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Enfin, la Société propose pour sujet d'un prix à décerner dans sa méme séance publique de 1817, l'Eloge de M. de Juigné, évêque de Châlons, archevêque de Paris, et l'un des fondateurs de l'ancienne Académie de Châlons. Ce prix sera d'une médaille d'or de la valeur de deux cents francs.*

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Les mémoires, discours, et pièces justificatives seront adressés (franc de port) au Secrétaire de la Société, à Châlons-sur-Marne, avant le 15 juillet 1817, terme de rigueur. Les mémoires ou discours porteront en tête une épigraphe ou sentence qui sera répétée à la suscription du billet cacheté, Contenant le nom et l'adresse de l'auteur.

NOTICE

SUR FEU M. JOSEPH-SIMON TISSET,

Membre du Conseil municipal de Chalons, du Bureau des Incendiés du département de la Marne, de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts du même département, et Correspondant de la Société de Pharmacie de Lyon,

LUB

par

M.' GOBET, vice-secrétaire.

MESSIEURS,

M. TISSET, dont la perte récente nous affligera long-tems, était né, en 1761, à Montierender, où son père exerçait la chirurgie avec distinction.

Le frère aîné du jeune Tisset fut réservé pour succéder à son père, et notre Collégue désigné pour embrasser l'état ecclésiastique. Il fit son cours d'études au Collège de Châlons. Ainsi, Messieurs, il y a plus de quarante ans qu'il commença à devenir votre concitoyen.

La mort de son frère aîné l'empêcha d'entrer dans la carrière ecclésiastique.

pour

Autant par goût que par déférence son père qui désirait un de ses fils pour successeur, il se livra à l'étude de la chirurgie.

La mort du père, arrivée avant que l'état du fils fut entièrement décidé, vint encore changer la direction nouvelle qu'on avait fait suivre à ce dernier.

Il abandonna la chirurgie, pour se livrer à l'étude de la pharmacie, vers laquelle l'entraînait un goût de prédilection, joint à une parfaite aptitude.

Pendant trois années, il fit à Metz un cours de pharmacie. Ensuite, et pendant huit années entières, il perfectionna ses connaissances à Paris, chez M. Cadet-Derosne. Il devint un des sujets les plus distingués de cette pharmacie, dont les laboratoires passent en ce genre, et depuis plusieurs générations, pour les premiers de la Capitale.

Enfin, par le conseil de M. Cadet qui portait un grand intérêt à cet excellent élève, il suivit pendant un an les cours de l'école de médecine de Paris.

Après une éducation aussi complète, M. Tis

set pouvait sans présomption former un établissement. On aime presque toujours à revenir aux lieux où l'on passa les jours de son adolescence. On aime à se faire des concitoyens de ses amis de Collége. Aussi le choix, bien plus que le hasard, ramena M. Tisset parmi nous. Il se fixa irrévocablement à Châlons, et succéda en 1790 à M. Farochon.

On ne tarda pas à reconnaître dans M. Tisset un homme qui avait étudié, avec autant d'application que de succès, toutes les parties de l'art aussi délicat que compliqué qu'il venait exercer au milieu de nous. Bientôt il fut reconnu pour un des pharmaciens les plus éclairés que depuis long-tems notre ville ait eu l'avantage de posséder.

Dès la création de notre Société (en 1797), il eut, jeune encore, l'honneur d'être choisi pour en faire partie.

Pendant dix-huit années, il s'y est signalé d'une manière remarquable.

Analyses chimiques, botanique, agriculture-expérimentale, observations météorologiques; voilà les objets aussi divers qu'importans auxquels il ne cessa, et presque toujours dans l'intérêt des travaux de notre So

ciété, d'appliquer avec une ardeur qui ne se ralentit jamais, toutes les connaissances qu'un jugement sain, une sagacité rare et des études continuelles lui avaient fait acquérir.

Pendant l'été de 1805, sur l'invitation du Jury-Médical du département de la Marne M. Tisset fit, conjointement avec M. Legrand aussi membre de notre Société, l'analyse des eaux minérales de Sermaize. Elles jouissent depuis long-tems d'une certaine réputation, mais elles n'avaient point jusqu'alors été soumises à un examen scrupuleux et approfondi.

Cette analyse faite sur les lieux mêmes, et dont les opérations furent longues et compliquées, est un vrai modèle d'exactitude, de clarté, de méthode et de précision.

Aussi le Jury-Médical ne se borna point à la revêtir de son approbation; il en fut si satisfait, il la jugea tellement utile, qu'il la fìt répandre dans le public par la voie de l'impression.

En conclusions générales, il résulte de ce travail lumineux que les eaux minérales de Sermaize renferment une assez grande quantité de substances salino-terreuses pour mé

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