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que la munificence du Monarque envers les habitations divines, le fait aimer de son peuple comme un bien public et nous le savons, Louis XVIII a placé sa gloire dans notre bonheur, et son bonheur dans notre amour.

Terminons, Messieurs, ce discours par cette acclamation si française:

Qu'ils vivent les augustes protecteurs de l'Architecture sacrée !

VIVE LE ROI! VIVENT NOS BOURBONS!

COMPTE RENDU

DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ

pendant l'année 1824,

Lav M. P.-F. PRIN, Docteur en médecine, Secrétaire.

MESSIEURS,

CETTE Société se félicite toujours de l'obligation qu'elle s'est imposée de présenter annuellement à ses concitoyens, un Rapport sommaire sur ses travaux et sur les résultats qu'ils peuvent avoir pour la prospérité et l'utilité de ce département.

Cette fois encore, le Compte public que nous ren¬ dons est moins une suite d'instructi ns que des invitations adressées aux amis de leur pays, au nom de l'Agriculture et du Commerce, pour les engager à déposer, dans le sein de cette Société, les essais et les expériences qu'ils auraient tentés, les faits qu'ils auraient observés, les vues qui auraient pu attirer ou fixer leur attention, afin de nous mettre à même de donner toute la Publicité et tous les Encouragemens qui sont en notre pouvoir à celles de leurs Recherches applicables à ce département.

Si cette Société a bien jugé de l'état actuel de l'agriculture en France, de l'avancement de ses théories, de la perfection de ses méthodes, de l'élan qui anime

tous les propriétaires, elle ne devra plus maintenant s'occuper que d'appliquer à ce département, les Machines et les Instrumens aratoires, à l'aide desquels on peut faire mieux et à moins de frais.

C'est aujourd'hui, au moins nous le croyons, le seul moyen d'arriver à des résultats qui pourraient relever notre agriculture, si florissante d'ailleurs, de l'état de gêne momentané où elle se trouve.

En effet, chaque jour les ouvriers deviennent plus rares, et chaque jour le prix de la main-d'œuvre devient plus considérable. Quelques-uns pensent que des habitudes créées par l'aisance, introduites jusque dans nos campagnes, jointes au désir bien naturel sans doute de se livrer à d'autres professions plus douces, mais non moins utiles à la société, peuvent rendre raison de ce manque de bras pour l'agriculture; ceux-là aussi qui devaient cultiver la terre, semblent préférer les occupations des ateliers aux travaux champêtres, toujours plus rudes et plus fatigans, depuis surtout que l'usage des machines est devenu plus général dans nos manufactures. Ne croyez pas, Messieurs, , que nous' voulions ici nous élever contre l'emploi des machines pour remplacer le travail des hommes nous regardons au contraire cette introduction, dans notre industrie, comme une des plus belles conquêtes de l'esprit humain, et comme la véritable et unique cause de la prospérité de nos manufactures, et du bon marché de leurs produits. Nous pensons aussi que la balance des consommations et des produits, dans un pays comme la France essentiellement agricole, nous préservera de cet encombrement dont l'industrie anglaise a plus d'une fois ressenti les funestes effets. On peut donc raisonnablement espérer que cet état pénible de l'agriculture ne tardera pas à cesser, si les Gouvernemens mettent un terme au dangereux système des

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prohibitions dont quelques-uns ont donné l'exemple, et si nos agriculteurs se hâtent d'introduire, dans leurs exploitations, ces Machines qu'on a si ingénieusement nommées des pouvoirs scientifiques.

C'était donc un devoir pour vous, Messieurs et Collègues, que d'appeler l'attention de vos concitoyens sur une de ces utiles inventions, la Machine à battre le blé. Après avoir trouvé dans votre sein, des membres qui n'ont point hésité à donner un exemple aussi utile et aussi généreux, vous vous êtes empressés, forts des leçons de l'observation et de l'expérience, de rendre publics les ayantages de cette machine, qui sont tellement reconnus, tellement avoués, que nous croyions presque pouvoir nous dispenser de répéter ici qu'il y a économie de bras et de temps, et que le produit des céréales obtenues par cette machine, est évalué par quelques-uns à près d'un vingtième plus considérable que quand on bat les grains avec le fleau. Cette augmentation est dejà un moyen de compenser les pertes que fait essuyer le bas prix de tous les produits agricoles. La modicité du prix de ces machines, la facilité de leur mécanisme, l'emploi qu'on en a fait, tout se réunit pour vous faire croire que nos agriculteurs adopteront avec empressement une invention dont l'utilite est justifiée par l'expérience, et qui, avec le temps, peut recevoir encore quelques améliorations.

Notre collègue, M. ROUSSEAU, frappé des avantages nombreux que notre agriculture trouverait dans l'emploi des instrumens aratoires qui économiseraient et le temps et la main-d'œuvre, vient d'adopter la charrue sans avant-train, destinée à opérer le défrichement des luzernes et autres prairies artificielles.

Bien convaincu aussi que, pour obtenir de bonnes récoltes, il ne suffit pas seulement d'amender le sol

par des engrais, de l'ameublir par des labours, mais encore qu'il faut le purger des herbes parasites qui y végétent et y dévorent une nourriture qui n'y avait pas été déposée pour elles; notre Collègue a introduit chez lui l'extirpateur à cinq socs. Avec ce nouvel instrument, attelé de trois à quatre chevaux qu'un seul homme peut conduire, on fait autant d'ouvrage que quatre à cinq charrues. Déjà M. ROUSSEAU en a fait usage, et il partage l'opinion qu'on s'en est formée, que, après la charrue, c'est, sans contredit, l'instrument le plus important pour la préparation des

terres.

Vous pensez, avec notre Collègue, que si l'emploi de l'extirpateur s'établit dans notre contrée, nos terres, de médiocre qualité, qui ne produisaient que peu, donneront des récoltes plus sûres et plus abondantes, puisqu'elles pourront être parfaitement nettoyées des mauvaises herbes avant d'être ensemencées.

Les renseignemens qui vous sont parvenus sur la culture de l'avoine rouge de Géorgie, principalement dans l'arrondissement de Châlons, vous font espérer que notre agriculture trouvera dans cette introduction un produit plus abondant que celui de l'avoine ordinaire, sans être inférieur en qualité.

Dans le compte rendu de vos travaux pour l'année 1818, vous aviez fait connaître à nos agriculteurs, qu'une variété de froment, connu sous le nom de blé-lamas, pourrait réussir dans nos terrains légers et remplacer le seigle avec avantage. M. Barrois, à Bouët, qui depuis trois ans s'est occupé d'expériences comparatives, vous a informé des succès qu'il a obtenus. Vous aimez à croire que l'exemple de ce zélé correspondant ne sera point perdu, qu'il exercera contraire une influence telle, que la culture du blélamas se généralisera dans notre département.

au

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