Revue contemporaine

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Bureaux de la Revue contemporaine., 1855 - Arts

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Popular passages

Page 484 - Aux mines de sel de Salzbourg ' , on jette , dans les profondeurs abandonnées de la mine , un rameau d'arbre effeuillé par l'hiver ; deux ou trois mois après , on le retire couvert de cristallisations brillantes : les plus petites branches , celles qui ne sont pas plus grosses que la patte d'une mésange , sont garnies d'une infinité de diamants , mobiles et éblouissants; on ne peut plus reconnaître le rameau primitif. Ce que j'appelle cristallisation, c'est l'opération de l'esprit , qui tire...
Page 482 - Albéric rencontre dans une loge une femme plus belle que sa maîtresse : je supplie qu'on me permette une évaluation mathématique, c'est-à-dire dont les traits promettent trois unités de bonheur au lieu de deux (je suppose que la beauté parfaite donne une quantité de bonheur exprimée par le nombre quatre). Est-il étonnant qu'il leur préfère les traits de sa maîtresse, qui lui promettent cent unités de bonheur 9°?
Page 472 - Je me suis aussi colleté avec le néant ; c'est le passage qui est désagréable, et cette horreur provient de toutes les niaiseries qu'on nous a mises dans la tête à trois ans...
Page 395 - Qu'Enée et ses vaisseaux, par le vent écartés, Soient aux bords africains d'un orage emportés, Ce n'est qu'une aventure ordinaire et commune, Qu'un coup peu surprenant des traits de la fortune. Mais que Junon, constante en son aversion...
Page 137 - Les montagnes sont toutes divines ; elles portent l'empreinte de la main qui les a pétries. Mais que dire de la mer, ou plutôt que n'en faut-il pas dire ? La grandeur infinie de la mer ravit dès le premier aspect; mais il faut la contempler longtemps pour apprendre qu'elle a aussi cette autre partie de la beauté qu'on appelle la grâce. Homère le savait bien, et c'est pourquoi s'il donnait à l'Océan des dieux terribles et des monstres, il le peuplait en même temps de nymphes et de sirènes...
Page 470 - Il était très gai dans le monde, fou quelquefois, négligeant trop les convenances et les susceptibilités. Souvent il était de mauvais ton, mais toujours spirituel et original. Bien qu'il n'eût de ménagements pour personne, il était facilement blessé par des mots échappés sans malice. « Je suis un jeune chien qui joue, me disait-il, et on me mord.
Page 137 - Le flot montait contre l'écueil et jetait sa blanche écume où la lumière décomposée prenait toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Les gerbes capricieuses jaillissaient avec toute l'élégance de ces eaux que l'art fait jouer dans les jardins des rois. Mais ici, dans le domaine de Dieu, les jeux sont éternels. Chaque jour ils recommencent et varient chaque jour, selon la force des vents et la hauteur des marées. Ces...
Page 483 - Aimer, c'est avoir du plaisir à voir, toucher, sentir par tous les sens, et d'aussi près que possible, un objet aimable et qui nous aime.
Page 137 - Homère le savait bien, et c'est pourquoi, s'il donnait à l'Océan des dieux terribles et des monstres, il le peuplait en même temps de nymphes et de sirènes enchanteresses. J'ai vu le jour s'éteindre au fond du golfe de Gascogne, derrière les monts Cantabres, dont les lignes hardies se découpaient nettement sous un ciel très pur. Ces montagnes plongeaient leur pied dans une brume lumineuse et dorée qui flottait au-dessus des eaux. Les lames se succédaient azurées...
Page 469 - Il était difficile de savoir ce qu'il pensait de Napoléon. Presque toujours il était de l'opinion contraire à celle qu'on mettait en avant. Tantôt il en parlait comme d'un parvenu ébloui par les oripeaux; manquant sans cesse aux règles de la LO-GIQUE. D'autres fois, c'était une admiration presque idolâtre. Tour à tour il était frondeur comme Courier, et servile comme Las Cases.

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