Page images
PDF
EPUB

دو

[ocr errors]
[ocr errors]

دو

"

دو

[ocr errors]
[ocr errors]

دو

,, je mis au monde un enfant chez elle & dans fa chambre. Trois jours après mes , couches, elle donna le jour également à un enfant. Nous étions ensemble, & dans la maison il n'y avoit personne que , nous deux. L'enfant de cette femme eft mort la nuit. En dormant elle l'a étouffé. "Elle s'eft levée à petit bruit, au milieu ,, de la nuit; elle a enlevé d'auprès de moi mon enfant vivant, pendant que je » dormois, & l'a placé fur fon fein, & elle a fubftitué au mien fon fils qui étoit » mort. M'étant levée le matin pour allaiter mon enfant, je le trouvai mort. En le regardant attentivement au grand jour, > je trouvai que ce n'étoit pas celui dont » j'étois mere. L'autre femme prenant la » parole, répondit, ce que vous dites eft " faux; l'enfant mort eft votre fils, & celui qui vit, eft le mien. Vous men,, tez, lui répliqua la premiere; mon fils ,, eft vivant, & c'est le vôtre qui eft mort. C'étoit de cette maniere qu'elles plaidoient leur caufe en préfence du roi, qui alors parla ainfi. L'enfant qui m'ap" partient, eft vivant, a dit celle-ci, & " votre fils eft celui qui eft mort. Non, a répondu l'autre, votre enfant eft le » mort, & le mien eft celui qui vit. Qu'on " m'apporte une épée, dit le roi; & lorf » qu'on la lui eut apportée, qu'on partage ,, en deux, ajouta-t-il, l'enfant qui eft en vie. Qu'on en donne la moitié à l'une de ces femmes, & à la feconde l'autre

[ocr errors]

وو

دو

[ocr errors]

دو

[ocr errors]

دو

رو

دو

moitié. Cet ordre fit frémir les entrailles maternelles de celle à qui l'enfant

"> vivant appartenoit. Ah! feigneur, s'é

[ocr errors]
[ocr errors]

cria-t-elle, arrêtez, je vous en con» jure. Ne tuez pas ce pauvre enfant „ donnez-le plutôt tout vivant à cette fem,,me. Je n'en veux pas, difoit celle-ci : " qu'il ne foit ni à moi ni à vous; mais " plutôt qu'on le partage. Qu'on ne tue » pas l'enfant, répondit le roi! qu'on le donne à la premiere; car elle eft vraiment fa mere. (a)

[ocr errors]
[ocr errors]

En effet, le cri qu'elle avoit jetté étoit le cri de la nature, qui décéloit la véritable mere, & trahiffoit le monftre qui en ufurpoit le titre. Cet arrêt, monument immortel de la fageffe furnaturelle de Salomon, fut admiré de tout Ifraël, & l'univers y applaudit encore aujourd'hui.

Vous ne l'auriez pas imaginé, Monfieur, que l'altération de cette hiftoire eût donné l'idée du conte des deux enfans, rapporté par Hérodote; rien cependant de plus vrai. Vous allez en juger par le parallele des traits refpectifs.

Hiftoire d'Egypte. Hiftoire-Sainte. 1. Suivant cet hif torien, deux enfans furent élevés dans une maison folitaire.

1. Deux femmes difent à Salomon, qu'elles ont mis au monde chacune un

enfant,

(a) 111. Reg. III,

2. Les deux enfans furent allaités par deux femmes, felon une des verfions que cite Hérodote.

3. Le roi fit couper la langue aux deux femmes.

4. Le premier mot, dit Hérodote, que ces enfans prononcerent, fut le mot Bek ou Bekkos.

[blocks in formation]

2. La querelle est entre deux femmes. L'une dit qu'elle s'étoit levée de grand matin, pour donner du lait à fon enfant. 3. Salomon donna ordre de couper en deux (en hébreu lxnim) l'enfant vivant. Or lxnim fignifie auffi langues: c'est ce qui a fait imaginer la langue coupée aux deux femmes.

4. Dans ce que difent ces femmes dans leur contestation fur l'enfant vivant, les mots hébreux BEICHI, BEICHE " BNCH, qui fignifient DANS MON SEIN, DANS VOTRE SEIN, VOTRE SEIN, VOTRE FILS, MON FILS, font répétés très fouvent. Ici la trace du Bekkos eft bien fenfible.

F

5. Cet effai fur les 5. L'Ecriture dit deux enfans eut pour que par ce jugement objet de connoître on reconnut que la quelle étoit la pre-fageffe pour juger miere langue du mon-étoit dans le cœur de de, c'est-à-dire, l'antériorité de la langue.

6. Hérodote attribue à un roi appellé Pfammuthis ou Pfammitique, cette épreuve faite fur les deux enfans, pour connoître la langue la plus ancienne.

Salomon, en hébreu Bqrbn mxpbt. Dans ces mots on peut trouver, primigenius fermo, la premiere langue, l'antériorité de la langue.

6. Salomon feignit d'ordonner qu'on partageât l'enfant vivant entre les deux meres. Son jugement fut donc le partage, la divifion des meres, en hébreu. PS AMUTH: ces mots ont engendré le roi Pfammuthis ou Pfammitique, auquel Hérodote a eu foin de donner une terminaison grecque.

Pour faifir encore mieux l'origine de ce Pfammitique, rappellez-vous, Monfieur, la propofition générale de M. l'abbé du Rocher, qui eft que les Egyptiens ont extrait toute leur hiftoire de l'Ecriture. Or vous le favez, l'heureux Salomon ceffa de

l'être, quand il eut abandonné fon Dieu. Avec fes vertus s'éclipferent fon bonheur & fa grandeur. Pour fe venger de fes égaremens, Dieu le punit dans la perfonne de fon fils & de fon fucceffeur. Il lui enleva plus de la moitié de fon royaume. Après Salomon, arriva donc le fchifme des tribus fous Roboam. Les Egyptiens, comme vous le voyez, ont fait main-baffe fur l'histoire de Salomon; ainfi, après en avoir fait l'extrait, ils ont dû copier de fuite la division 、 des tribus, qui eut lieu fous le regne de fon fucceffeur. C'est à quoi n'ont pas manqué les rédacteurs. Auffi après Anyfis & Sabacos, on trouve Pfammuthis, ou Pfammitique. Ici on a la preuve oculaire du traveftiffement du fchifme ou de la divifion des tribus; en effet le Pfammuthis d'Hérodote n'eft pas même une traduction faite par les copistes, c'eft le mot hébreu dans fa fubftance. Ps, pars defecta, divifio, AMUTH, tribuum. De PS rapprochez AMUTH, & le PSAMMUTHIS, divifion, fchifme des tribus dont ils ont fabriqué le Pfammitique, qui fuit Sabacos, dans l'hiftoire d'E gypte, vous paroîtra un plagiat qui n'eft pas mafqué bien finement. C'eft ainfi que Pfammitique, qui ici a été fabriqué fur la divifion des tribus, a paru plus haut fous le même nom, comme ayant fait la divifion ou le partage des meres; parce qu'Amuth veut dire également tribus & meres.

Je m'attends, Monfieur, que tout en admirant le mémorable jugement rendu en

« PreviousContinue »