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le territoire de ce département; éclairez les habitans de vos conseils; surtout, instruisezles par vos exemples. L'exemple est une leçon puissante qui parle à tous les yeux, à tous les esprits; un champ devenu fertile par les soins d'un homme industrieux fixe l'attention, éveille l'intérêt de tous ses voisins, et, malgré l'empire de l'habitude, on refuse rarement d'imiter le cultivateur qui peut prouver, par d'abondantes récoltes, la supériorité de ses principes sur les pratiques ordi

naires.

En appelant l'intérêt, en excitant l'émulation générale sur tous les objets de commerce et d'agriculture, vous remplissez, Messieurs, le but principal et le plus utile de votre institution.

La France avec son Roi peut tout espérer; LOUIS XVIII voit dans tous les Français, ses enfans, auxquels il accorde une égale protection. Ce prince, doué des qualités les plus éminentes et de toutes les vertus, prépare à ses peuples un heureux avenir. Unissonsnous donc aux généreuses et bienfaisantes intions du Monarque. Périssent à jamais toutes

les passions haineuses et les germes de discorde! Que les Français ne forment plus qu'une même famille! Le doux spectacle de leur union sera pour leur auguste Souverain le tribut le plus précieux que son cœur paternel puisse recevoir de ses sujets,

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l'époque où, réunis en séance publique, vous avez célébré le retour de LouIS LE DÉSIRÉ, où offrant à vos concitoyens le tribut annuel de vos travaux, vous avez décerné une palme honorable au vainqueur du concours, qui, dans des pages éloquentes, avait le plus digne

ment retracé les vertus d'un de nos Rois bien

aimés, HENRI IV. Occupée l'année dernière par des troupes étrangères, cette enceinte ne put vous recueillir: comment d'ailleurs faire entendre sa voix au milieu du tumulte des armes ! Le culte des Muses exige le calme et les loisirs de la paix. ›

< Un Monarque chéri, le père de son peuple, a paru. Rendu une seconde fois à nos vœux et à notre amour, il a fermé le temple de Janus, ouvert celui des Muses. Par lui réunis aujourd'hui, notre premier devoir, le besoin le plus impérieux de nos cœurs est de déposer ici notre tribut de respect et d'amour pour son auguste personne. Et quel Français pourrait n'être pas pénétré de reconnaissance pour un Monarque aussi bienfaisant qu'éclairé, qui vient rendre à notre belle France ses jours heureux, protéger l'agriculture, le commerce, les sciences, les lettres et les arts, et qui a voulu que le témoignage durable, le garant infaillible de son amour et de sa sollicitude pour tous ses sujets, fût déposé dans une charte immortelle, fruit de ses vastes lumières et de sa sagesse profonde.

<Lorsqu'après avoir traversé le cours d'une révolution féconde en orages, nous sommes

enfin arrivés au port, un sentiment naturel nous entraîne et nous fait porter nos regards en arrière. On interroge les Sociétés savantes sur leur existence, sur leurs travaux. Instituée par l'un de nos Rois, l'Académie de Châlons était disparue sous la faulx des niveleurs, avec une foule d'institutions utiles. Ce fut en l'an vi (1797), qu'un Gouvernement éphémère, mais déjà rendu à des vues plus saines et plus justes, voulant rallumer le flambeau des sciences prêt à s'éteindre " réunit en société la plupart des hommes que la tempête avait dispersés. Alors fut formée dans ce département la Société d'agriculture. Cultivant le domaine des sciences, des lettres et des arts, les hommes qui la composèrent durent cependant s'occuper spécialement de la science agronomique. Nous verrons bientôt, Messieurs, par le tableau des progrès de l'agriculture dans ce département, jusqu'au moment où deux invasions de nombreuses armées étrangères ont pesé sur son sol, comme vous avez rempli le but de votre institution. >>

Quoique à différentes époques de la monarchie l'agriculture ait été souvent négli

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