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Empfangt mich, heilige schatten! ihr hohen, belaub

ten Gewoelbe

Der ernsten Betrachtung geweith; empfangt mich,

und haucht mir

ein Lied ein

Zum Ruhm der verjüngten Natur, und ihr, o lachende Wiesen,

Woll Tabyrinthischer Bache! bethaute, blumigte

Thæler!

Mit eurem wohl geruch will ich zufriedenheit athmen. Euch will ich

Besteigen, ihr duftigen hügel! und will in goldene

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Die Freude singen, die rund um mich her, aus der glücklichen Flur lacht.

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U

Aurora soll meinen Gesang, es soll ihn Hesperus

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« Recevez-moi, ombrages sacrés! Voûtes élevées » et touffues, asyle des graves méditations, recevez>> moi; inspirez-moi des accords nouveaux à la gloire >> de la Nature rajeunie! Et vous riantes prairies »entrecoupées de labyrinthes, de ruisseaux! Val»lons couverts de rosée et de fleurs! Je veux res» pirer le bonheur avec vos doux parfums. Collines >> charmantes! je veux errer sur vos sommets embaumés, et chanter sur des cordes d'or la joie,

>> qui du sein de ces pâturages fortunés, sourit de >> toutes parts autour de moi. Ma voix retentira » dès l'aurore, et le brillant Hespérus entendra en» core mes chants. >>

Les vers de M. de Kleist sont en général pleins de douceur et d'harmonie ; cependant l'innovation dont il avoit donné l'exemple n'a point êté adoptée par d'autres écrivains, et l'hexamêtre de M. Klopstock est resté en possession de servir de modèle. Le jugement souverain de l'oreille paroît avoir décidé que la substitution des syllabes bréves des trochées aux syllabes longues correspondantes des spondées latins êtoit suffisamment compensée par la lenteur que donne nécessairement à la prononciation allemande les diphtongues et les consonnes redoublées qui se trouvent même dans les syllabes bréves et la pesanteur avec laquelle les Allemands sont forcés en conséquence d'appuyer sur les longues pour rendre sensible l'inégalité de durée sans laquelle il n'y a ni prosodie, ni mètre.

La quantité des syllabes allemandes êtant rarement indépendante des syllabes qui précèdent et qui suivent, deviendroit quelquefois équivoque si dans la prononciation l'on séparoit trop les syllabes qui influent ainsi l'une sur l'autre. Par cette raison il est rare qu'on puisse, sans déna

turer le mètre, s'arrêter dans la prononciation au milieu du pied et y placer un repos; on sait que c'est l'usage des poëtes latins. Leurs vers sont presque toujours coupés, ou par un repos au milieu du troisième pied comme dans ces vers:

Fortunate senex hic inter flumina nota.

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frigus captabis opacum.

ou par deux repos placés, l'un au milieu du second pied, et l'autre au milieu du quatrième, comme dans ces vers:

Insere nunc-Meliboe pyros-pone ordine vites. ..... Alternis-Dicetis, amant - alterna Camoenæ.... Malo me-Galatea petit - lasciva puella.....

On donne indifféremment le nom de césure à ce repos ou à la syllabe sur laquelle s'arrête la prononciation. Virgile s'est exactement assujetti à couper ainsi ses vers par des césures, et ses successeurs se sont fait une loi de son exemple. On ne peut disconvenir que cet usage ne donne beaucoup de grâce aux vers latins ; mais les poëtes allemands n'ont pu l'adopter. On ne trouve que rarement leurs vers coupés en deux hémistiches par la césure, et peut-être y auroit-il beaucoup de cas où cette césure nuiroit à l'harmonie, soit en rendant plus sensible l'inconvénient des trochées, soit en présentant à l'oreille, au commencement du

second

second hémistiche, une bréve isolée qui n'auroit aucune proportion avec le pied suivant. Les Allemands en conséquence n'ont point cherché à imiter Virgile dans la coupe de ses vers. Aussi pour faire sentir la marche de leurs hexamètres faut-il les prononcer tout autrement que les siens: le mouvement de ceux du poëte latin est tellement marqué, tellement invariable que la cadence se fait sentir dans chaque partie du vers prise séparément. On peut les débiter en coupant à son gré la mesure du vers, et plaçant des repos suivant que le sens ou l'oreille paroissent l'exiger. On ne débite point ainsi les hexamètres allemands; on n'en rompt point la mesure, et l'on est presque toujours obligé de les scander, c'est-à-dire de les prononcer de suite, en faisant sentir chaque pied. Ces vers sont sans doute là privés d'un grand avantage qu'ils doivent envier à la poësie latine. Cependant cet avantage n'est point du tout essentiel au vers hexamètre. Homère ne s'êtoit point imposé la loi que Virgile a suivie sur la position des césures ; et il y a un grand nombre de ses vers qu'on est obligé de prononcer de suite et de scander à la manière allemande.

par

En voici, je crois, assez pour donner une idée nette des deux sortes de versifications em

Tome IX.

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ployées par les poëtes allemands. Quoique j'aie donné à leur versification rimée le nom d'ancienne et à la mesurée celui de nouvelle, je n'ai pas prétendu sous-entendre que leurs auteurs aient généralement abandonné la rime pour la versification mesurée. L'une et l'autre sorte de vers sont à peu près également en usage. Quelques poëtes se sont attachés exclusivement à l'une des deux; d'autres se sont exercés dans les deux genres. Tels sont M. de Kleist et M. Zacharie qui vient de nous donner en vers hexamètres une traduction du Paradis perdu de Milton, dans laquelle le sens est rendu avec la plus grande précision et la plus grande fidélité, et dont l'harmonie est plustôt supérieure qu'inférieure à celle de l'original. Il faut convenir que la versification mesurée fait de jour en jour des prosélytes. Mais il y a trop de bons ouvrages rimés, et par de trop grands hommes, pour que l'usage de la rime puisse jamais être totalement abandonné; n'euton dans ce genre que les seules poësies de M. de Haller, elles suffiroient pour en conserver le goût de même que les ouvrages de M. Gessner : suffiront pour éterniser le genre de la prose mesurée dont il me reste à développer la nature.

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