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2. Sethon étoit UN

cent

quatre-vingt

cinq mille hommes dans le camp: Sennacherib, voyant tous ces corps morts, se retira.

2. Ezéchias fut LE

ROI EXTRÊME- PLUS PIEUX DES

ROIS DEJUDA. Lechapitre où commence fon hiftoire, porte en titre dans les éditions ordinaires de la Vul

MENT PIEUX. En mémoire du prodige opéré pour récom penfer fa piété, on lui avoit érigé une statue de pierre qui repré-gate, EZECHIAS PIEfentoit ce roi tenant TATE EXIMIUS,

en main un rat, avec

cette infcription: EN

EZECHIAS DISTIN-
GUÉ PAR SA PIÉTÉ.

ME VOYANT, AP- [On trouve le même

PRENEZ A ETRE titre à-peu-près dans

PIEUX.

le texte hébreu, &

c'eft le réfultat de ce que l'Ecriture rapporte d'Ezéchias.

M. l'abbé du Rocher fait remarquer que Horus auteur Egyptien, nous apprend dans fes Hieroglyphes (1. 1. n. 47.) que le rat étoit le fymbole d'un défaftre entier, d'un défaftre fubit. Avec la clef de ce symbole, il eft aifé d'expliquer cette multitude de rats que les Egyptiens prétendoient avoir été envoyés pendant la nuit, pour ronger les armes des troupes de SENNACHERIB. Ce même fymbole nous fait concevoir la

raifon pour laquelle le rat, figne du défaf tre, avoit été mis dans la main de la ftatue de Sethon.

3. Immédiatement 3. Dans le chapiaprès le regne de Se-tre qui fuit l'hiftoire thon, Hérodote parle de la délivrance d'Ed'un grand change. zéchias, l'Ecriture

de mort.

ment arrivé dans le rapporte le miracle cours du foleil, & de la rétrogradation fait à ce fujet men-de l'ombre fur le cation de maladies & dran folaire, que Dieu opéra en faveur d'Ezéchias malade, & auquel Ifaïe avoit annoncé qu'il mourroit. Ainfi dans l'Ecriture, même mention de maladie, de mort, & de changement dans le cours du foleil.

L'auteur de l'Hiftoire véritable pour démontrer que le nom de Sethon eft l'indication même du grand événement du regne d'Ezéchias, délivré de Sennacherib par Te maffacre nocturne de fon armée, obferve que felon Plutarque (de ifid. tom. 11. pag. 367) le nom de Seth étoit un de ceux que les Egyptiens donnoient à Typhon leur mauvais principe, à qui ils attribuoient les grands défaftres. L'Auteur ajoute que ce nom de Seth revient aux mots hébreux Xèt & Xeth, qui fignifient égorger, perdre,

diffiper, ravager. Ainfi le fait de la déconfiture entiere de l'armée des Affyriens eft devenu le nom du prétendu roi Sethon, & a été le germe de fon existence. Voilà toute la généalogie de ce potentat.

Jugez maintenant, Monfieur, fi Hérodote n'a pas emprunté l'histoire de ce monarque apocryphe, de celle d'Ezéchias. Voltaire, dites-vous, explique tout naturellement cette conformité. Ecoutons l'oracle du Porphyre moderne. Hérodote parle d'un Sennacherib qui vint porter la guerre fur les frontieres de l'Egypte, & qui s'en retourna, parce qu'une maladie contagieufe fe mit dans fon armée. IL N'Y A RIEN LA QUE DANS L'ORDRE COMMUN. (a)

D'après le tableau où nous avons rapproché les traits d'Hérodote & de l'Ecriture, on peut fe faire une idée de la mauvaife foi du philofophe de Ferney. Le récit d'Hérodote fe réduit-il à celui fur lequel Voltaire, pour anéantir le miracle, appuie fa réflexion scandaleufe?

S'il eût été moins ulcéré contre nos Livres fains, il auroit avoué, qu'il fembloit qu'Hérodote, pour nous faire deviner plus facilement la fource où il avoit puifé, avoit cru devoir défigner en propres termes Sanacharib, nom évidemment eftropié de Sennacherib, & que les paroles du prophete Ifaïe fur les fleches & les boucliers du roi

(a) Voyez l'ouvrage impie de feu Voltaire, intitulé La Bible enfin expliquée (P. 426. n. 168.)

des Affyriens, ont vifiblement donné lieu au travestiffement de ces carquois, & de ces attaches de boucliers rongés pendant la nuit par les rats. Le trait de la rétrogradation de l'ombre du cadran, qui correfpond au grand changement arrivé dans le cours du foleil, n'étoit-il pas de nature à deffiller les yeux de l'incrédule le plus obstiné ?

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Quant à l'autorité de Pluche, examinons maintenant jufqu'à quel point vous pouvez la faire valoir contre le dévoilement des Rois pafteurs; il eft vrai qu'il contredit fur cet article l'opinion de Manéthon. Citons d'abord le paffage entier de Pluche :,, Manéthon, dit-il, prêtre Egyptien, qui après la perte des mémoires des rois d'Egypte, ,, emportés par Cambyfe à la cour de Perfe, voulut compiler une fuite des dynasties Egyptiennes, confond, & d'autres ont confondu, après lui, les pafteurs fi haïs des Egyptiens, avec les Hébreux qui s'é,,chapperent de la baffe Egypte; mais ils l'ont fait par conjecture & fans l'appui d'anciens monumens juftificatifs. Ils prouvent par-là l'incertitude & le défordre ,, qui regnoient dans leurs hiftoires rapiécées ,, & conjecturales. La haine pour les paf teurs a devancé les Hébreux en Egypte, & de plus les Hébreux n'y ont pas re(Concorde de la géographie des différens âges, p. 296 & 297.)

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N'allez pas cependant vous flatter de trouver des armes contre M. l'abbé du Ro

cher, dans cette décifion du favant Pluche. Lifez ce qui fuit du même extrait, & vous déciderez lequel de vous ou de l'auteur de l'Hiftoire véritable, peut réclamer le fuffrage de Pluche.

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On voit par ce feul trait, continue,, t-il, ce qu'il faut penfer des hiftoires Egyptienne, Grecque & Chinoife. Il s'y montre quelque fouvenir des anciens événemens; mais faute d'écriture, & par l'obfcurité des caracteres fymboliques, dont le fens s'altéra, puis fe perdit, il n'eft demeuré que des oui-dire confus, & les commencemens de leur hiftoire fe font couverts de tenebres, & fur-tout chargés de fables imaginées pour rem,, placer les hiftoires perdues. Au lieu que les récits de l'Ecriture-Sainte font accompagnés de circonftances connues, & de ,, monumens qui en atteftent la vérité jus ,, qu'à nos jours (ibid. p. 297.)

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Réfumons ces extraits de Pluche, & vous n'oferez plus le compter parmi vos partifans. 1. Il attefte l'enlèvement des mémoires des rois d'Egypte emportés par Cambyfe à la cour de Perfe. Ainfi l'opinion de l'auteur de l'Hiftoire véritable fur les extraits de l'Ecriture, compofés pour fuppléer à ces mémoires perdus, acquiert un fondement très-folide. 2. Selon Pluche, Manéthon lui-même, prêtre d'Egypte, a confondu les Rois pafteurs avec les Hébreux; d'autres après lui ont eu la même idée. L'auteur de l'Hiftoire véritable a démontré

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