vantée, n'eft réellement autre chose qu'une copie le plus fouvent très-défigurée & très-informe, mais toujours fenfible & reconnoiffable de tous les traits de l'Hiftoire-Sainte relatifs à l'Egypte; & cela dans l'ordre le plus fuivi, & le plus exactement parallele; jufques-là que l'hiftoire de ce peuple, très-abondante en faits depuis l'entrée de Jofeph & de Jacob en Egypte, jufqu'à la fortie des Ifraélites fous la conduite de Moïfe, offre tout-à-coup un vuide de quatre à cinq fiecles, durant le gouvernement des Juges & des deux premiers rois d'Ifraël, parce que dans ce long période, le texte facré ne dit rien de nouveau des Egyptiens; que de-là cette même histoire reprend une fuite marquée, & femble renaître fous le de Salomon & de fes premiers fucceffeurs, par les liaifons que ces princes entretinrent avec les Pharaons; & qu'enfin, après une autre lacune d'environ deux fiecles, encore occafionnée par le filence de l'Ecriture-Sainte fur l'Egypte, elle va fe confondre avec l'histoire même des Juifs, fous

regne

Nabuchodonofor-le-grand, vainqueur des deux peuples.

Outre le jour que ce dévoilement répandra fur des points obfcurs, il en réfultera un autre avantage incomparablement plus précieux ; c'eft qu'il demeurera pour conftant aux yeux de toutes les perfonnes non paffionnées, que l'Hiftoire fainte eft le plus ancien de tous les livres; celui qui a fourni le fond de la plupart des faits prétendus hiftoriques, antérieurs à l'ere des Olympiades, & même le germe des plus fameux ouvrages poétiques de la haute antiquité, & furtout, que les événemens prodigieux racontés dans les Livres Saints, ont. été connus des nations les plus célebres, quoique fouvent altérés par l'ignorance des traducteurs, & par l'imagination des poëtes.

Extrait du Journal hift. & litt. du 15 Octobre 1777.

Lettre à M. de la Harpe, folliculaire des philofophiftes,en réponse à la critique contre l'ouvrage de M. l'abbé Guérin du Rocher, inférée fous le nom de M. de Voltaire, dans le 15me. n°. du Journal de politique & de littérature du 25 Mai 1777.

C&Lede

ETTE petite brochure qui n'eft 'que de 53 pages, fuffit pour apprécier la diatribe que Voltaire a oppofée à l'Histoire des tems fabuleux. Cet excellent ouvrage, fruit d'une érudition immenfe dirigée par les principes les plus fages & les plus fûrs a répandu une alarme générale parmi la troupe philofophique; on a compris que les plus fameufes productions de l'incrédulité étoient renverfées de fond en comble, quant à la partie historique, par les obfervations de l'abbé Guérin. On fe préparoit à ne plus croire ni à la philofophie de l'hif toire, ni aux questions fur l'encyclopé die, ni enfin à tout ce qui tendoit à