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22. Le phénix, fui- | vant la fable, embaume fon pere & le porte à fa fépulture.

23. La fépulture du pere du phénix étoit l'autel du foleil.

22. Jofeph furnommé Pfontomphanech, fit auffi embaumer le corps de fon pere, & le conduifit à fa fépulture.

23. Celle où Jofeph conduifit le corps de fon pere Jacob, fut l'aire d'Atad, nom qui a été pris pour Adad, un de ceux qu'on donnoit au fo leil, comme on le trouve dans Macrobe.

Hérodote affure n'avoir vu qu'en PALESTINE des monumens bien certains de Sefoftris. Cet hiftorien, en nous gliffant le mot Palestine, nous a dit à l'oreille le fecret de fon roi Sefoftris, lequel n'étant réellement que Jacob, a dû évidemment. laiffer en Palestine des traces de fon exif

tence.

Ainfi ce Sefoftris (a), fi célebre dans

(a) M. des Vignoles, auteur d'un fyftême de Chronologie fur l'Hiftoire ancienne d'Egypte, imprimé à Berlin en 1738, remarque que quant à Se Joftris, il paroit que les prêtres Egyptiens ont mis fous un feul nom les actions vraies ou fuppofées de plufieurs princes. Tant il est vrai que les faits attribués à Sefoftris font incroyables. Il est bien plus fimple de reconnoître que c'eft un perfonnage de l'Ecriture trayesti.

l'hiftoire, cet illuftre conquérant à qui on avoit fait parcourir l'univers, ce Sefoftris qu'un favant de nos jours a prétendu même avoir conduit à la Chine une colonie ? ce Sefoftris n'eft dans le vrai que Jacob travefti par l'ignorance des copistes Egyptiens. Il n'eft pas même jufqu'au phénix, cet oifeau merveilleux fi vanté dans la fable, & dont l'idée avoit caufé à l'imagination tant de preftiges agréables, qui, graces à la fagacité de M. l'Abbé du Rocher, ne foit auffi dévoilé, & ne redevienne un personnage réel. (a).

D'après ce rapprochement où les traits s'éclairciffant les uns par les autres & fe fortifiant mutuellement, forment un enfemble qui doit fatisfaire pleinement quiconque fait tout ce qu'on peut exiger d'un favant qui entreprend de déchiffrer d'anciennes hiftoires altérées, nous demandons s'il n'est pas prouvé que toute l'hiftoire de Sefoftris eft un plagiat mafqué de celle de Jacob. Leur vie rapprochée depuis leur naiffance jufqu'à leur mort, & même jufqu'à leur fépulture, dans le même ordre & la même fuite, présente une reffemblance de traits fi caractérisée qu'on eft forcé d'avouer que les Egyptiens, en copiant nos Livres faints, ont commis les plus étranges méprifes. Il est donc im

(4) Ceux qui conferveroient quelque doute fur le dévoilement du phénix par les traits de Jofeph, peuvent confulter l'ouvrage même où l'auteur donne les preuves détaillées.

poffible, Monfieur, de ne pas rendre hommage à la découverte de l'auteur de l'Hiftoire véritable.

SECONDE OBJECTION.

2. Le rapprochement le plus féduisant eft celui que l'auteur emprunte de la THBE, ou comme on prononce THEBAH, qui en Hébreu veut dire ARCHE, mot qui a conduit les Egyptiens, felon M. l'Abbé du Rocher, à appliquer à leur ville de The

bes les traits concernant l'arche de Noë. Mais de cette explication ne s'enfuivroit-il pas que l'auteur de l'Hiftoire véritable porte atteinte à l'existence réelle de cette ville fameufe, vérité cependant dont il eft impoffible de douter? Car la fondation de Thebes remonte à la plus haute antiquité.

L'auteur de l'Hiftoire véritable est bien éloigné de révoquer en doute l'existence de la ville de Thebes en Egypte; de fon opinion il faut feulement conclure que ceux qui ont rédigé les extraits de l'Ecriture, auront tranfporté après coup à la ville de THEBES qui exiftoit avant l'époque des extraits, ce que l'Ecriture difoit de l'Arche qui s'appelle THBE en Hébreu. Il y a mille exemples de ces attributions hiftoriques. Nous pouvons citer celui-ci.

Le célebre géographe Samfon fait obferver que les poëtes & la plupart des hiftoriens amateurs des fables, ont voulu faire venir les Veneti d'Italie, (aujourd'hui les

Vénitiens) des HENETI de la Paphlagonie, lefquels felon les uns, amenés en Thrace après la guerre de Troie par Pylémenes leur chef, ou felon d'autres, par Antenor Troyen, furent conduits, difent-ils, dans le golphe Adriatique où ils fonderent les VENETI d'à préfent, origine démentie par Polybe. Un paffage de Strabon rapporté par Samson, démontre que les VENETI de la mer Adriatique (maintenant Venife) ont réellement pour auteurs les Veneti peuple de la Gaule, aujourd'hui VANNES en Bretagne, partie de l'ancienne Armorique (a). Tout ainfi donc que les poëtes & des écrivains fabuleux ont attribué aux VENETI d'Italie des traits de l'histoire des Heneti de la Paphlagonie, fans qu'il en résulte rien contre la réalité de l'exiftence de Venife, de même les attributions fauffes, faites par les Egyptiens à leur ancienne Thebes, & qu'ils emprunterent de l'Ecriture, ne peuvent porter aucune atteinte à l'existence de cette ville.

TROISIEME OBJECTION.

3. M. l'Abbé du Rocher fait des perfonnages Egyptiens avec quelques noms du texte Hébreu, & leur attribue pour actions les mots qui fuivent en leur donnant des fignifications à fa maniere. C'eft

(a) Voyez les remarques fur la carte de l'ancienne Gaule par Samfon, tirées des Commentai res de Céfar,

le finge de la Fontaine qui prit le nom d'un port pour un nom d'homme.

Voyons fi tels font les procédés de M. l'abbé du Rocher, & recourons encore aux rapprochemens des traits dont vous n'avez pas ofé attaquer un feul, ni dans fa fubftance, ni dans fes acceffoires. Je prends ces traits à l'ouverture du Livre.

Hiftoire d'Egypte.

1. Le roi pafteur SALATIS OU SALITÉS avoit grande attention de se rendre au tems de la moiffon pour mesurer le bled.

2. Protée paffoit pour le plus chafte des hommes.

3. Protée étoit doué

Hiftoire Sainte.

1. Jofeph appellé SCHALIT dans l'Ecriture-fainte, mot qui fignifie Princeps, préfidoit à la diftribution dubled qu'on vendoit aux Egyptiens; & Jofeph erat Princeps (Hebraicè SCHALIT) in terrâ Ægypti, atque ad ejus nutum frumenta populis vendebantur.(Genef. 42.

6.)

2. Jofeph, autrement SCHALIT, qui fignifie auffi primus, en grec Protos,) fut diftingué par fa chaf

teté.

3. Jofeph vit en d'une connoiffance fonge le foleil, la particuliere des aftres. I lune & les étoiles qui

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