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TRADUITE

PAR JACQUES DELILLE.

TOME TROISIÈME.

A PARIS,

CHEZ GIGUET ET MICHAUD, IMPRIMEURS-LIBRAIRES,

RUE DES BONS-ENFANS, N°. 6.

1804. —(AN XII.)

ARGUMENT.

ÉNÉE

NÉE aborde à Cumes, ville et port de la Campanie; et, suivant les conseils de son père, il va d'abord consulter la sibylle Déiphobe qui lui prédit tout ce qui doit lui arriver en Italie, avant qu'il y puisse fonder une ville et établir sa colonie. Après avoir célébré la cérémonie des obsèques de Misène son trompette, et lui avoir fait élever un tombeau sur le promontoire qui porte encore son nom, il va chercher, suivant l'ordre de la sibylle, dans une vaste forêt le rameau d'or, sans lequel il lui eût été impossible de pénétrer aux enfers. Ayant enfin trouvé le précieux rameau, il le porte à la sibylle qui le fait descendre avec elle aux enfers par l'embouchure du lac d'Averne. Il rencontre d'abord tous les monstres qui étoient à l'entrée de cet affreux séjour; il arrive ensuite sur les bords du Styx, où parmi les ombres qui se présentent en foule sur le rivage, et qui supplient Caron de les recevoir dans sa barque, il reconnoît Oronte et son pilote Palinure. Le héros, toujours accompagné de la sibylle, est reçu dans la barque, à la faveur du rameau d'or. Il traverse le fleuve ; et le chien Cerbère ayant été endormi par un gâteau soporifique que la sibylle lui jette, ils parcourent ensemble les différens lieux qui partagent l'em

pire des ombres. D'un côté sont les enfans morts au berceau, de l'autre ceux qu'on a fait mourir injustement pour des crimes qui leur ont été faussement imputés; ici sont ceux qui se sont eux-mêmes donné la mort, et qui se repentent de leur aveugle fureur; là sont les amans malheureux qui se promènent tristement. Énée rencontre en cet endroit des enfers l'infortunée Didon; il l'aborde et lui parle, pour essayer de justifier son départ de Carthage: elle dédaigne de l'écouter, et se retire sans lui répondre. Il passe dans le séjour de ceux qui ont acquis de la gloire par les armes ; il reconnoît parmi eux Déiphobe, fils de Priam, le troisième mari d'Hélène, qui lui apprend les funestes circonstances de sa mort. Il marche ensuite vers le Tartare, séjour des ombres criminelles ; la sibylle lui nomme les plus célèbres, et lui peint les divers tourmens qu'elles endurent. Arrivé enfin au palais du roi des enfers, il suspend le rameau d'or à la porte de la demeure de Proserpine; de là ils passent l'un et l'autre aux Champs-Élysées, lieux agréables, habités par les ames heureuses de ceux qui ont bien vécu sur la terre. Musée leur sert de guide pour les conduire dans un vallon où Anchise se promenoit. Anchise reconnoît son fils et lui parle; il lui explique les principes les plus sublimes de la philosophie, et lui développe les mystères de la physique générale, conformément à la doctrine de Platon et à celle de Pythagore, touchant la transmigration des ames; ce qui lui donne lieu de l'entretenir au sujet de sa glorieuse postérité.

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